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Qualité de l'air : pourquoi Nantes a perdu des points

Publié le 20 octobre 2021

Air Pays-de-la-Loire, l'association chargée d'évaluer l'air que nous respirons, a livré son bilan des trois premiers trimestres de 2021. Le nouvel indice, entré en vigueur en janvier, pointe une qualité de l'air moyenne pendant 73% de l'année du fait des particules fines PM 2,5, désormais mesurées.

Bonne à plus de 80% pour 2020, moyenne à 73% en 2021, la qualité de l'air s'est-elle dégradée en une petite année ? C'est plus compliqué que cela. Les mesures de 2020 s'appuyaient en effet sur un ancien indice de qualité de l'air, qui a été remplacé le 4 janvier dernier. Le nouvel indice a revu son échelle pour mieux rendre compte des impacts sanitaires de la pollution et inclut la mesure des particules fines PM2,5 (d'un diamètre inférieur à 2,5 microns), qui pénètrent profondément dans les poumons du fait de leur taille.

« L'échelle a changé, pour être plus en relation avec les  données de santé et s’aligner sur les seuils européens, détaille Marion Guiter, responsable communication d'Air Pays-de-la-Loire, l'association chargée de mesurer la qualité de l'air dans la région. Mécaniquement, cela a augmenté le nombre de jours où la qualité de l’air est jugée moyenne ou mauvaise. » 

20 kilos d'air par jour dans nos poumons

Un paradoxe apparent quand la qualité de l'air « n’a pas changé », et que les émissions de polluants sont en baisse sur notre territoire. Aucun pic de pollution n'a ainsi été observé dans le département, et un seul dans la région depuis le début de l'année, en Vendée. Mais l'on sait désormais que plus que les pics, ce sont les petites quantités de polluants respirés au fil du temps qui ont un impact sur notre santé. Et la pollution étant très volatile, les Pays-de-la-Loire reçoivent aussi des particules des régions voisines.

« On fait attention à ce que l’on mange, à ce que l’on boit. Mais 20 kilos d’air passent dans nos poumons chaque jour, et on a moins la possibilité de le contrôler qu'avec notre alimentation, pointe Marion Guiter. La pollution de l'air a des effets divers et variés qui peuvent aller d'une simple gêne pour respirer, à de la toux, de l'asthme. Or, on sait que 40 000 décès anticipés sont liés chaque année aux particules fines en France. »

C'est pourquoi l'OMS a relevé ses valeurs guides sur les polluants atmosphériques le 22 septembre dernier. Au regard de ces nouvelles normes, plus sévères, les taux de particules fines, mais aussi de dioxyde d'azote, sont dépassées sur le territoire de la métropole.