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L'interview du mois : La Conférence Ouverte de la Transition Energétique

L'interview du mois : La Conférence Ouverte de la Transition Energétique

La Conférence Ouverte de la Transition Energétique (surnommée La COTE), est une instance créée à la suite au Grand Débat de la Transition Energétique en juin 2018. Elle est en charge de suivi évaluatif de la feuille de route et donc des 33 engagements de la transition énergétique de la métropole nantaise. Ses deux représentants Stéphanie et Paul reviennent sur leurs premiers mois au sein de la COTE.

Depuis juin 2018, les membres de la COTE, tous bénévoles et sont désignés par les 24 maires de la métropole nantaise pour deux ans, travaillent sur les 33 engagements de la Feuille de route Transition Énergétique, en toute indépendance. Stéphanie AIRAL-DELEU et Paul FATTAL, ont été désignés par les membres de la COTE comme représentants du groupe.
Le Bureau de la Terre a voulu en savoir plus sur leurs premiers mois de travail. Portrait croisé !

Bonjour, qui êtes vous ?
Stéphanie : Je suis Stéphanie Airal-Deleu. Nous sommes arrivés avec nos deux garçons dans la région, et plus précisément sur Sainte Luce*sur-Loire, depuis un peu plus de 3 ans, pour le travail de mon mari. Nous sommes sensibles aux questions de consommation et d'écologie au sens large, c'est pourquoi nous avons fait le choix de participer aux défis proposés par la métropole (Famille à énergie positive, Zéro déchets et Alimentation) afin d'apprendre et de nous améliorer sur ces domaines mais aussi pour mieux connaitre notre nouvel environnement. C'est ainsi que j'ai intégré la groupe de la COTE.

Paul :  Paul Fattal, professeur des universités (géographie), spécialiste des pollutions sur les littoraux, vice-président qualité et développement durable au sein de l’équipe politique de l’université.

Quelles sont les missions de la Conférence Ouverte de la Transition Énergétique ?
Stéphanie : La COTE existe afin de suivre les avancées liées aux 33 engagements pris par la métropole suite au grand débat sur la transition énergétique. Nous devons donc comprendre ces engagements, voir à quoi ils correspondent et rencontrer les personnes concernées. Le tout afin de savoir s'il y a eu des évolutions: mise en place, changements, intérêt des sujets. Et dire si les engagements sont tenus.

Paul :  La COTE a des missions de droit de suite, d’évaluation, de prospective et de restitution des avancées du territoire en matière de transition énergétique. Elle veille à la cohérence des engagements, leur bonne mise en œuvre et leur équilibre.

Voilà plus d'un an que la COTE existe, quelles ont été les premières étapes de travail pour ses membres ? Et les prochaines échéances ?
Stéphanie : L'étape de mise en route est longue mais indispensable. Au départ, nous étions 33 personnes d'univers différents, recrutées bénévolement (donc avec tous des activités autres) et qui ne nous connaissions pas forcement. Il a été nécessaire que l'on se rencontre et que l'on nous explique ce que l'on attendait de nous : les rôles (de la COTE et de chacun), les engagements (responsabilités, temps de présence,...). Nous avons ensuite mis en place un fonctionnement : travail de groupe, répartition des engagements, organisation du groupe, recherche des méthodes afin de récupérer les informations et les restituer. A chaque étape, il faut un consensus mais parfois ce qui est choisi n'est pas la bonne solution, donc il y a des réajustements.
Résultats, nous n'avons pas forcement avancer à la vitesse que nous imaginions. Il nous reste donc beaucoup de choses à faire mais les bases nous paraissent plus stables.
Nous traitons un engagement après l'autre dans chaque groupe. Donc, en terme d'échéance, nous souhaitons rendre un état des lieux de notre avancement pour que tout le monde soit au courant: institution, citoyens...

Paul :  Trois groupes de travail se sont partagé les 33 engagements sans pour autant, à ce jour, les traiter tous. Après une phase de questionnements sur la pertinence des indicateurs de suivi, chacun des groupes déploie une méthode de travail qui lui est propre (en fonction des engagements) et sollicite la MAFTE pour avoir soit des éléments de réponse (rapports disponibles) soit des rendez-vous avec les personnes ou structures susceptibles de leur apporter un éclairage en vue de leur évaluation.

Quels sont les premiers engagements qui ont bénéficié de votre regard citoyen d'évaluateur ?
Paul : Le groupe 1 a choisi les engagements 1 / Investir 100 millions d’euros de la métropole d’ici 2030 pour la rénovation thermique des bâtiments et 5 / La métropole apaisée pour tous : systématiser la ville à 30 km/h pour faciliter la pratique de la marche et du vélo. Le groupe 2 a choisi les engagements 11 / Un territoire qui valorise 100 % de ses ressources et 12 / 100 % des toits utiles : valoriser toutes les toitures disponibles sur la métropole avec plus de solaire ou de végétalisation. Enfin, le groupe 3 a choisi les engagements 23 / Une offre pédagogique territoriale en matière de transition énergétique pour les enfants de la métropole et 26 / 1001 éco-événements d’ici 2025 : vers une éco-conditionnalité positive pour les porteurs d’événements.
A titre d’exemple voilà le type d’indicateurs choisis pour l’engagement 26 :
    • Taux d’évènement annuels concernés au regard de tous les évènements du territoire (% en nombre d’évènements et en nombre de participants)
    •  Compter le nombre total d’évènements labellisés sur le territoire (par niveau 1, 2 et 3)
    •  Nombre d’évènements annuels suivant les critères de Nantes Métropole (déclarés et > 500 participants) :
        ◦ formalisés (signés)
        ◦ labellisés
        ◦ éco-conditionnalisés
Le travail est en cours…

Stéphanie : Personnellement, je fais partie du groupe 2 qui travaille sur le thème du territoire 100% ressources. Nous sommes en train d'analyser les engagements 11 et 12 concernant les énergies renouvelables avec 50% d'ENR locales d'ici 2050 grâce au solaire, l'éolien, l'hydraulique, à la végétalisation. Nous avons cherché comment avaient été pris ces engagements et nous menons des entretiens afin d'en savoir plus et surtout pour savoir si ces idées sont suivies d'actions et de faits. Les autres groupes avancent sur d'autres engagements.

Et à titre personnel, que retenez-vous de ces premiers mois au sein de la COTE ?
Paul : Après une première phase de "flottement" relatif, les groupes sont en ordre de marche et je m’en réjouis. Nous n’obtiendrons jamais l’exhaustivité concernant les indicateurs mais le rôle de la COTE n’est pas là. Il est de mon point de vue lanceur d’alerte qui doit interpeller sur la cohérence des engagements.

Stéphanie : Tout ce travail est très intéressant car il permet de découvrir de nouvelles personnes et de nouveaux sujets. Je ne suis absolument pas experte sur les sujets d'urbanisme, d'énergies renouvelables ou de déchets mais cela m'intéresse. Cela me permet aussi de découvrir de nouvelles méthodes d'organisation et de travailler ma patience et ma gestion de la frustration.
Le but de la COTE étant de faire un suivi des engagements pris en 2018, nous sommes maintenant sur la bonne voie.