Au Musée d'arts de Nantes, l’exposition qui va vous faire aimer la pluie

Publié le 29 sept. 2025

Dernière mise à jour 30 sept. 2025

Du 7 novembre au 1er mars 2026, l'établissement présente l’exposition « Sous la pluie. Peindre, vivre et rêver ». Turner, Caillebotte, Brassaï, Courbet… : près de 150 œuvres ont été réunies pour révéler la poésie de cet élément naturel et la fascination qu’il a exercé sur de nombreux artistes.

  • Un tableau de Caillebotte montrant des promeneurs parisines sous un parapluie.
    Sur cette esquisse du tableau "Rue de Paris. Temps de pluie", Gustave Caillebotte rend palpables les reflets de la pluie sur les pavés et la toile lustrée des parapluies. © Musée Marmottan Monet

« Il pleut sur Nantes / Donne-moi la main / Le ciel de Nantes / Rend mon cœur chagrin », chantait Barbara dans un spleen déchirant. Si la pluie est souvent le miroir inversé de nos sentiments les plus mélancoliques, elle est aussi une invite à la rêverie et même la joie.

 

C’est ce dont témoigne la nouvelle exposition du Musée d’arts de Nantes, intitulée « Sous la pluie. Peindre, vivre et rêver », présentée jusqu’au 1er mars 2026. Elle réunit de grands noms de la peinture et de la photographie. 

« 

Le 19e siècle, c’est un moment où les peintres sortent de leurs ateliers et font de la pluie un motif récurrent. Ces artistes essaient de rendre tangible cet élément fascinant mais incolore et translucide qui voile l’horizon et brouille les formes.

 »

Marie-Anne du Boulay, commissaire scientifique de l'exposition

Réenchanter la pluie

L’exposition tente de cerner ces diverses tentatives à travers une sélection de 150 œuvres, issues en grande partie de collections privées ou de grands musées internationaux (BNF, Musée d’Orsay, Philadelphia Museum of Art, Musée Marmottan Monet…). Elle réunit des grands noms de la peinture des 19 et 20e siècles : William Turner, Gustave Caillebotte, Camille Pissaro, Maxim Maufra, Paul Sérusier, James Tissot... Plusieurs photographes sont également convoqués comme Brassaï ou André Kertész. 

 

La scénographie du Musée d'arts propose de découvrir ces œuvres selon trois grandes thématiques. Une première donne à voir les façons dont les artistes représentent cette matière qui transforme les paysages. Une deuxième s’attarde sur les représentations du parapluie, un objet autant utilitaire que social ; et une troisième sonde la façon dont la pluie métamorphose la ville, à la faveur des effets miroitants (et mystérieux) de l’eau sur les réverbères, le macadam détrempé ou les parapluies des passants. 

  • Une vidéo de Julius von Bismarck
    Essentiellement centrée sur les 19 et 20e siècles, l'exposition présentera également quelques œuvres contemporaines, à l'image de cette vidéo de Julius von Bismarck sur le passage d'un cyclone sur les côtes de Floride. © Julius von Bismarck

En parallèle, plusieurs œuvres contemporaines seront aussi à découvrir, dont une sculpture sonore de l’artiste suisse Zimoun, à la chapelle de l’Oratoire. « Malgré sa thématique, l’exposition est très joyeuse, elle réenchante le monde, souligne Emmanuelle Delapierre, nouvelle directrice du Musée d’arts. Nous proposons un nouveau regard sur la pluie, c’est une invitation à prêter attention au monde qui nous entoure ». 

Cinq chefs d'oeuvre de l'exposition

1- "Marine" (1866) de Gustave Courbet

Formé au contact des maîtres anciens, Gustave Courbet découvre à l’occasion de nombreux séjours en Normandie les caprices météorologiques des bords de mer et observe des trombes à Trouville-sur-Mer à l’automne 1865. Sur cette toile saisissante, l’artiste donne à voir des voiles d’eau qui s’abattent sur une mer écumeuse, travaillée au couteau en couche épaisse. 

  • Un tableau de Gustave Courbet montrant un bateau pris dans la tempête.
    "Marine" (1866), de Gustave Courbet © John G. Johnson Collection, 1917

2- "Nantes, pont de Pirmil" (1830) de William Turner 

Peintre anglais, William Turner passe quelques jours à Nantes au début du mois d’octobre 1826, dépeignant l’animation des rues et des principaux bâtiments dans de nombreux croquis et aquarelles. Il découvre alors une ville façonnée par l’eau. Sur cette aquarelle prêtée par l’université d’Oxford, l’artiste travaille avec une finesse troublante les jeux de lumières créés par la pluie, préfigurant l’impressionnisme. 

  • Un bateau de pêche devant le pont de Pirmil, au 18e siècle.
    "Nantes, Pont de Pirmil" (1830), de William Turner. © Ashmolean Museum

3- "Jour pluvieux. Piétons traversant la place" (1928), d’André Kertész

Né à Budapest, André Kertész est l’un des photographes les plus influents du 20e siècle. Dans son travail, il capture des moments de la vie quotidienne, mêlant onirisme et intimité. Dans cette scène de rue parisienne, André Kerstész ausculte les effets d’ombre sur le macadam détrempé. 

 

  • Des hommes traversent une place.
    "Jour pluvieux. Piétons traversant la place" (1928), d’André Kertész. © Ministère de la Culture - Médiathèque du patrimoine et de la photographie

4- "Rue de Paris, temps de pluie" (1877), de Gustave Caillebotte

Peintre, mais aussi collectionneur, mécène et architecte naval, Gustave Caillebotte a marqué la seconde moitié du 19e siècle. Cette esquisse présentée au Musée d’arts est une œuvre préparatoire à la toile conservée à l’Art Institute of Chicago, l’une des ses toiles les plus célèbres. On y voit le jeu complexe des lignes de fuite divergentes, accentué par l’architecture et rythmé par les reflets sur les pavés et la toile lustrée des parapluies.

  • Une toile de gustave Caillebotte.
    "Rue de Paris, temps de pluie" (1877), de Gustave Caillebotte. © Musée Marmottan Monet

5- "Parapluies Revel" (1922), de Leonetto Capiello

Leonetto Capiello est un peintre, illustrateur et affichiste français de la première moitié du 20e siècle. Son travail à la fois coloré et épuré renouvelle l’art de l’affiche et ouvre la voie à l’Art déco. Ancienne marque française d’ombrelles et de parapluies, la Maison Revel a recours en 1922 aux services du peintre pour réaliser cette affiche représentant trois personnages dissimulés derrière leurs parapluies. Une œuvre fascinante à la fois par son graphisme, ses couleurs et sa composition.

  • Une affiche de Leonetto Capiello.
    "Parapluies Revel" (1922), de Leonetto Capiello © Lyon MBA

Infos pratiques

Exposition « Sous la pluie. Peindre, vivre et rêver », du 7 novembre au 1er mars 2026. Week-end inaugural gratuit les 8 et 9 novembre, avec de nombreuses animations.
Pendant l’exposition : visites guidées, ateliers, conférences et animations culturelles. 

 

Tarifs, infos pratiques et programme détaillé sur le site  du Musée d'arts de Nantes

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