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Aymeric Gibet, commandant du Belem : « C’est une fierté de faire rayonner Nantes »
Publié le 16 oct. 2025
Dernière mise à jour 16 oct. 2025
Le mythique trois-mâts fait escale à Nantes du 21 octobre au 2 novembre. Rencontre avec Aymeric Gibet, aux commandes du voilier centenaire depuis 2016.
Comment êtes-vous tombé dans la marmitte de la voile ?
« Ce n’était pas prévu. Enfant, je n’ai pas fait d’école de voile. J’y suis arrivé par la marine marchande. Mon père était mécanicien sur des cargos et en l’observant, j’ai eu envie de travailler à mon tour sur ces gros bateaux. En 2004, j’étais officier de la marine marchande et je recherchais des embarquements. Mon père travaillait sur le Belem, j’ai pu déposer mon CV. Pour l’anecdote, j’avais le choix entre un contrat de 3 mois sur un pétrolier ou deux semaines sur le voilier. J’ai pris la seconde option. J’ai gravi les échelons pour devenir second capitaine. Pendant plusieurs années, j’alternais entre le Belem l’été et les croisières du Ponant l’hiver. Entre 2011 et 2015, j’ai travaillé sur des câbliers. Et en 2016, l’opportunité de devenir commandant du Belem s’est présentée. »
Qu'avez-vous ressenti lorsqu'on vous a confié le commandement ?
« Comme tout officier de la marine marchande, c’était d’abord la fierté d’atteindre la plus haute fonction. J’ai eu la chance de passer commandant sur un bateau que je connaissais parfaitement, ce qui n’est pas toujours le cas. Ensuite, en tant que Nantais (il a grandi dans le Pays de Retz, NDLR), c’était également une grande fierté. Je me revois enfant jouant aux pirates sur un bateau qui ressemblait au Belem. Je suis allé le visiter avec ma mère lors de ses premiers retours dans les années 1980. Je me rappelle aussi d’un livre du docteur Luc-Olivier Gosse sur le Belem qui trônait dans le salon. C’était un aboutissement. »
À quoi ressemble votre quotidien ?
« Je suis en mer pendant un mois et demi à deux mois. Et à la maison le reste du temps. C’est le rythme de tous les marins de commerce. Cet engagement n’est pas facile pour nos familles. À bord, aucune journée ne se ressemble. Beaucoup de paramètres évoluent d’un jour à l’autre : le vent, l’état de la mer, l’humain avec nos stagiaires… Il y a le départ, l’arrivée et les représentations à quai.
Côté horaires, j’ai la chance de ne pas avoir de quart de nuit mais je peux être appelé si besoin. Gros avantage : on est sur notre lieu de travail, je me lève à 7h30 pour embaucher à 8h. On peut aussi récupérer du sommeil en journée. Les marins sont assez forts pour adapter leur planning de vie au rythme du navire. Parfois, c’est cool. Parfois, moins. »
Quels ont été vos voyages les plus marquants ?
« En 2008, j’ai pu faire la dernière Transatlantique du Belem : La Rochelle-Québec avec un stop à Madère. C’est important de montrer que ce bateau a été conçu pour ce type de voyage et qu’il est encore capable de le faire. En 2024, il y a eu le transport de la flamme olympique d’Athènes à Marseille. Le parcours est joli mais c’est surtout le passager qui était exceptionnel. J’ai aussi beaucoup aimé les fjords norvégiens et les côtes du Maroc. Les destinations plus lointaines avec les cocotiers et le sable fin me manquent. Mais on peut aussi être émerveillé sur un Nantes-Lorient, la mer étant un voyage en elle-même. »
En pratique
Visiter le Belem durant les vacances de la Toussaint
Visite du Belem du 21 octobre au 2 novembre 2025 inclus.
Ponton Belem
Tarifs : 8 euros (tarif plein), 6 euros (enfant de 6 à 12 ans), gratuité pour les enfants de moins de 6 ans.