Un week-end festif autour du jardinage et de l’agriculture en ville

Tendance de fond, le jardinage et l’agriculture urbaine séduisent de plus en plus de citadines et citadins. « On assiste à un vrai changement de regard des habitants, note Julien Blouin, spécialiste de l’agriculture urbaine (agence de conseil We Agri). Cultiver un lopin de terre est l’occasion de s’accorder du temps, en plein air, pour pratiquer une activité physique qui nous reconnecte à la nature ». « Cet attrait est fortement lié à la prise de conscience du contenu de notre assiette », ajoute Christine Margetic, géographe responsable de la licence professionnelle « Agricultures urbaines et périurbaines » à Nantes Université.

Si vous ressentez ce besoin irrépressible de mieux manger ou de vous mettre au vert, sachez qu’il existe, localement, de nombreuses solutions. Pour les découvrir, les 48 h de l’agriculture urbaine sont le rendez-vous à ne pas manquer. Ce festival participatif se tient cette année les 29 et 30 avril dans une trentaine de villes en France, mais aussi en Espagne, en Suisse et en Belgique. À Nantes, la 7^e  édition bat déjà tous les records. « Nous avons recensé près d’une centaine d’événements dans la métropole, c’est du jamais vu », se réjouit Tanya Elbaum, de l’association Nantes Ville Comestible qui coorganise le festival avec la Sauge.

Des initiatives qui font bouger les lignes

Sur deux jours, la manifestation concentre une multitude d’animations gratuites ou à prix libre : ateliers participatifs, visites de fermes et de jardins partagés, cinés-débats, tables-rondes, festins, concerts…  « L’idée est de mettre en lumière les initiatives locales autour de la transition agricole et alimentaire des villes et de permettre au public d’aller à la rencontre des acteurs et actrices qui font bouger les lignes pour cultiver et s’alimenter durablement, au juste prix, poursuit Tanya Elbaum. On observe sur le territoire un véritable engouement autour de ces préoccupations ». L’objectif de ces 48 heures est pluriel : sensibiliser les citoyens sur leur capacité d’agir face aux enjeux environnementaux, leur permettre de se reconnecter à ce qu’ils ont dans leur assiette,  retisser du lien entre la ville et la campagne, défendre les terres agricoles et les pratiques sobres en gaz à effet de serre, favoriser les circuits courts ou encore multiplier les espaces cultivés dans la ville.

Un carnaval végétal

Résolument festif et populaire, le festival propose en point d’orgue une grande Végéparade, samedi 29 avril de 14 h à 18 h dans le centre-ville de Nantes. Ce carnaval végétal, qui partira du square Daviais, près de la Petite-Hollande, sera l’occasion de lancer officiellement la 4^e édition des Paysages nourriciers, ces potagers solidaires plantés par les jardiniers de la Ville de Nantes en pleine crise sanitaire pour fournir gratuitement des légumes locaux et de saison aux habitants les plus démunis. Au menu : stands, visites du potager et plantations participatives, atelier anti-gaspi, jeux autour du compostage et de la consommation responsable… Les organisateurs donnent rendez-vous dès 14 h pour se maquiller, se déguiser et adopter une coiffure végétale. Cette parade déjantée se clôturera à 17h par un spectacle.

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L’Agronaute, QG du festival

La ferme urbaine installée dans les locaux de l’ancien MiN de Nantes, rue du Sénégal, abrite le village des 48 h. Au programme : tables rondes et conférences samedi de 14 h à 18 h, suivies d’une soirée concerts et street food jusqu’à minuit. Le dimanche, le village remet le couvert de 11 h à 18h30 : stand et ateliers autour du compostage et du bouturage, vente de plantes et de produits bio et locaux, dégustation de vin naturel, jeux de société, animations et spectacle pour les enfants… Le week-end s’achèvera par un festin participatif à prix libre organisé de 18h30 à 22 h en collaboration avec la Cocotte solidaire (sur réservation).

Ateliers, visites de fermes et parcours culinaires

Les 48 h, c’est aussi un parcours gratuit tout le week-end (10 h-20 h) de Bouaye à Mauves-sur-Loire, avec des ateliers les mains dans la terre, des marchés de producteurs, des balades, des ciné-débats, des portes ouvertes de fermes et de jardins… À Vertou, par exemple, vous pouvez apprendre à reconnaître et cuisiner les plantes sauvages comestibles (samedi de 15 h à 17 h), ou découvrir une autre façon d’utiliser les herbes aromatiques et les fanes de légumes (samedi de 10h30 à 11h15 et dimanche de 11h30 à 12h15).

Aux Dervallières, à Nantes, le public est convié, samedi de 10 h à 12 h, à un jeu de piste à travers les jardins du quartier. Dans la foulée, un pique-nique au château (ramène ta quiche, ton pain ou ton gâteau !) sera l'occasion d'échanger sur le projet de ferme urbaine qui s’installera prochainement sur une partie du parc des Dervallières. En amont, les 27 et 28 avril, les plus courageux peuvent retrousser leurs manches pour baliser le périmètre de cette ferme maraîchère un peu particulière, qui produira des légumes bio et servira de chantier d’insertion.

Au programme également : un parcours culinaire chez les commerçants du quartier Pont-Rousseau à Rezé (samedi de 12h30 à 16h), une balade en bottes dans les zones humides de Port-Lavigne à Bouguenais (samedi de 10 h à 12h30), une visite de serres chez le maraîcher bio Olivier Durand aux Sorinières (samedi de 10 h à 17 h)… À Nantes, vous pourrez encore déguster des légumes lactofermentés, technique ancestrale de conservation des légumes Zéro énergie, à la Ferme du bois des Anses (samedi de 15h30 à 17h30), vous initier à la permaculture à la pépinière de quartier Doulon (samedi de 15 h à 16 h), ou encore découvrir le poulailler partagé du Noyau (samedi de 14h30 à 16h30).

Un forum pour les pros

Festival grand public, les 48 h sont aussi un rendez-vous incontournable pour les porteurs de projets. Le forum pro se tient samedi de 10h30 à 13h30 au Labo Diva sur le thème « Comment s’installer en agriculture en lien avec la Ville ? ». Les acteurs de l’accompagnement et de la formation agricole (Chambre d'agriculture des Pays de la Loire, CAP44, Terres de lien, Nantes Métropole……) seront présents et des producteurs viendront témoigner de leur rapport au territoire urbain, des difficultés et des leviers pour lancer un projet agricole.