L'essentiel du conseil métropolitain des 11 et 12 décembre 2025
Comment réduire notre dépendance au plastique ?
Publié le 15 déc. 2025
Dernière mise à jour 15 déc. 2025
Le plastique a révolutionné la consommation mais ses impacts sur l’environnement sont catastrophiques. Comment s’en passer ? Quelques conseils avec Gauthier Séveno, médiateur scientifique nantais et créateur de Microparticule.
Non le plastique n’est pas fantastique ! Selon Plastic Odyssey, une association qui documente et diffuse les solutions existantes face à la pollution plastique, l’équivalent d’un camion poubelle de plastique est rejeté chaque minute dans l’océan. A ce rythme-là, en 2050 il y aura plus de plastique dans l’océan que de poissons... Des études scientifiques ont également prouvé que l’on en retrouvait partout, dans des centaines d’espèces animales, dans le sol, l’air, nos poumons, le lait maternel, les testicules... « Le plastique se désagrège sous l’effet des UV, des frottements sur le sable, le sol… jusqu’à devenir des micro et nanoparticules, invisibles à l’œil nu », précise Gauthier Séveno, médiateur scientifique.
Que faire ? Réduire notre consommation de plastique, sachant que nous, habitants et habitantes de la métropole consommerions chaque année en moyenne 52 kg de déchets recyclables (dans nos poubelles jaunes), avec une bonne quantité de plastique dedans. Si des mesures nationales importantes ont été prises pour interdire l’usage du plastique à usage unique notamment, chacun et chacune peut agir à son échelle. « Même si l’on trie les plastiques chez nous, certains sont toujours perdus en route, dans les étapes vers le recyclage ou l’enfouissement et finissent dans la nature, insiste Gauthier Séveno, de Microparticule. Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas. »
1. Questionner l’acte d’achat
Première étape pour lutter contre notre dépendance au plastique : se poser des questions avant d’acheter. En ai-je vraiment besoin ? Puis-je le trouver en seconde main ? Existe-t-il une alternative dans un autre matériau que le plastique ? « La bouteille d’eau est un bon exemple. Consommer l’eau du robinet et acheter une gourde réutilisable c’est aussi faire des économies », indique Gauthier Séveno. Il existe d’ailleurs des points d’eau potable sur la métropole où remplir sa gourde. Acheter d’occasion, même si c’est en plastique permet d’éviter de fabriquer du neuf et prolonge ainsi la vie de l’objet avant la poubelle.
2. Transformer la salle de bain
Shampooing, gel douche, dentifrice, maquillage, déodorant… la salle de bain est le royaume des contenants plastiques. Pourtant il existe de nombreuses alternatives en solide – y compris le dentifrice à mâcher, on a testé, rien à dire – ou en rechargeable. Le fameux pain de savon dure d’ailleurs plus longtemps qu’un gel douche et quand on voyage, pas de problème de bouteilles qui s’écrasent, s’ouvrent et se déversent dans la trousse de toilette.
3. Se (re)mettre à la cuisine
Oui, ramener ses contenants en verre au supermarché ou chez le commerçant du coin, c’est lourd ! Mais soit vous en profitez pour faire de la musculation sans aller à la salle de sport, soit vous pouvez amener des sachets en papier kraft ou en tissu pour récupérer vos denrées. « Acheter en vrac des produits bruts plutôt que des plats tout préparés, tout emballés demande de reconsidérer sa relation au temps pour se (re)mettre à cuisiner », ajoute Gauthier Séveno. Mais les bénéfices se font sentir aussi sur le porte-monnaie et la santé.
4. Un Noël en matières naturelles
Pour les jouets, privilégiez la seconde main – chez Joujou par exemple – ou des matières comme le bois ou le tissu. Pour emballez vos présents, fuyez le papier cadeau en plastique, impossible à recycler et réutiliser des vieux papiers cadeaux, des journaux « ou initiez-vous au furoshiki, une méthode d’emballage avec des tissus », propose Gauthier Séveno.
5. Un dressing durable
Saviez-vous que toutes les matières textiles synthétiques perdent des microplastiques au lavage ? Microplastiques qui finissent leur vie... dans l’océan. Au regard de l’impact de la mode sur l’environnement, le premier geste est de trier son dressing, ensuite d’acheter en friperies ou d’occasion puis de regarder la qualité, la provenance et les matières. Pour éviter le plastique privilégiez le coton, le lin, le chanvre, la laine, si possible avec un impact environnemental restreint. L’Ademe donne quelques conseils sur comment choisir.
6. Changer ses habitudes
Meubles, électroménager… le plastique est partout alors quand il n’est pas possible de le remplacer par du bois, du métal ou d’autres matières plus vertueuses, la seconde main est la solution. Enfin, saviez-vous que « la plus grosse pollution en microplastique est l’usure des pneus de voiture ? » interroge Gauthier Séveno. Voici donc une raison supplémentaire de tester ou accentuer ses trajets en vélo, à pied ou transports en commun (ou de revenir au charme désuet du cheval ou de la calèche avec des roues en bois, très ambiance de Noël...).