Le centre d’hébergement Mellinet, nouveau départ pour les sans-abri
Le centre d’hébergement Mellinet : un nouveau départ pour les sans-abri
Publié le 24 avr. 2025
Dernière mise à jour 29 avr. 2025
Un studio individuel, des ateliers collectifs et une équipe de travailleurs sociaux à l’écoute : voici les services proposés aux résidents de ce centre d’hébergement pas comme les autres. Visite en images.
« Ici, c’est cosy. Je me sens vraiment chez moi : je peux faire de bons petits plats, décorer à ma façon et sortir me promener quand je veux » : comme une cinquantaine d’autres personnes sans-abri, Philippe a emménagé dans le centre d’hébergement Mellinet en septembre dernier. Du haut de ses soixante ans, cet ex-cuisinier à la belle voix grave est passé par un parcours de rue. Aujourd’hui, il profite de cette situation plus stable pour prendre un nouveau départ. Son prochain projet ? « Trouver un appartement plus grand qui me permette d’accueillir ma fille : elle veut s’installer dans la région pour me voir plus souvent. »
Gérée par l’association Aurore, la structure accueille les personnes sans-abri sur le long terme, dans un cadre chaleureux et sécurisé. Si Philippe fait partie des doyens, le plus jeune accueilli a 26 ans. « L’originalité de la structure, c’est que les résidents peuvent rester le temps qu’ils le souhaitent pour vivre et se reconstruire à leur rythme : plusieurs mois ou plusieurs années. C’est une première étape essentielle pour reprendre courage et confiance », présente Armelle de Guibert, directrice générale adjointe de l’association Aurore. « Chacun a son studio, un accès à l’extérieur et peut participer à la vie collective. »
La vie au centre d'hébergement Mellinet
Une vie collective et des animations pour se reconstruire
Aux côtés d’Armelle de Guibert, une petite équipe (composée de deux médiateurs-animateurs, de deux travailleurs sociaux, d’une infirmière et d’un agent d’entretien) gère le lieu et accompagne les résidents. En effet, la plupart d’entre eux sont confrontés à de lourds problèmes d’addiction. « Il faut bien comprendre que, pour sortir d’un parcours de rue, le logement n’est qu’une première étape. Retrouver une autonomie, un travail, une santé mentale optimale et un rapport apaisé au quotidien peut prendre des années », explique Émeric Gindre, médiateur du centre d’hébergement.
« C’est pourquoi, avec l’aide de plusieurs associations, nous organisons des séances de sport, des cours de philosophie, des projections de films. Il est même possible de consulter un psychiatre, tandis que des vétérinaires viennent s’occuper des chiens, les fidèles compagnons de nos résidents. Le but est de rompre la spirale addictive, de leur faire reprendre goût à la vie et confiance en eux. Pour cela, l’écoute, le soutien et le collectif sont essentiels. » Pour compléter le dispositif, un atelier/galerie d’art-thérapie, ouvert aux résidents comme au grand public, permet de faire le lien avec l’extérieur, notamment les voisins du quartier, qui témoignent d’une vraie solidarité avec les résidents.
Et après ?
Après plusieurs mois d’ouverture, le centre d’hébergement Mellinet a déjà vu naître de belles histoires. « La plupart des résidents restent le temps de reprendre pied, ils sont encore aux premières étapes de leur parcours de réinsertion. Mais certains ont déjà renoué avec des amis, ou avec leur famille, chez qui ils sont partis habiter. Cependant, nous travaillons avec un public très fragilisé, par la rue et par un passé familial difficile. Notre travail de réinsertion est un combat au quotidien et sur le temps long. Ce n’est que le début », note Émeric. Le projet est porté par le bailleur social Atlantique Habitations, avec le soutien du Département, de l’État et de Nantes Métropole.
Le musée Aurore : une exposition des résidents à découvrir le 29 mai
Pendant plusieurs mois, les résidents ont travaillé avec l’artiste nantais Iokanaan à la création d’un musée éphémère. Celui-ci sera composé d’œuvres inspirées par leurs récits de vie : objets, installations, métaphores… Un travail collectif, poétique et sensible, à découvrir à partir du jeudi 29 mai à 18 h, à la Maison de Projet La Générale (caserne Mellinet).