Les balades patrimoniales : un autre regard sur les quartiers nantais

Il est 10 h en ce samedi de juillet, et autour de la salle municipale Radar Pin-Sec, à l’est de Nantes, une vingtaine de curieux et curieuses patientent. Sandrine Bernier, guide conférencière, et Didier Pacary-Charuel, de l’association Clown en Nez Veille, les réunissent autour d’un triporteur où a été installé un plan ancien du quartier Bottière-Pin Sec. À suivre : 2 kilomètres de balade entre les tours et les espaces publics, pour découvrir l’histoire de ces rues au gré des archives, des anecdotes et des témoignages sonores.

Une quarantaine de balades patrimoniales ont été proposées à l’été 2025 par des directions municipales, dont une petite dizaine en lien avec l’association les Hérons. Habitants et collectifs locaux y tiennent une place de choix.

«  Dépasser les préjugés »

L’idée est née en 2019 : pourquoi ne pas prolonger la ligne verte dans les quartiers populaires ? « Souvent, les récits touristiques se concentrent sur le centre historique, comme si les autres quartiers n’avaient pas d’histoire, pointe Mathias Mary, président des Hérons. Ces lieux regorgent pourtant d’un patrimoine historique, culturel, naturel, d’une grande richesse. »

Virginie, short et lunettes de soleil, ne part pas en vacances cette année. Elle a choisi de mettre ce temps à profit pour en apprendre un peu plus sur les quartiers de sa ville. Philippe, sac sur le dos, prend des notes. Il a habité Pin-Sec pendant près de trente ans et souhaitait partager ses souvenirs. « Il y a ici beaucoup de vie et un tissu associatif fort, assure-t-il. Connaître l’histoire permet de dépasser les préjugés sur les quartiers. »

Émotions et convivialité

Quand Sandrine Bernier montre la photo, dénichée aux Archives de Nantes, d’une ferme située le long d’un chemin devenu aujourd’hui la rue passante de la Bottière, une participante reconnaît avec émotion la maison de ses grands-parents. « Chaque balade réserve des surprises, se réjouit la guide. J’aime que l’on fasse vivre la mémoire du 20e siècle, que l’on donne la parole à celles et ceux qui peuvent témoigner de leur enfance, leur jeunesse ici. C’est une manière de faire dialoguer l’histoire collective et les récits individuels. »

L’excursion se termine dans une ambiance festive au parc potager du Croissant, autour de grillades préparées par l’association 123 Bo Soleil. Un beau moyen de faire rimer savoir, mémoire et convivialité