« La mixité sociale est la garantie d’un meilleur climat scolaire et un enjeu de vivre ensemble »

Certains parents sont proches d’une école mais sont rattachés à une école plus lointaine, comment expliquez-vous cette sectorisation ?

Les écoles publiques ont des secteurs géographiques qui leur sont rattachés. Pour créer ces secteurs, on regarde les enjeux de proximité, la traversée des boulevards, de la Loire ou de l’Erdre, mais deux autres facteurs très importants font que la proximité n’est pas toujours prioritaire. Le premier est la démographie scolaire, nous devons pouvoir accueillir tous les enfants du secteur sur le temps scolaire mais également sur les temps de repas, de périscolaire…  Le deuxième enjeu est la mixité sociale qui est un fondement de l’école de la République.

Pourquoi la mixité sociale est-elle si importante ?

Car elle participe à la cohésion sociale. Quand on étudie sur le même banc d’école qu’un enfant d’une autre culture, quand les familles se côtoient, on créé les conditions favorables à une société unie, où les différents milieux se connaissent et n’ont pas peur de l’autre.
Elle est importante pour des raisons pédagogiques et de bien-être également. Des chercheurs ont démontré que la mixité sociale a un impact positif sur la réussite des enfants les plus en difficulté, ils sont tirés vers le haut. Mais elle a aussi un impact positif pour tous les enfants sur leur place dans le groupe, leur estime de soi, et donc sur les violences scolaires, la santé mentale…
La mixité sociale est la garantie d’un meilleur climat scolaire et un enjeu de vivre ensemble. Pour que tous les enfants d'un secteur, dans leur diversité, fréquentent bien l'école de leur quartier, il faut rendre l’école publique désirable et cela passe par des bâtiments de qualité, des projets éducatifs et un périscolaire attractif, l’éducation artistique et culturelle, le parcours nature...

Cette carte scolaire peut-elle évoluer ?

Oui depuis plusieurs années, avec le schéma directeur des écoles, nous avons regardé quelles écoles nous pouvions agrandir, construire pour pouvoir en alléger d’autres. À chaque agrandissement ou construction, la carte scolaire est modifiée. Un comité d’acteurs, réunissant les directions d’écoles, les représentants des parents d’élèves, l’inspection de l'éducation nationale, les équipes de quartier et le conseil départemental (pour une continuité vers le collège), requestionne le périmètre et en propose un nouveau. Avec la création de l’école Alice-Milliat à Nantes Sud, il a fallu redécouper le secteur en trois, en maintenant la mixité sociale à Jacques-Tati. Le découpage des secteurs peut alors sembler illogique en termes de proximité. La carte scolaire peut être ajustée chaque année, en fonction des prévision d'effectifs scolaires, comme ce sera le cas sur Nantes avec l'arrivée de nouveaux foyers sur le secteur Pirmil-les-Isles.
Pareil dans le Sud-Ouest de Nantes, où il y a eu plusieurs agrandissements. Nous avons réuni 10 écoles autour de la table pour mieux répartir les effectifs et améliorer la mixité sur certaines écoles. Mais l’équilibre est parfois fragile. La mixité sociale de l’habitat est également essentielle pour une mixité à l’école.