"Ça va être super": quand le Plan climat inspire les bédéistes nantais

Publié le 27 mai. 2025

Dernière mise à jour 05 juin. 2025

Neuf auteurs et autrices ont collaboré à cet ouvrage coordonné par Maison Fumetti. Il met en image les ambitions du Plan climat de Nantes Métropole sous forme de courtes bandes dessinées.

La nature en ville, l’alimentation, l’énergie, les mobilités actives, la qualité de l’air extérieur, la consommation, l’éducation populaire, la culture et la culture du risque dans la population : ce sont les huit thèmes déclinés sous autant de courtes bandes dessinées dans Ça va être super. L’ouvrage collectif paraît début juin à l’occasion d'un temps fort autour du climat coordonnés par Nantes Métropole. S’il n’est pas destiné à la vente, il sera largement diffusé et partagé par la collectivité et ses partenaires.

À l’origine du projet de bande dessinée, le souhait de la collectivité de partager ses engagements en faveur du climat, et de donner aux habitantes et habitants l’envie d’agir dans le sens des objectifs fixés par le nouveau Plan climat-air-énergie territorial (PCAET 2024-2030). Elle s’est ainsi rapprochée de Maison Fumetti, pour la conception de l’ouvrage et sa direction artistique. Cette structure, basée à la Manufacture des tabacs à Nantes, fait depuis 2016 office de QG local pour la bande dessinée et les arts graphiques. Un appel à projets a été lancé l’hiver dernier et huit projets sélectionnés (7 auteurs ou autrices en solo et 1 duo). 

« 

Nous avons donné la libre plume à des artistes pour dessiner l’avenir désirable où nous pourrons vivre demain, si l’on se met en action aujourd’hui.

 »

Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole, et Tristan Riom, vice-président en charge du climat

© Thierry Mézerette

Prenant la forme d’une fiction mettant en scène le quotidien des habitantes et des habitants de la métropole nantaise, les huit histoires courtes de 12 pages chacune « valorisent des actions concrètes de nature à mettre en évidence le fait que, malgré les constats alarmants, un avenir désirable est possible si chacun, à son niveau, se met en action ».

Découvrez la BD "Ça va être super"

L'ouvrage collectif met en récit les thématiques nature en ville, alimentation, énergie, mobilités actives, qualité de l’air, consommation, éducation populaire, culture et mémoire du risque de la population.

Ils sont parmi les 9 auteurs et autrices

  • © Daphné Geisler

Daphné Geisler : « Je travaille depuis 10 ans comme autrice-illustratrice, pour la presse surtout, mais j’ai toujours eu un lien avec la BD, même si c’est difficile d’en vivre. Depuis un an, en collaboration avec un chercheur du CNRS, je travaille sur un projet de BD d’une centaine de pages sur l’atmosphère. Ça fait longtemps que je m’intéresse à la lutte contre le changement climatique, qui manque cruellement de nouveaux récits. La proposition de Nantes Métropole était une opportunité assez exceptionnelle de produire un contenu à visée pédagogique, avec une carte blanche. Mon histoire porte sur la culture du risque – un sujet qui me parle beaucoup puisque j’ai travaillé au Japon où c’est très présent – et j’ai recentré sur les inondations, parce que c’est la menace principale ici. Je ne voulais être ni catastrophiste, ni proposer une version édulcorée de la réalité. D’où l’astuce narrative, à la fin de l’histoire, où l’on comprend que l’on est dans une simulation : ça permet de vivre les émotions, mais sans être dans la tragédie. »

  • © Adèle Verlinden

Adèle Verlinden : « Nantaise depuis 2018, je collabore comme autrice-illustratrice à des fanzines, des magazines… J’ai aussi un gros projet de BD, une fiction qui se déroule dans un monde parallèle. Je ne réponds pas trop en général aux appels à projets, mais celui de Maison Fumetti, avec son sujet écolo, me parlait bien, et la thématique de la nature en ville, c’est raccord avec mes idées ! Je suis née dans les années 1990, une génération très concernée qui a grandi avec ces questions-là. Le projet était très libre, à condition que l’histoire se déroule avant 2030. Je ne pouvais pas aller dans la SF, alors j’ai imaginé une sorte de journalisme de l’après-demain. Ça se passe dans un univers qui ressemble au Nantes que je connais, mais avec un petit décalage : Nantes Métropole a décidé de protéger chaque nouvel arbre recensé en ville, et des activistes décident d’en planter un peu partout... J’avais envie de mettre en scène une mesure plausible, que l’on pourrait s’approprier. Cette histoire montre que les changements peuvent être dans nos mains. »

  • © Timothée Moreau

Timothée Moreau : « J’ai étudié à Livet puis à Montaigu, avant de partir à Strasbourg faire les Arts déco. C’est en revenant à Nantes il y a 5 ans que j’ai créé avec des amis l’atelier graphique Projéta. J’ai déjà produit de la BD dans des formats plus courts – pour la revue satirique Novland notamment – et travaillé avec Maison Fumetti. Leur projet de BD climat cochait toutes les cases : un sujet de société où je peux être utile à mon échelle, le format, la grande liberté accordée dans le traitement… Pour traiter des mobilités, je suis parti du fait que les gens s’énervent tout seuls au volant. Je suis allé chercher des personnages ou des films liés à la vitesse, la puissance, les grosses bagnoles et les énergies fossiles… On voit que c’est plutôt un registre de garçons, et je suis donc allé dans une forme de déconstruction de ce "pétromasculinisme". Mais c’est plus pour se moquer que pour faire la morale ! »