Logement : trois résidences sociales pour sortir de la précarité

Publié le 20 juin. 2025

Dernière mise à jour 01 juill. 2025

Après celle du Petit-Port inaugurée le 1er juillet, deux nouvelles résidences sociales sortent de terre à Pirmil et à Pont-Rousseau. Fin 2025 et début 2026, elles offriront respectivement 55 et 46 logements en habitat modulaire pour les personnes réfugiées et les jeunes travailleurs.

  • Un jeune raconte son parcours lors de la visite de la résidence sociale
    Un jeune raconte son parcours lors de la visite de la résidence sociale © Garance Wester

Un logement tremplin

La résidence sociale, portée par la Ville de Nantes en partenariat avec Nantes Métropole, Nantes Métropole Habitat (NMH) et l’État, est réalisée par le groupement d’entreprises Bouygues Bâtiment Grand Ouest, Moon Architectures et TH, entreprise experte de l’habitat bas carbone, pour un coût de 5,2 millions d’euros. Elle sera gérée par l’association Les Eaux Vives Emmaüs : « Pour une personne débutant un contrat à temps partiel sur la métropole, c’est la possibilité d’avoir un loyer modéré : une centaine d’euros de reste à charge seulement avec les aides au logement. C’est un tremplin avant un logement de droit commun », expliquent Pauline de La Cruz, directrice de projet-innovation, et Yolaine Lucas, présidente de l’association. La durée d’hébergement sera de 12 à 18 mois en moyenne. 

Un accompagnement global

Composée de deux bâtiments en R+2, reliés entre eux, la résidence comprendra des espaces et des équipements collectifs : une salle commune ouverte sur le quartier, une laverie, un local vélo… Et un espace extérieur, partiellement planté. 

Quatre travailleurs sociaux des Eaux Vives Emmaüs, épaulés par des bénévoles, se relaieront sur le site 6 j/7, notamment en soirée pour s’adapter aux horaires des travailleurs. « On fait une évaluation globale des besoins des personnes : le logement mais aussi la santé, l’accès au travail et à la scolarité pour les enfants et on met en place un accompagnement », éclaire Pauline de La Cruz. Des cours de Français langue étrangère (FLE) pourront être proposés au sein de la résidence. Et également un soutien par une équipe mobile santé psy. « Cet accompagnement, c’est ce qui m’a permis de surmonter mes problèmes et j’en ai encore besoin actuellement », témoigne Yagouba, jeune réfugié arrivé en France début 2024 après avoir fui la Guinée pour des raisons politiques, et actuellement hébergé au Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) de Saint-Nazaire, géré par Les Eaux Vives Emmaüs. 

« Un urbanisme de la modestie »

Construite en blocs modulaires, la résidence est rapide à déployer comme à déplacer. En 2030-32, elle pourra déménager et laisser place aux aménagements prévus dans le cadre du projet urbain Pirmil-Les Isles. « C’est un urbanisme de la modestie qui vient et qui repart sans modification des sols. C’est aussi un mode constructif qui assure l’empreinte carbone la plus faible possible. Et une réponse à la crise du logement », résume François Prochasson, conseiller municipal délégué au droit au logement et au logement social et vice-président de Nantes Métropole. 

Une deuxième résidence sociale à Rezé

L’opérateur national du logement ADOMA, en partenariat avec la Ville de Rezé et avec le soutien de l’État et de Nantes Métropole, développe également une résidence sociale en habitat modulaire, quartier Pont-Rousseau à Rezé, dont la livraison est prévue début 2026. Le projet, d’un coût de 4,7 millions d’euros et réalisé par le même groupement d’entreprises, prévoit 46 logements de 17 à 46 m2 à destination de personnes seules et des familles, notamment des réfugiés et des jeunes actifs en situation de précarité. Un accompagnement social sera proposé par ADOMA. Une salle partagée sera ici aussi ouverte sur le quartier. À l’issue d’une période d’occupation de 5 à 7 ans, les modules seront démontés et replacés sur d’autres sites.

À Nantes, la résidence sociale du Petit Port inaugurée

À deux pas du complexe sportif du Petit Port, 100 logements en habitat modulaire accueillent 80 personnes réfugiées et 20 jeunes actifs depuis novembre 2024. La résidence sociale, qui a poussé sur un ancien parking, est co-financée par l’État, Nantes Métropole, le Département, Action Logement et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) à hauteur de 6,3 millions d’euros et réalisée par le bailleur Atlantique Habitations avec la société Avelis. Les locataires, âgés pour la plupart de moins de 35 ans et dont les revenus n’excèdent pas 13 200 € annuels, disposent de studios équipés d’une kitchenette et d’une salle de bain, et d’espaces partagés : laverie, jardin, terrasse, salons communs, local à vélo… L’association Aurore assure la gestion de la résidence. Ses travailleurs sociaux accompagnent les habitants dans l’accès aux droits (assurance maladie, CAF…) et un logement de droit commun. Un travail sur la « capacité à habiter » est réalisé : hygiène, gestion des déchets, respect du voisinage… Des activités collectives sont également proposées.