Végétal : Nantes crée sa propre graineterie municipale

Dernière mise à jour 20 juin. 2025

Engagée dans un grand plan de végétalisation, la Ville de Nantes investit 800 000 euros dans ce projet. Prévue pour 2028, cette graineterie « maison » lui permettra de garder la main sur la production de végétaux locaux destinés aux plantations dans la ville et la métropole.

  • Une jardinière de la Ville de Nantes entretient des plantes dans la pépinière du Grand-Blottereau.
    400 000 plantes sortent chaque année du service de productions végétales de la Ville de Nantes, installé sur 12 hectares au cœur du parc du Grand-Blottereau. © Rodolphe Delaroque

400 000. C’est le nombre de plantes qui sortent chaque année des serres de productions végétales de la Ville de Nantes. Installé sur 12 hectares au cœur du parc du Grand-Blottereau, ce service fournit en continu, grâce au savoir-faire de 26 jardinières et jardiniers municipaux, des arbres et arbustes, des fleurs annuelles et bisannuelles, ainsi que des plants potagers. Ces végétaux produits localement, selon des critères exigeants (qualité horticole, réduction des intrants, etc.), contribuent depuis de nombreuses années à l’essor des espaces de nature dans la Cité des ducs : végétalisation des abords de l’hôtel de-ville et transformation du parking de la Petite-Hollande en parc-archipel, naissance d’un jardin place Viviani... Pour alimenter ce grand plan de renaturation, destiné à lutter contre les îlots de chaleur urbains, réduire le risque d’inondation et développer la biodiversité, la municipalité nantaise veut aller plus loin, en produisant ses propre graines.

Un projet pour 2028

Vendredi 20 juin 2025, les élus ont voté à cet effet la création d’une graineterie municipale. Ce nouvel outil prendra place en 2028 dans un bâtiment de 200 m², comprenant une zone de séchage des graines, des locaux pour le tri, leur nettoyage et leur conditionnement, des espaces de stockage et une salle de travail pour les équipes. Intégrée au projet d’extension du lycée agricole du Grand-Blottereau porté par la Région, l’opération est estimée à 800 000 euros TTC.

  • Des plants sous les serres de production végétale du Grand-Blottereau, à Nantes.
    La création en 2028 d’une graineterie municipale, au sein du lycée agricole du Grand-Blottereau, permettra d’assurer une gestion complète du cycle végétal, de la graine à la plante. © Garance Wester

Des graines pour demain

« Peu de Villes ont leur propre graineterie, souligne Cécile Bir, adjointe à la maire de Nantes déléguée aux parcs et jardins. Avec ce projet, nous faisons un choix politique stratégique pour anticiper les transitions climatiques, renforcer la souveraineté végétale locale et inscrire durablement la nature dans la ville. » « Jusqu’ici, explique-t-elle, nous achetions nos graines à des semenciers. Mais la demande est forte, les pépinières tournent à plein régime pour répondre aux besoins. » La variabilité du climat (sécheresses et inondations plus fréquentes), ainsi que que la conjoncture économique affectent l’approvisionnement en graines et en plants. La moitié des essences utilisées en France sont aujourd’hui touchées. « La qualité des graines s’appauvrit et les coûts de production des végétaux augmentent. Renforcer notre autonomie locale en matière de production végétale est un vrai enjeu pour avoir des graines de qualité, à prix modéré », insiste l'élue.

Des essences locales et résilientes

« L’enjeu est de garder le contrôle de notre production de plantes, en maîtrisant l’ensemble du cycle, de la graine à la plantation », résume l’adjointe à la maire de Nantes. Cette graineterie « maison » permettra de cultiver une gamme de végétaux adaptés au climat local, plus résilients et moins gourmands en eau, de valoriser des essences rares ou remarquables, mais aussi de réduire le coût d’achat des graines, qui représente aujourd’hui 80 000 euros par an.

Entente florale européenne : Nantes vise l’or

Après avoir renouvelé son label 4 Fleurs et obtenu consécutivement le Prix national de l’arbre et le Prix de l’action éducative et citoyenne, décernés par le Conseil national des villes et villages fleuris en 2024, la Ville de Nantes relève un nouveau défi : accéder à la compétition européenne. Sélectionnée parmi les onze villes françaises en lice, elle tente en 2025 de remporter le trophée de l’Entente florale européenne. Un jury international, composé de membres venus d'Allemagne, de République Tchèque, de Hongrie, d'Irlande et de France, se déplace dans la Cité des ducs le 9 juillet pour évaluer le patrimoine paysager et culturel nantais ainsi que les engagements municipaux en matière de développement durable et de biodiversité.