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Des minibus autonomes en test de Nantes à Carquefou
Publié le 28 oct. 2025
Dernière mise à jour 30 oct. 2025
La SNCF va expérimenter en 2027 un service de navettes sans chauffeur sur une voie dédiée, entre Doulon et Carquefou. Explications.
Voilà plusieurs années que la métropole nantaise sert de terrain d’expérimentation aux véhicules autonomes, c'est-à-dire sans chauffeur au volant. Dès 2018, à Chantenay puis à l’IRT Jules-Verne, les Nantaises et les Nantais avaient pu grimper dans la Navya autonom shuttle, fruit d’une collaboration entre la Semitan, EDF, le groupe Lacroix et l’entreprise Charier, dans le cadre de Nantes City Lab. C’est aujourd’hui la SNCF qui, à la tête d’un consortium d’entreprises et instituts, s’apprête à mener une expérimentation de minibus robotisés. Nom de code : Masipro, pour « mobilité autonome en site propre ».
Financé pour 10 M€ par Bpifrance, la banque publique d’investissement, le projet a pour cadre l’ancienne ligne ferroviaire reliant Nantes à Carquefou. Ce tronçon du réseau ferré national, d’une longueur totale de 7,2 km, n'est plus emprunté par des trains depuis 2012. Une portion de 2 km, entre l’ancienne gare de Carquefou et le secteur de la Mainguais, sert déjà, depuis 2020, à tester grandeur nature des systèmes de véhicules routiers autonomes.
« Le site va passer de 2 à 4 km début 2026, détaille David Borot, directeur des programmes d’innovation mobilités émergentes à la SNCF. Nous recevrons les véhicules avant l’été, pour une marche à blanc jusqu’à fin 2026. L’expérimentation débutera véritablement début 2027, pour un an. Deux phases sont prévues : une avec un "safety operator" à bord [personne en charge de la sécurité du transport, NDLR], puis une phase en autonomie 100 %. » Objectif final ? « Tester une véritable ligne de minibus autonomes, pour démontrer la pertinence de ce type de solution, tant sur le plan technique que serviciel », résume le site du groupe SNCF.
Des tests tous azimuts
Quatre minibus de 10 à 25 places circuleront sur les 4 km de parcours, où huit arrêts seront matérialisés, certains en connexion avec des lignes Naolib. « Ce qui nous intéresse à Carquefou, c’est que l’on dessert du résidentiel, de la zone d’activité, du scolaire, du sportif… souligne David Borot. On va devoir répondre à différents publics, la semaine et le week-end. On pourra tester un service cadencé en heures de pointe, expérimenter le service à la demande en heures creuses. » La question de faire payer le transport n’est « pas tranchée », sachant que le service pourra varier sensiblement selon les phases d’expérimentation.
La SNCF pointe encore d’autres défis, comme la gestion des aléas, ou « la relation avec les voyageurs, en l’absence d’opérateurs à bord ». Côté performances des véhicules et sécurité, une première expérimentation menée avec Stellantis a permis de tester notamment « le franchissement d’intersections routières et l’atteinte d’une vitesse de 50 km/h » et la mise en place de réseaux 4G ou 5G « pour expérimenter et sécuriser la localisation et le suivi à distance des véhicules ».
« Réinventer le transport public »
En testant grandeur nature des services de navettes autonomes, la SNCF entend prendre des gages sur le transport collectif de demain, alors même que de nouvelles problématiques se font jour : « Le secteur s’attend à manquer de ressources humaines, il va être de plus en plus difficile de recruter des chauffeurs, observe David Borot. Il faut donc que les véhicules automatisés s’installent. Mais pas n’importe comment : alors que l’on voit à l’étranger se développer le modèle du "robot taxi", qui remet des voitures sur la route, congestionne encore les grandes villes, on peut réinventer totalement un service de transport public ».
Et demain ?
Au-delà des expérimentations de la SNCF, l’axe Doulon-Carquefou a été identifié par Nantes Métropole dans son schéma directeur des itinéraires cyclables (SDIC) et son schéma directeur des transports en commun – perspective 2035. « À l’issue des élections municipales de mars 2026, les élus seront amenés à préciser si les aménagements de cet axe seront à mettre en œuvre d’ici à 2031 », souligne Laurent Chedru, au département des mobilités de Nantes Métropole.