Le basket inclusif repousse les limites du handicap à l’ALPCM

Publié le 01 déc. 2025

Dernière mise à jour 01 déc. 2025

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Depuis 2017, ce club familial propose du basket inclusif. Chaque semaine, des porteurs de handicaps se rassemblent sous les paniers.

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    Au gymnase Gaston-Turpin, dans le quartier Saint-Donatien, l'ALPCM accueille des porteurs de handicap. © Ludovic Failler

« Vous pouvez m’aider à aller chercher les ballons. » Aurélie Martin, 27 ans, sollicite l’aide des dix participants à l’entraînement. Ce samedi 27 septembre, à 9 h 30, au gymnase Gaston-Turpin, dans le quartier Saint-Donatien, à Nantes, le basket rassemble. Du discret Yanis, 13 ans, au maillot rouge floqué de son prénom, à Axelle, 33 ans, l’effectif se compose de joueurs et joueuses porteurs de handicaps.

« Nous avions lu que le club proposait du basket inclusif. Oscar aimait ce sport quand il était scolarisé. Et comme nous habitons à dix minutes d’ici, il a voulu essayer », retrace le père du jeune autiste de 19 ans. Depuis deux saisons, Oscar est fidèle au rendez-vous du samedi matin, au gymnase. Lui et ses camarades jouent dans la même salle où évolue l’équipe fanion de l’ALPCM, l’équipe féminine de Nationale 1.

« Ils sont là pour s’amuser »

Aurélie Martin, enseignante de sport adapté, était de l’équipe de la montée de l'ALPCM, la saison dernière. Et c’est elle qui guide les basketteurs « en situation de handicap mental ou psychique » pendant une heure et demie. « Ils sont là pour s’amuser. » L’encadrante n’hésite pas à leur confier quelques responsabilités. Ce matin, elle demande à Isaure, 24 ans, de conduire l’échauffement le temps de préparer les ateliers, circuits et jeux qui rythment l’entraînement.

La séance s’achève par un match de cinq minutes. « S’il y a un défenseur, je cherche la passe », conseille Aurélie aux joueurs impatients de s’affronter. Sur le terrain, les profils se complètent. Ness, 15 ans, remonte la balle en cavalant. L’athlétique Titouan, 18 ans, fait parler son sens du placement. Lyna, 16 ans, transperce la défense avant que David, 24 ans, ne lui réponde immédiatement en contre-attaque. Les quelques maladresses sont oubliées en un sourire.

« Je me suis fait beaucoup de nouveaux amis ici »

« J’aime ce que l’on partage tous ensemble », se réjouit Axelle, la doyenne du groupe. « J’adore jouer avec mes copines », embraye Ness, lycéenne de Bougainville, à Chantenay, comme ses camarades Hadja et Lyna. Cette dernière développe : « Je me suis fait beaucoup de nouveaux amis ici. » Parmi eux, Isaure, qui décompresse de son emploi en blanchisserie à l’Est de Nantes. À l’ALPCM, la basketteuse d’1 m 79 a retrouvé une connaissance : « Avec David, nous étions dans le même Institut médico-social. » L’homme de 24 ans, qui travaille à l’Esat Sésame de La Montagne, aime autant le basket-ball que le football.

À l’opposé, Titouan ne pense qu’à la balle orange. « J’ai toujours aimé le basket », appuie-t-il. Depuis le plus jeune âge, il acquiert une solide expérience sur les parquets. Son parcours se poursuit depuis six saisons avec l’ALPCM. Le jeune homme veut d’ailleurs en faire son métier. Il peaufine actuellement son projet professionnel à l’Institut médico-social Ocens. Sa seule déception ? Le manque de compétition. « Il faudrait que d’autres clubs se mettent au basket inclusif pour organiser des rencontres. »

Un tournoi inclusif en avril

Cette saison, dans le département de Loire-Atlantique, trois autres clubs seulement disposent du label « Basket inclusif » délivré par la Fédération française de basket-ball : Vertou basket, Gazelles blinoise (Saint-Brevin-les-Pins) et Étoile de Clisson basket. « C’est pénalisant pour les joueurs qui ne peuvent pas pratiquer en milieu ordinaire », regrette Aurélie Martin.

L’ALPCM est moteur pour faire bouger les choses. « L’inclusion est dans l’esprit du club », souligne l’entraîneuse. Cela se traduit par des matinées partagées, en octobre et février, où l’ALPCM fait connaître le basket inclusif à des structures médico-sociales. Surtout, le club organise en avril un tournoi découverte rapprochant la section inclusive et des pratiquants du basket « ordinaire ». « C’est le meilleur moment de l’année », approuve Lyna, impatiente d’y être. L’événement se déroule le 1er mercredi des vacances scolaires de printemps. Un temps fort de la saison qui fait la fierté du club.