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Samuel Paty et des citoyennes engagées pour dénommer de nouvelles rues

ActualitésPublié le 29 juin 2023

Un équipement public et 15 voies publiques et privées vont être dénommés par des noms de femmes et de citoyennes ayant marqué l’histoire. Le nom de Samuel Paty a également été donné.

 

La Ville de Nantes rend hommage à Samuel Paty ainsi qu'à des citoyennes ayant marqué l'histoire avec la dénomination de rues et d'équipements publics © Ville de Conflans-Sainte-Honorine
La Ville de Nantes rend hommage à Samuel Paty ainsi qu'à des citoyennes ayant marqué l'histoire avec la dénomination de rues et d'équipements publics © Ville de Conflans-Sainte-Honorine

« La dénomination des voies et des équipements publics est une mission essentielle qui permet d'inscrire, sur le territoire et dans le temps long, l'histoire et les mémoires qui font les identités de la ville d’aujourd’hui et de demain » souligne la Ville. Depuis 2016, la démarche de féminisation des noms de rues et d'équipements publics, alimentée par la contribution citoyenne « Noms de rues, place aux femmes », a permis de renforcer la visibilité du rôle des femmes dans l'histoire locale ou nationale. C’est aussi une manière de faire le lien avec l'histoire passée, présente et à venir des lieux concernés par ces nouvelles dénominations de voies. Une démarche engagée depuis 2016. Au total, entre cette date et juin 2023, 160 dénominations de rues ont été attribuées avec des noms de femmes sur un total de 211 dénominations.

De nouvelles dénominations proposées à partir de 2023

Pour la rentrée de septembre 2023, une plaque de rue au nom de Samuel Paty (1973-2020) sera posée pour lui rendre hommage avec le texte suivant « Professeur d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique. « Assassiné le 16 octobre 2020 par un terroriste islamiste pour avoir enseigné et défendu les valeurs de la République dont la liberté d’expression », souligne Bassem Asseh, Premier adjoint. Cette dénomination concerne l’allée qui longe la nouvelle école Claire-Brétécher située sur la ZAC Doulon-Gohards, entre la rue de la Papotière et la rue des Vesprées : elle sera empruntée quotidiennement par les élèves et leur famille.

La nouvelle voie entre le chemin du Pré-Hervé et la rue Jules-Grandjouan à proximité de la piscine Jules Verne sera nommée « Camille Muffat » (1989-2015), en référence à la nageuse et médaillée olympique.

De nouvelles dénominations sont proposées en remplacement du nom actuel de l’école Anatole-de-Monzie mais aussi en attribution à 12 nouvelles voies (7 publiques et 5 privées) du quartier République, à proximité du futur CHU.

Ainsi, parmi ces nouvelles dénominations, le nom de « Jane Vialle » remplacera celui de l’école Anatole de Monzie, qui n’avait jamais été dénommée et portait comme nom d’usage celui de sa voie de desserte depuis 1983. « En 1969, la municipalité d’André Morice votait la dénomination de 10 voies publiques nouvellement créées. Le choix était fait d’honorer la mémoire d’hommes politiques de la IIIe République. Les nouvelles voies ont pris les noms de Gaston Doumergue, Louis Barthou, René Viviani, François Albert, Anatole de Monzie ou encore Georges Leygues et Louis Marin » précise la Ville.

La fiche biographique d’Anatole de Monzie ne reprenait à l’époque que son parcours d’homme politique, occultant ses partis pris collaborationnistes pendant le régime de Vichy. Un projet pédagogique et citoyen a ainsi été mené à la demande de l’école pour choisir un nom officiel et c’est celui de Jane Vialle qui a été retenu. Franco-congolaise, Jane Vialle étudie à Paris avant de devenir journaliste et femme politique, la 1ère femme noire à entrer au Sénat. En 1940, elle entredans la Résistance à Marseille, où elle est arrêtée. Transférée dans un camp d’internement puis dans une prison, elle parvient à s'évader. Élue sénatrice au Conseil de la République pour l’Oubangui-Chari (actuelle République Centrafricaine) en 1947, Jane Vialle est convaincue du rôle important que doivent jouer les femmes dans les pays en voie de développement.

La nouvelle voie qui longe le groupe scolaire Alain-Fournier, entre le boulevard Jean-Moulin et la rue du Bois-Hardy, s’appellera l’allée « Isabelle-Eberhardt » (1877-1904). Ce choix est l’aboutissement d’un travail pédagogique des enseignants de l’école Alain-Fournier avec leurs élèves suite à une proposition de plusieurs noms. Journaliste et aventurière, Isabelle Eberhardt est née en suisse de parents russes. Polyglotte et militante, elle a vécu en Algérie française où son travail de journaliste et écrivaine, qu’elle a exercé sous une identité masculine, critiquait ouvertement le colonialisme.