Quartier Zola, un potager intergénérationnel au cœur d’un Ehpad

230 m2 de verdure, en cœur de ville, dans lesquels s’épanouissent navets, poireaux, brocolis et choux-fleurs... Le jardin était autrefois cultivé par les sœurs de la congrégation voisine. Des habitants du quartier ont repris le flambeau en 2019 et l’association « Le potager de Chéneau » a vu le jour en 2020. Depuis, une demi-douzaine de jardiniers bénévoles s’y retrouvent 2 à 3 fois par mois pour faire pousser fruits, légumes et aromates. « Chacun ramène une petite poêlée de temps en temps, l’idée n’est pas de se nourrir mais plutôt d’expérimenter », explique Margot Porte, secrétaire générale de l’association. La jeune femme, qui s’apprête à entamer une reconversion dans le maraîchage, a rejoint le potager après une formation en permaculture.

« Avec mon compagnon, nous souhaitions mettre en pratique ces enseignements. Venant de la campagne et habitant en ville sans jardin, il y avait ce désir de se retrouver à l’extérieur pour cultiver. » Les apports de Margot ont permis d’enrichir les pratiques des jardiniers en herbe. « Nous avions besoin de ces connaissances théoriques avec l’envie d’aller vers ce type de cultures dans le respect de la nature », se souvient Élisa Brisset, présidente de l’association, venue au potager via le composteur partagé installé au fond du jardin.

« Une curiosité des deux côtés »

Soutenu financièrement par l’Ehpad Sainte Famille de Grillaud, implanté au 16 rue Chéneau, le potager de Chéneau accueille régulièrement ses résidents pour des moments de partage intergénérationnels. « Les personnes âgées viennent avec leurs familles. L’été, on leur fait goûter les fraises et les framboises. Elles peuvent sentir les aromates et admirer les fleurs », s’enthousiasment Élisa et Margot. « Ce sont souvent des gens qui avaient un jardin avant de venir en Ehpad, ils ont beaucoup à nous apprendre, observe Aïssa Brighen, également jardinier bénévole au sein de la résidence. À l’époque, les cultures étaient intensives avec l’utilisation de produits. Ils sont parfois surpris par nos méthodes. Il y a beaucoup d’échanges avec de la curiosité des deux côtés. »

La convivialité est au cœur du projet. Outre les temps de jardinage et la planification des cultures, des fêtes rythment le quotidien du potager. L’espace est régulièrement enrichi par les apports des habitants du quartier. « Une voisine, qui est venue deux fois au jardin, nous a amené des framboisiers. Les gens nous donnent des plantes, on trouve parfois des cadeaux en arrivant (rires) ! » Pour cultiver « de la graine à l’assiette », le potager de Chéneau va se doter début 2023, avec le soutien de la Ville de Nantes via le dispositif des budgets participatifs, d’une serre. Les jardiniers lancent également un appel aux dons pour mettre sur pied leur récupérateur d’eau : « Nous avons besoin d’un coude de gouttière et d’accroches pour la soutenir. »