Pour Noël, des Nantais ouvrent leur table à des étudiants étrangers

Ana Candado partage depuis deux ans la table de Daniel et Christiane pour Noël. En présentiel la première année avant que la pandémie de Covid-19 ne vienne jouer les trouble-fêtes. Cette Équatorienne de 33 ans, venue suivre un master en management international à Audencia, se souvient de son premier réveillon français. « Surtout la nourriture (rires) ! J’ai découvert le foie gras, c’est très bon mais j’ai changé de regard en apprenant les conditions de production. Il y avait aussi de la viande avec une sauce aux fruits rouges, de bons gâteaux et des papillotes. » La jeune femme et ses hôtes se sont offert des cadeaux, « ils ont toujours le drapeau de l'Équateur dans leur salon », et ont partagé des chants de Noël. « Je leur ai montré nos traditions avec des photos. Une étudiante chinoise nous a expliqué comment elle célébrait la nouvelle année. C’est très enrichissant de découvrir d’autres cultures. » Après un Noël 2020 en visio, Ana et sa famille d’adoption se retrouveront cette année à la même table dans le respect des gestes barrières.

Des liens durables

Créer des ponts entre les cultures et rompre la solitude, c’est l’objectif de l’association Échange Nantes Étudiants du Monde (ENEM) fondée en 1972. 20 familles accueillent régulièrement 22 étudiants pour un repas, une visite du patrimoine nantais ou une balade. « Noël est évidemment un moment particulier pour les étudiants qui ne peuvent pas rentrer dans leurs familles, c’est encore plus compliqué en période de crise sanitaire, souligne Maïté Péberel, présidente de l’association. Je reçois un étudiant indien de 24 ans, Noël est une découverte pour lui qui vient d’une famille hindouiste. C’est un moment de partage pour tout le monde, mes petits-enfants sont ravis de raconter qu’ils ont parlé anglais ou espagnol pendant les fêtes ! » Ces moments conviviaux, partagés parfois pendant plusieurs années, tissent des liens durables. « Les échanges se poursuivent une fois les étudiants rentrés. J’ai ainsi pu participer virtuellement à un mariage indien ! » L’association recherche actuellement des familles.