Entre le 29 mars et le 12 mai, 16 citoyennes et citoyens, retenus parmi les 27 personnes qui s’étaient portées candidates pour constituer un échantillon représentatif, ont planché sur le projet de nouvelle déchèterie à Couëron. À l'ordre du jour des débats : les améliorations à apporter aux déchèteries à l’avenir, au regard des nouveaux usages, mais aussi la meilleure façon d’améliorer le tri, le recyclage et le réemploi des déchets. La localisation qui semblait la plus adaptée en terme d’éloignement des habitations et zone arborée, avait quant à elle été décidée en amont Au terme de 4 ateliers, un avis citoyen a été remis, le 24 mai aux élues et élus de la Métropole. Une réponse argumentée de la collectivité y sera apportée à l'automne.
« Une recyclerie plus qu’une déchèterie »
Bernard Guihard, 66 ans, retraité : « Notre volonté était d’aller vers moins de déchets et plus de valorisation et recyclage. Une déchèterie du futur doit devenir plutôt une recyclerie, avec un tri plus fin, pour revendre des objets, réemployer des matériaux. On a réfléchi aux déchets verts, qui représentent 40% de l’apport en déchèterie, en proposant du broyage. L’idée c’est d’arriver à limiter au maximum la part de déchets non revalorisés.
On a réfléchi aussi à une déchèterie plus facile pour les utilisateurs, avec par exemple la possibilité de déposer les déchets à plat, et non dans des bacs. Pour tout cela, il faudra de nouveaux emplois d’agents valorisateurs. Et enfin nous souhaitons que la déchèterie soit modulable : si certains déchets ne sont pas recyclables aujourd’hui, ils pourraient l’être demain, et la déchèterie devra s’adapter.
Les débats étaient très enrichissants, organisés, structurés. On a laissé libre cours à notre imagination, avec l’aide précieuse du conseil des sages de Couëron, qui avait bien étudié la question du traitement des déchets. La frustration, c’est que le site est petit, notre déchèterie pilote n’y est pas réalisable. Ce sera une déchèterie améliorée, plus pratique, mais ça n’est pas suffisant sur le plan écologique. »
« Important de préserver le site »
Christine Lepage, 69 ans, retraitée : « J’ai appris qu’il y avait concertation dans le magazine municipal de Couëron. Je suis sensibilisée à la question des déchets. Je suis retraitée et j’ai du temps, j’ai donc décidé de participer. Le groupe était très sympathique, la parole était libre. Nous avons pu visiter le site. J’ai même profité de mes vacances pour aller voir une autre déchèterie, à Piriac.
Je pense qu’il est important de préserver le site, qui est une zone humide, mais aussi de faire attention aux nuisances. Il faut être conscient que cet équipement va créer du passage supplémentaire. Je serai assez vigilante sur le suivi.
On nous a aussi demandé de réfléchir sur les autres sites. J’espère que les comportements vont changer, le citoyen lambda a sa part de responsabilité. À terme, il faudrait fortement diminuer nos déchets. »
« Pas consultés sur la localisation »
David de Muylder, 53 ans, conseiller en immobilier : « J’habite le village de Brimberne. Ma compagne a vu qu’une consultation serait faite sur la déchèterie de Couëron. Mon regret, c’est que nous n’ayons pas été consultés sur la localisation du site. Je ne comprends pas qu’une déchèterie puisse s’installer à une cinquantaine de mètres de maisons. Un village d’une centaine d’habitations va être impacté. Je crains aussi que le trafic routier augmente, notamment le week-end.
Cela ne nous a pas empêchés de participer de façon active et citoyenne à la démarche sur la déchèterie du futur. Les organisateurs étaient très compétents et ont fait preuve de patience. Tout le monde avait ses idées, même si je ne les partageais pas toutes. Je pense que le panel choisi aurait dû faire figurer plus de riverains directs. Certains habitants d’autres communes souhaitaient par exemple un site de broyage. C’est évident que c’est plus simple quand vous n’êtes pas riverain. »