L'essentiel du Conseil métropolitain du 10 février

Le 6 février 2023, un séisme dévastait la Turquie et certaines régions de la Syrie. Le bilan humain ne cesse de s’alourdir : 21 500 morts, 60 000 blessés et des milliers de disparus. Les basses températures ainsi que la destruction des réseaux d’électricité et de communication aggravent encore la situation. Pour faire face à ce drame, Nantes Métropole se joint à l’effort international pour soutenir les populations civiles. Ainsi 25 000 euros seront versés à l’ACTED (Agence d’aide à la coopération technique et au développement). Cette ONG qui dispose d’équipes locales en Turquie et en Syrie va apporter des kits d’abri d’urgence, de l’aide monétaire, de l’alimentation, de l’eau et de l’hygiène aux populations. Pour mobiliser cette somme, la Métropole sollicite son fonds d’urgence dédié, relevant du budget annexe de l’eau (conformément à la Loi Oudin-Santini).  « Il s'agit d'une première aide, puis, en fonction de l'évolution de la situation et de l'évaluation des besoins sur place, nous pourrons être amenés à compléter par la suite. Il nous semblait d'abord essentiel de pouvoir répondre présents dans l'urgence », a précisé Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole.

Après « Nantes, la Loire et nous » (2014), « La transition énergétique, c’est nous (2016), « Longévité, ouvrons les possibles » (2019), cap sur le 4^e grand débat métropolitain ! Intitulé « Fabrique de nos villes, ensemble, inventons la vie de demain », il sera lancé officiellement début mars pour une durée de 4 mois. Il proposera de nombreux temps forts : auditions d’experts, conférences, balades urbaines etc. Chacun pourra déposer sa contribution en ligne sur le site du dialogue citoyen. Par ailleurs, un document « socle » est en cours d’élaboration avec l’Agence d’urbanisme de l’agglomération nantaise (AURAN) afin de rassembler toutes les connaissances nécessaires pour s’emparer de ce débat.

568 millions d’euros seront investis en 2023 par la Métropole. Les principales dépenses restent conformes aux priorités du mandat : les mobilités (217,1 M€), l’eau (68,9 M€) et les espaces publics (83,3 M€). Cet effort d’investissement massif est permis par la bonne santé financière de la Métropole qui affiche un budget équilibré. L’épargne, l’emprunt, la recherche d’efficience et l’actualisation modérée des tarifs des services constituent la stratégie financière adoptée pour mener à bien l’objectif de la Métropole. « On assume le choix du volontarisme, d'être une locomotive régionale. Sur les 568 millions d'investissements, chaque euro doit être utile », a déclaré Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole. « Nous sommes déterminés à garder le cap de notre programme d'investissement de 3,3 milliards d'euros sur le mandat, autour de deux axes centraux : l'égalité et la transition écologique, tout en maintenant un haut niveau de service public dans l'ensemble de l'agglomération », a complété Pascal Bolo, 11^e vice-président de Nantes Métropole.

Tout comme la Ville, la Métropole a doté son budget 2023 de deux nouveaux indicateurs. Premièrement, un budget climat qui va mesurer la performance écologique de chaque dépense (du menu de la cantine au grand projet urbain) dans le but de guider l’action de la Collectivité vers plus de sobriété et d’adaptation au changement climatique. « Cet indicateur, c'est l'analyse écologique environnementale du budget, à la manière d’un bilan carbone. L'ampleur des changements qui sont devant nous sont sans commune mesure avec ce qu'on a déjà fait », a annoncé Tristan Riom, 10e vice-président de Nantes Métropole. Deuxièmement, un budget sensible au genre, qui permet d’analyser les investissements et les dépenses réalisés sous le prisme de l’égalité femmes-hommes. En effet, les décisions concernant les transports ou les aménagements publics ont des impacts différents en fonction des femmes et des hommes. De la même manière, ces choix doivent tendre vers plus d’égalité. « Ce n’est pas forcément une photographie de notre budget, plutôt une volonté d’identifier les projets et les actions. Nous allons construire ça au fur et à mesure du temps et des années », a précisé Fabrice Roussel, 1er vice-président de Nantes Métropole.

Afin de pallier à l’absence d’une piscine dans le sud-ouest de la métropole, un projet intercommunal doit voir le jour à terme, à Bouaye. Nantes Métropole en assurera la maîtrise d’œuvre et la gestion. Sept communes - Bouaye, Brains, La Montagne, Le Pellerin, Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, Saint-Jean-de-Boiseau et Saint-Léger-les-Vignes - se mobilisent depuis plusieurs années pour la création d’une piscine intercommunale. Ces communes, parmi les plus petites de la métropole, sont contraintes financièrement et en ingénierie pour mener à bien ce projet d’envergure. Face à ce blocage, Johanna Rolland a pris la décision de proposer aux 24 maires de la métropole d’aller vers un accompagnement du projet en soumettant au vote la déclaration d’intérêt métropolitain de la future piscine, pour que Nantes Métropole en assure la maîtrise d’ouvrage et l’exploitation.

30 à 50 % des espèces sont menacées de disparition dans la région, selon les experts. Face à cet effondrement sans précédent de la biodiversité, le Conseil métropolitain a adopté une nouvelle stratégie, articulée autour de trois grands objectifs : la reconquête des espaces naturels, la renaturation urbaine et la reconnexion au vivant. Ambitieuse, cette politique comporte plusieurs actions phares pour restaurer les continuités écologiques, préserver les espèces menacées et développer la nature. Une aide financière, sous la forme d’un fonds de concours, sera par exemple proposée aux communes qui souhaitent végétaliser les cours d’écoles et de crèches. « Ces espaces, souvent fortement minéralisés, constituent des îlots de chaleur pouvant avoir un impact négatif sur la santé de ce jeune public, indique Jean-Sébastien Guitton, maire d’Orvault, vice-président de Nantes Métropole chargé du cycle de l’eau et de la biodiversité. L’apport de terre, de végétation et d’eau offrira un environnement plus propice à la découverte, au jeu et la pédagogie, mais aussi à la biodiversité ». La collectivité va également lancer un « plan pleine terre métropolitain ».

Adopté en 2019, le Plan local d’urbanisme métropolitain va faire l’objet d’une 2^e modification. L’enjeu est double : construire plus de logements, tout en étant toujours plus sobre dans l’utilisation du foncier. Cela passe par la construction de 6000 logements neufs par an, dont 2000 logements locatifs sociaux, et la réduction de 50 % par an la consommation des espaces naturels agricoles et forestiers afin de tendre vers l’objectif de zéro artificialisation nette dès 2030. Cette modification du PLUm fera l’objet d’une concertation associant les habitantes, habitants et associations locales. Le dossier d’enquête publique sera mis à la disposition du public au siège de Nantes Métropole, dans les pôles de proximité et dans les mairies des 24 communes. Il sera également accessible sur metropole.nantes.fr avec un registre dématérialisé où le public pourra formuler des observations et des propositions pour enrichir le projet.

Nantes Métropole s’est fixé comme objectif que 12 % des déplacements se fassent à vélo sur son territoire, à horizon 2030. Elle crée pour cela un réseau vélo métropolitain avec, d’ici 2026, 50 kilomètres supplémentaires de voies cyclables lisibles et sécurisées. La collectivité a voté en février 2021 la création du réseau vélo métropolitain qui a pour objectif d’accompagner les habitantes et habitants à réduire l’usage de la voiture solo au bénéfice du vélo avec des aménagements performants. Des études ont été menées depuis 2020 pour prioriser les aménagements : ce sont ainsi 5 km de nouvelles pistes cyclables qui vont voir le jour, d’ici 2026, entre Rezé et les Sorinières.