
Le baroque est-il réservé aux initiés ? Les programmateurs du parcours Baroque en scène s’emploient depuis 8 ans à prouver le contraire, à travers une saison d’une dizaine de dates dans divers lieux de la métropole. Pari réussi, puisque si l’on ne s’attache qu’aux chiffres de fréquentation, la manifestation a bien rencontré son public : « De 3 000 spectateurs lors de la première édition, ils étaient près de 7 000 l’an dernier », comptabilise David Martineau, adjoint nantais à la culture. « Le public est curieux et se renouvelle », complète Cyril Jollard, directeur de la Soufflerie.
La scène rezéenne copilote le parcours musical avec la Cité des congrès de Nantes. L’ensemble baroque Stradivaria et Angers Nantes Opéra s’y sont associés et, poursuit Cyril, « comme pour le lieu unique l’an dernier, on n’est pas contre l’idée que d’autres structures nous rejoignent ! ».
À cette diversité d’acteurs culturels fait écho une programmation où le croisement des esthétiques, la découverte, la rencontre de musiciens confirmés et de jeunes talents se disputent à l’exigence artistique. « Nous avons amorcé l’an dernier un virage artistique : par une approche plus moderne, on peut faire venir un public plus large », explique Denis Caille, directeur de la Cité des congrès.
Des exemples ? « Regards sur G. P. Telemann » réunira le 2 février à l’Auditorium de Rezé l’Ensemble Cairn et la claveciniste Violaine Cochard pour un voyage entre compositions anciennes et contemporaines. Le 22 avril, toujours à l’Auditorium, c’est une rencontre entre le chorégraphe contemporain Alban Richard et l’un des maîtres actuels du clavecin, Christophe Rousset, qui enflammera la scène. Le 6 mai, le saxophoniste Raphaël Imbert jettera des ponts entre deux génies que trois siècles séparent : Bach et Coltrane…
Autre particularité des rendez-vous de Baroque en scène : chaque concert est précédé d’une mini-conférence introductive, « afin de mieux pénétrer cet univers particulier et ainsi en apprécier tous les charmes et toutes les subtilités », expliquent les programmateurs. Ce souci d’accessibilité se retrouve également dans la politique tarifaire de la saison et dans l’accueil des publics scolaires.