Cinq expos nantaises à ne pas manquer cet hiver

Publié le 05 déc. 2025

Dernière mise à jour 15 déc. 2025

De l’art brut au Passage Sainte-Croix, des sculptures de l’artiste nantaise Marie Auger à Cosmopolis ou la pluie qui continue de tomber au Musée d’arts de Nantes : focus sur cinq expositions hivernales à découvrir à Nantes, entre décembre 2025 et mars 2026.

L'art brut et singulier au Passage Sainte-Croix

  • Un personnage fictif crayonné à la main.
    Le peintre Anselme Boix-Vives est l'une des grandes figures de l'art brut. © DR

Qu’est-ce qui nous permet de dire d’une création qu’elle est une œuvre d’art ? C’est à cette question vertigineuse que nous confrontent les artistes issus de l’art brut et de l’art singulier. Nés dans la première et la seconde moitié du 20e siècle, ces deux mouvement artistiques font fi des conventions et rassemblent des artistes revendiquant une liberté formelle absolue. Souvent considérés comme « fous » ou « marginaux » par la société, ces artistes sont, pour beaucoup d’entre eux, de parfaits autodidactes. 

L’exposition proposée par le Passage Sainte-Croix met à l’honneur ces deux courants. « Nous avons réuni un ensemble d’œuvres rares et parfois inédites, issues de collections privées et de la Galerie Le Triphasé, indique le Passage Sainte-Croix. Elles offrent au public un regard privilégié sur des créations restées dans l’ombre, révélant la puissance expressive et la diversité de ces voix singulières ». Au total, une vingtaine d’artistes (Anselme Boix-Vives, Paul Duhem, Dwight Mackintosh...) sont à découvrir dans cette exposition inédite, déclinée également en partie à la galerie du Triphasé, à partir du 18 décembre. 

> Du jeudi 11 décembre au samedi 28 février. Du mardi au samedi, de 12h à 18h30. Entrée libre. 

À l'Atelier, une plongée dans les classes populaires anglaises

  • Un enfant assis sur un mur.
    Paul Reas est l’un des photographes documentaires britanniques les plus respectés et les plus influents de son temps. © Paul Reas

Le Centre Claude-Cahun et le Guernsey Photography Festival s’unissent pour proposer, à l’Atelier, une rétrospective d’importance (Fables of Faubus) autour du travail de Paul Reas, l’un des photographes documentaires britanniques les plus respectés et les plus influents de son temps. En six chapitres différents, c’est une partie de l’histoire de la classe ouvrière britannique qui se dessine, ses combats, sa paupérisation et sa marginalisation de la vie publique anglaise depuis un demi-siècle. Comme l’explique Paul Reas lui-même, maçon de formation et issu d’une famille ouvrière, « entre la désindustrialisation et le chômage de masse, tous les ingrédients menant au Brexit étaient là [en germes] »

Au-delà du travail documentaire, les photographies présentées dans cette grande rétrospective témoignent également du parcours de Paul Reas et la manière dont, au fil des ans, ses diverses rencontres ont progressivement façonné sa vision artistique. 

> Du jeudi 5 février au jeudi 22 mars. Du mardi au dimanche, de 13h à 19h. Entrée libre. 

À Cosmopolis, les langues de Marie Auger

  • Une jeune fille en peinture.
    À travers ses oeuvres, Marie Auger interroge la question de la transmission de la langue. © Jihad Zeidan

Quels liens entretient-on avec sa langue maternelle quand on est en situation d'exil, qu’il soit contraint ou désiré ? Quelle langue transmettre à ses enfants quand sa langue maternelle est différente de celle du pays où ils sont nés ?

L'association Le Préau donne carte blanche à Marie Auger. L’artiste plasticienne nantaise expose peintures, sculptures, films, théâtres d’ombres et autres cahiers de témoignages, comme autant d’éléments d’une transmission sensible entre générations, parfois contrariée, souvent réinventée au gré des circonstances. Dans ce travail au long cours, Marie Auger a rencontré 25 protagonistes aux horizons multiples. Leur voix (et leurs voies) viennent nourrir ce travail. 

> Du samedi 13 décembre au dimanche 18 janvier. Du lundi au vendredi, de 13h30 à 18h. Les samedis et dimanches, de 14h à 18h. 

Au Centre Claude-Cahun, les paysages habités de Lise Gaudaire

  • Un paysage de montagne.
    les photographies de Lise Gaudaire disent la beauté fragile des paysages de Majorque. © Lise Gaudaire

Munie de sa seule chambre photographique 4x5 et de son micro, Lise Gaudaire arpente les campagnes, ici et en Espagne. Son œuvre, au-delà de sa dimension sensible, relève autant d’une démarche anthropologique – mieux comprendre les populations qui vivent et travaillent en milieu rural – que d’une archéologie du paysage. En 2021, Lise Gaudaire devient membre de la Casa de Velázquez et obtient une bourse de l’Institut français ainsi que de la Ville de Rennes pour son travail intitulé Oasis et publié chez Dalpine en 2022. Cette série a été exposée à PhotoEspaña, à l’Académie des beaux-arts (Madrid), à la Fondation Lambert (Avignon) et aux Champs-Libres (Rennes).

Au centre Claude-Cahun, Lise Gaudaire présente sa série Île, issue d’une résidence longue à Majorque. La photographe y témoigne de la relation complexe entre les îliens et les paysages qui les entourent, malmenés par le tourisme de masse et une économie de plus en plus mondialisée. Les photos de Lise Gaudaire disent la beauté fragile de la nature, témoignent des dégâts (parfois irrémédiables) causés par l'humanité sur le reste du vivant, mais aussi la puissance de la vie après l’abattement. 

> Du vendredi 6 février au jeudi 16 mai. Du mercredi au samedi, de 15h à 19h. Entrée libre.

Il pleut (encore) sur le Musée d'Arts

  • Une toile de gustave Caillebotte.
    "Rue de Paris, temps de pluie" (1877), de Gustave Caillebotte. © Musée Marmottan Monet

48 000 visiteurs ! Visible depuis le 7 novembre, l’exposition Sous la pluie. Peindre, vivre et rêver du Musée d’arts de Nantes est déjà un succès. Celle-ci réunit quelque 150 œuvres. Toutes témoignent de l’appropriation singulière par les artistes d’un élément naturel qui invite à la rêverie et la contemplation. Elle réunit de grands noms de la peinture des 19 et 20e siècles : William Turner, Gustave Caillebotte, Camille Pissaro, Maxim Maufra, Paul Sérusier, James Tissot... Plusieurs photographes sont également convoqués comme Brassaï ou André Kertész. 

« Malgré sa thématique, l’exposition est très joyeuse, elle réenchante le monde, souligne Emmanuelle Delapierre, nouvelle directrice du Musée d’arts. Nous proposons un nouveau regard sur la pluie, c’est une invitation à prêter attention au monde qui nous entoure ». 

À noter : les grandes expositions de l'automne - le cœur au Musée Dobrée ou encore les cartes au Lieu Unique - restent visibles jusqu'en début d'année !