Nantes Métropole renforce son soutien à la filière du réemploi

Il existe aujourd’hui un gisement de 470 tonnes d’objets valorisables dans les déchetteries. En octobre 2024, un agent valoriste sera présent en permanence sur chacune des déchetteries de la Métropole, ce qui représente la création de 15 ETP (équivalent temps plein), et l’ensemble des agents sera formé pour évaluer le potentiel de réemploi ou de recyclage des déchets déposés. Ces 470 tonnes seront ensuite réparties dans les différentes ressourceries du territoire.

D’ici à janvier 2025, une nouvelle ressourcerie ouvrira ses portes à Rezé et la Métropole prendra en charge le bail et l’aménagement du site. L’investissement est estimé à 860 000€. L’exploitation de l’équipement sera confiée à une structure d’insertion par l’activité économique. « De plus, avec 160 établissements employeurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) sur notre ville, une réflexion est en cours pour développer un grand pôle métropolitain de l’ESS sur Rezé », se réjouit Agnès Bourgeais, maire de Rezé.

En 2024, le montant des subventions accordées aux ressourceries sera quasiment doublé, passant de 161 000€ à 347 000€. Nantes Métropole continue également à apporter une aide en fonctionnement et une aide à l’investissement mais les plafonds sont aussi multipliés par deux. Enfin un outil de financement est proposé par la Métropole et ses partenaires pour soutenir le développement des ressourceries.

« Je suis favorable aux petites expérimentations, à l’essaimage, aux ressourceries de quartier qui sont aussi une solution aux fins de mois difficiles, affirme Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole. Mais si nous voulons réussir à changer de modèle à travers une démarche collective, il faut être ambitieux et changer d’échelle car Nantes peut être précurseur pour faire évoluer les législations nationales et européennes. »

Pour ce changement d’échelle, Nantes Métropole propose un fonds d’un million d’euros pour financer des projets industriels innovants dans le champ du réemploi. Ces investissements doivent viser des produits, procédés, prototypes ou démonstrateurs dans 4 filières économiques : l’industrie et les matériaux composite carbone, la mode durable et les textiles, le numérique et le BTP. Le premier projet soutenu par ce fonds serait le bateau d’Armel Tripon pour le prochain Vendée Globe. « La Métropole m’a mis en relation avec Airbus afin de récupérer 3 tonnes de carbone enfoui, explique le navigateur. L’objectif est de réussir à faire la preuve du concept d’un bateau avec des matériaux réemployés. »

Pour les Ecossolies, ces annonces autour de la filière du réemploi vont dans le bon sens. « Cela faisait longtemps que nous attendions de telles mesures, elles tirent les leçons de la fermeture de la Ressourcerie de l’Île pour mieux structurer la filière, concluent Soizic Guegen et Geoffroy Verdier co-présidente et co-président des Ecossolies. Et il n’y a pas d’opposition entre économie sociale et solidaire et économie classique, les initiatives ne sont pas segmentées, ce qui est important. »