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Pierrick Sorin fait bonne(s) figure(s) au Musée d’arts de Nantes

ActualitésPublié le 17 avril 2024

C’est un des artistes contemporains nantais les plus réputés. Le Musée d'arts lui consacre une exposition d'envergure jusqu’au 1er septembre.

 

Autoportrait de Pierrick Sorin dans son atelier, © Pierrick Sorin. © Adagp, Paris, 2023.
Autoportrait de Pierrick Sorin dans son atelier © Pierrick Sorin. © Adagp, Paris, 2023.

Mais qui est-il ?

Pierrick Sorin est né en 1960 à Nantes, où il obtient un diplôme de l’École des Beaux-arts en 1988. Ses premières productions vidéo façon « do-it-yourself » le font immédiatement remarquer : « J’ai eu beaucoup d’actualité très vite, avec des expos à Paris, à New York, pendant la biennale de Venise... ». À partir de 2006 et pendant une dizaine d’années, il travaille comme scénographe et metteur en scène dans le domaine de l’opéra, « principalement dans le classique : le Théâtre du Châtelet, l’Opéra de Lyon, la Scala de Milan... » Il y développe la technique du théâtre optique et des trucages visuels réalisés en direct. En 2009, il sort une pièce de théâtre, 22h13. De retour dans le monde de l’art contemporain, Pierrick Sorin expose en France et à l’étranger, réalise de nombreuses œuvres de commande pour des institutions publiques ou des entreprises, et collabore régulièrement avec d’autres artistes, notamment dans l’univers de la musique.

Qu’est-ce qu’il a de spécial ?

Depuis ses débuts, Pierrick Sorin pratique l’autofilmage : il se met en scène dans des vidéos, installations ou hologrammes, où il incarne différents personnages, à grands renforts de perruques, de costumes... et d’humour. L’exposition nantaise permet de revoir les hilarants Réveils, tournés en 1988 en Super 8, où il pratique sans retenue l’autodérision. « Dès ses débuts, il rassemblait le côté ludique, absurde, grinçant, mais aussi la réflexion sur le médium vidéo – ce qui était rare à l’époque. Les artistes n’étaient pas très drôle, lui si ! », témoigne Patrice Joly, directeur de la Zoo galerie rue Lamoricière, qui a été le tout premier à l’exposer. Le triptyque vidéo réalisé tout exprès pour l’exposition au Musée d’arts et installé au centre du patio, Peindre et nettoyer, ou la volonté à l’œuvre, permet de mesurer le chemin parcouru : « En général, les personnages que j’incarne, même s’ils sont inspirés de ma personne, sont autres que moi-même. Là, le terme d’autoportrait est sans doute pertinent », explique l’artiste.

Qu'est-ce qu'il montre au Musée d’arts ?

L’exposition Faire bonne(s) figure(s) se déploie dans le patio, avec une scénographie épurée définissant des espaces permettant de visionner les œuvres dans des conditions optimales, et dans la chapelle de l’Oratoire. « On souhaitait rendre hommage à Pierrick Sorin de manière ambitieuse, avec une dimension rétrospective, mais aussi beaucoup de choses nouvelles, inédites », explique Sophie Lévy, directrice du musée. « C’est un parcours libre, non chronologique, qui présente différentes facettes du travail de l’artiste et les questions qu’il pose : la poésie de l’image, la beauté de l’illusion, le rapport de l’artiste à la création... », détaille Katell Jaffrès, commissaire de l’exposition. Au fil de la visite, on plonge dans l’univers attachant et drolatique de l’artiste, jusqu’à être immergé dans l’installation présentée dans la chapelle, Le balai mécanique, où sont produites des images en direct.

Mais ça ressemble à quoi au juste ?

"Les Réveils" (1988) Photo © Pierrick Sorin. © Adagp, Paris, 2024
"Nantes, projets d’artistes" (2000), court-métrage vidéo. Production © Ville de Nantes
"Chorégraphie aux savonnettes" (2014), théâtre optique. Collection particulière, Paris. Photo © Pierrick Sorin. © Adagp, Paris, 2024
"Les Bruiteurs bruités" (2021), théâtre optique conçu et réalisé pour la Philharmonie des enfants. Photo © Pierrick Sorin. © Adagp, Paris, 202
"Le Balai mécanique" (2023), installation pour le Musée national Fernand Léger, Biot. Photo © Pierrick Sorin. © Adagp, Paris, 2024
"Peindre et nettoyer, ou la volonté à l’œuvre" (2024), courtesy Pierrick Sorin.

Quels liens entretient-il avec Nantes ?

« J’y ai vécu quasiment tous le temps », rappelle l’artiste, qui occupe un vaste atelier dans le quartier Madeleine Champ-de-Mars – pour le Voyage à Nantes estival, il l’ouvrira exceptionnellement au public. Il y réalise ses productions, dont certaines ont sa ville natale pour sujet. Si vous avez visité les collections permanentes du Musée d’histoire de Nantes, au château, vous aurez pu admirer son Portrait de ville : il y incarne avec humour des dizaines de figures locales. Avec le Musée d’arts de Nantes, rappelle Katell Jaffrès, « il y a eu quelques collaborations par le passé : Une vie bien remplie, présentée en 1994 dans la chapelle de l’Oratoire, puis en 2001 une vidéo de 26 min, Nantes, projets d’artistes, et un Père Noël en 2010 ». Cette même année 2010 à Nantes, une mémorable Rétrospective / Prospective ! avait été montée au Lieu Unique avec la galerie Mélanie Rio.

En pratique

Pierrick Sorin. Faire bonne(s) figure(s). Du 19 avril au 1er septembre au Musée d’arts de Nantes. Programmation complète et infos pratiques sur le site du musée.