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Aux Mondiales de Nantes, une plongée dans l’actualité internationale
Publié le 10 nov. 2025
Dernière mise à jour 12 nov. 2025
Les 21 et 22 novembre se tiendront, au Lieu Unique, les Mondiales de Nantes. Porté par le journal en ligne AOC (Analyse opinion critique), l’évènement offre des clés de compréhension des grands enjeux internationaux Rencontre avec son fondateur, le journaliste nantais Sylvain Bourmeau.
Les Mondiales sont un nouvel événement consacré à l’actualité internationale. Quelle est son ambition ?
« Nous traversons des situations internationales extraordinairement denses. Avec des conflits nouveaux ou des conflits anciens qui ont repris en intensité. Les “guerres économiques” transforment le commerce mondial. Les mutations concernent aussi la mondialisation culturelle ou encore le déploiement des effets de la mutation numérique. À cela s’ajoute une situation pour le moins inquiétante au plan écologique.
Nous avons plus que jamais besoin de penser l’actualité au plan international. C’est ce qui nous motive à partager avec un large public les résultats des travaux de recherche en la matière. La recherche n’est pas toujours connue du public. Pourtant, elle foisonne. Elle est portée par de jeunes chercheuses et chercheurs. Notre ambition est de partager, valoriser ces savoirs. »
Comment AOC a-t-il été associé à la création des Mondiales ?
« Eli Commins, le directeur du Lieu Unique, a proposé qu’AOC et le Lieu Unique conjuguent leurs compétences pour imaginer cet événement. J’ai accepté, à la condition de procéder comme AOC le fait depuis bientôt huit ans. C’est-à-dire en s’appuyant sur la recherche publique (universités, CNRS, Institut de la recherche pour le développement, etc.).
Nous nous méfions des think tanks, particulièrement sur les questions internationales, parce que leur financement n’est pas toujours d’une grande transparence. Et, pour limiter les biais, nous avons mis en place un comité scientifique composé de personnalités indiscutables. Elles sont complémentaires et proviennent de six institutions. Ce sont des hommes et des femmes qui travaillent sur des sujets différents, issus de générations et de disciplines différentes ».
Comment ce comité scientifique vous a-t-il aidé à construire les débats ?
« Il nous aide à définir les thématiques pertinentes, à identifier des chercheuses et chercheurs les plus compétents. Nous accueillerons des personnalités très connues, comme François Héran, sociologue et démographe, professeur au Collège de France, mais aussi des chercheurs qui viennent juste de soutenir leur thèse. Ils reviennent du terrain et sont souvent les mieux informés. Toutes les sciences sociales sont convoquées durant les Mondiales ».
Quatre débats à ne pas pas manquer
« Français de souche coloniale » par Léonora Miano
La conférence inaugurale des Mondiales sera prononcée par l’écrivaine et essayiste franco-camerounaise Léonora Miano, autrice d’Afropea (Grasset, 2020). Son propos porte sur l’héritage du colonialisme et la façon dont il se perpétue dans le processus d’invisibilisation des minorités. « Nous avons voulu confier ce temps solennel à une écrivaine afin de laisser place à un autre rapport à la connaissance, à d’autres rapports au monde, indique Sylvain Bourmeau. Il me semblait important d’ouvrir ce festival par la voix de quelqu’un venu d’Afrique », précise-t-il, en référence au rôle de Nantes dans le commerce triangulaire, la traite et l’esclavage.
> Vendredi 21 novembre, de 14h15 à 15h.
Nouvelles géopolitiques de l’anthropocène
Critiques de l’agro-industrie, des écocides, des usages de l’eau, de la surpêche, revendications de droits pour la nature, perspectives de déplacement massifs de populations... Les États et acteurs économiques doivent d'adapter à cette nouvelle donne. Pour quel résultats ? Grand débat avec Michel Lussault (géographe, École normale supérieure de Lyon), Isabelle Michallet (juriste, université de Rennes), Verónica Calvo Valenzuela (politiste, titulaire de la chaire 2025-2026 « Habiter au prisme des limites planétaires » — IEA Nantes, Agence d’urbanisme de la région nantaise, École nationale d’architecture de Nantes, entreprise SCE-KERAN) et Nathanaël Wallenhorst (politiste, université catholique de l’Ouest).
> Vendredi 21 novembre, de 17 h à 18 h 30.
Numérique et hégémonie culturelle de l’extrême droite
Réseaux sociaux, intelligence artificielle... Les technologies du numérique deviennent-elles un moyen de l’hégémonie culturelle de l’extrême droite ? D’abord identifiés au progrès et à la modernité, les oligarques de la tech états-uniens ralliés à Trump opèrent-ils une contre-révolution ? Grand débat avec Olivier Alexandre (sociologue, CNRS), Anna Arzoumanov (professeur de langue et littérature françaises, université Paris-Sorbonne), Alexandre Monnin (philosophe, Clermont School of Business), Sébastien Broca (chercheur en sciences de l’information et de la communication, université Paris 8).
> Samedi 22 novembre, de 9 h 30 à 11 h.
Ukraine : que devient une démocratie lorsqu’elle est en guerre ?
Comment concilier la mobilisation militaire, l’état d’exception, l’« union sacrée » et la vie politique démocratique ? Conversation avec Anna Colin Lebedev (politiste, université Paris-Nanterre), Ioulia Shukan (politiste, université Paris-Nanterre), Alexandra Goujon (politiste, université de Bourgogne).
> Samedi 22 novembre, de 9 h 30 à 10 h 45.
En pratique
Les Mondiales de Nantes.
Vendredi 21 et samedi 22 novembre, au Lieu Unique, quai Ferdinand-Favre, à Nantes. Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.