5 374 logements déjà débloqués, Nantes Métropole renforce son plan anti-crise

Face à la crise du logement qui touche toutes les villes de France, en 2023, Nantes Métropole a dégainé son propre bouclier : un plan de relance de la construction, assortie de 16 mesures pour relancer les opérations de logements privés et sociaux bloquées en raison de la crise ou d’un plan de financement qui ne trouvait pas son équilibre.

Ce soutien porte ses fruits « En deux ans, 5 372 logements représentant 95 opérations immobilières ont été débloqués, dont 1 864 logements sociaux », se félicite Pascal Pras, vice-président chargé de l’urbanisme durable et de l’habitat. Deux opérations ont déjà été livrées à Vertou et Sainte-Luce-sur-Loire. 42 autres sont en chantier et 51 vont sortir de terre prochainement. 

Un chiffre est assez révélateur du chemin parcouru, pointe François Prochasson, vice-président délégué au droit au logement et au logement social : « Pour la première fois, Nantes Métropole atteint le taux de 25 % de logements sociaux fixé par la loi, alors même que l’État s’est désengagé de cette production. »

En 2023, l’enveloppe initiale de ce plan adopté à l’unanimité par les élus était de 20 millions d’euros (M€). En 2024, l’aide avait été portée à 42 M€, avec de nouvelles mesures : une aide de 5 M€ en faveur du logement en bail réel solidaire qui permet aux ménages modestes de devenir propriétaires, ou encore 10 M€ pour soutenir les bailleurs qui rachètent des logements privés invendus pour les transformer en logements sociaux. La collectivité a par ailleurs candidaté pour expérimenter à Nantes l’encadrement des loyers permettant de maîtriser et homogénéiser les prix des locations. Dans le cadre de la convention « Territoires engagés pour le logement », signée avec l’État, 5,6 M€ ont aussi été investis pour intensifier l’action de la Métropole sur l’île de Nantes et sur le quartier Pirmil-les-Isles.

La Métropole ne baisse pas la garde. Ce vendredi 27 juin, les élus ont voté une enveloppe supplémentaire de 5 M€ pour soutenir la construction de logements sociaux neufs. Au total, depuis 2023, la collectivité aura ainsi mobilisé 47 M€ pour relancer la production de logements et répondre aux objectifs fixés par le Programme local de l’habitat 2019-2025. Sans compter les 5 M€ votés en complément pour soutenir la rénovation des logements sociaux.

Chacun des 5 grands engagements pris par la Métropole et ses partenaires (bailleurs sociaux et promoteurs) à travers ce plan ont produit des résultats. Parmi les réalisations notables, on peut citer :

• la massification de la production de logements abordables grâce au déploiement du bail réel solidaire (BRS) et du prêt locatif social (PLS) pour favoriser l’accès au logement des classes moyennes. Au 1^er trimestre 2025, 909 logements en PLS et 777 logements en BRS avaient été débloqués.
• la sortie de 841 logements locatifs intermédiaires (avec des loyers plafonnés, 10 % en-dessous des prix du marché), une solution abordable pour les ménages qui ne peuvent pas bénéficier du logement social mais pour qui les loyers du parc privé sont trop élevés.
• l’arrivée prochaine d’une offre de logements en « bail réel solidaire intermédiaire » pour permettre à une part plus importante de classes moyennes d’accéder à la propriété. La Métropole a engagé des études pour mettre en place cette offre en lien avec les acteurs du logement concernés.
• la relance de la vente HLM en commercialisant ces logements en bail réel solidaire, offre qui permet de garantir un prix maîtrisé de façon durable, et ainsi éviter la spéculation.
• un coup de pouce pour acheter un logement abordable dans les quartiers prioritaires de la politique de la Ville. Cette aide permet de baisser le prix d’achat de 200 €/m² en moyenne.
• la transformation en BRS de logements prévus pour être commercialisés sur le marché libre. Cette mesure a permis de débloquer des opérations immobilières qui ne démarraient pas faute d’acquéreurs en nombre suffisant, tout en offrant des solutions d’accession à la propriété abordable dans des villes où cela n’existait pas jusqu’à présent, à l’image de la résidence des pins à Bouaye.
• le développement des constructions modulaires pour répondre à des besoins urgents, à l’image du centre d’hébergement pour les sans-abri dans l’ancienne caserne Mellinet, ou des deux résidences sociales temporaires qui verront le jour à l’automne 2025 et début 2026 dans le quartier Pirmil (Nantes) et près de la gare de Pont-Rousseau (Rezé).