« Faire face aux crises ensemble » : la réponse des élus à l’avis citoyen
Publié le 12 juin. 2025
Dernière mise à jour 13 juin. 2025
De fin novembre à mi-janvier, un atelier citoyen a réfléchi à des pistes pour préparer, faire face et mieux surmonter les crises - naturelles, sanitaires, humanitaires, industrielles - de demain. La Ville de Nantes a étudié ses préconisations et présente aujourd’hui sa feuille de route.
Épidémie, inondation, accident industriel… Comment prévenir les crises ? Comment être prêts à agir au lieu de subir, à faire face et surmonter mieux, ensemble, une crise éventuelle ? C’est l’objet du dialogue citoyen « Faire face aux crises ensemble » lancé par la Ville de Nantes en octobre 2024.
Une vingtaine de participants à l’atelier citoyen
La participation a pris de nombreuses formes : ateliers avec les enfants dans les écoles, échanges avec des seniors au restaurant intergénérationnel Malville, lors d’un temps de distribution alimentaire au Marché alternatif de Bellevue, mais également à l’occasion d’un atelier citoyen. Une vingtaine de personnes se sont réunies lors de 4 ateliers de fin novembre à mi-janvier. Les participantes et participants ont ensuite remis en février un avis citoyen permettant de repenser l’action publique en situation de crise et la diffusion de la culture du risque autour de 6 grandes boussoles : l’égalité et l’équité, la vision partagée des risques, l’hyper-proximité comme échelle d’action, l’accessibilité de l’information, la solidarité et l’entraide, et la place centrale des habitantes et des habitants.
Mercredi 11 juin, Bassem Asseh, adjoint au dialogue citoyen, et Hélène Naulin, adjointe en charge de la résilience, ont présenté la réponse de la collectivité aux participants réunis à l’Hôtel de ville. « Vous avez produit un travail remarquable qui a ensuite été finement travaillé par les services de la Ville et qui aboutit aujourd’hui à une feuille de route très opérationnelle, souligne Hélène Naulin. Ce n’est pas un point final, c’est une étape qui marque un changement dans la manière de développer une culture du risque à la Ville. »
Un dispositif de mobilisation citoyenne à l'étude
La feuille de route de la collectivité comprend 4 grands enjeux et 10 engagements. Parmi les pistes d’actions évoquées dans le cadre du premier enjeu « Communiquer et informer », la Maison de la tranquillité publique pourra être identifiée comme un lieu physique de ressource sur les vulnérabilités et les risques du territoire. Le DICRIM (Document d’information communal sur les risques majeurs) sera par ailleurs mis à jour pour la fin de l’année 2025 et enrichi avec les apports de l’atelier citoyen.
Pour « Impliquer les habitantes et les habitants avant, pendant et après les crises », deuxième enjeu identifié, la Ville souhaite « les associer à la gouvernance en cas de crise longue ou inédite » et travailler « à un dispositif permettant de faciliter la mobilisation des bénévoles pour diffuser la culture du risque et organiser leur participation en cas de crise ». L’initiative s’inspire des Volontaires de Paris et de la Réserve métropolitaine de sécurité civile de Bordeaux. « L’idée, c’est de proposer différents degrés d’implication : recevoir l’information et se l’approprier, participer à de ateliers de formation et le dernier niveau qu’est la réserve citoyenne », précise Hélène Naulin.
Aller vers les publics vulnérables
Troisième enjeu : la coopération avec les acteurs du territoire. La Ville s’engage notamment à « renforcer les partenariats avec les pompiers et les services de l’Etat » et les « associations agréées de sécurité civile et les acteurs non institutionnels comme les bailleurs, associations ou entreprises ». Sur le quatrième et dernier enjeu « Développer la solidarité et les communs pour faire face aux crises », la collectivité souhaite « identifier, adapter et mobiliser les espaces et les lieux face aux risques ». « Il y a la volonté d’investir tous les lieux de proximité : maisons de quartier, restaurants intergénérationnels, bibliothèques, etc., pour aller vers les publics, en particulier les plus précaires et vulnérables », éclaire Yann Louault, chargé de projet culture du risque pour la Ville de Nantes et Nantes Métropole.
« Des ateliers immersifs et des échanges nourris »
Quel bilan pour les participants ? « Les ateliers étaient très immersifs et pédagogiques, des intervenants nous ont permis de monter en compétences sur ces sujets et les échanges étaient nourris entre nous, apprécient Cécile, 34 ans, et Benjamin, 44 ans. Beaucoup de nos propositions ont été validées. Maintenant, il faut voir ce que ça va donner dans le temps et avoir un suivi. » « La réserve citoyenne était vraiment au cœur de nos problématiques. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait un groupe de bénévoles impliqués en soutien de la Ville, rappelle Roger, 65 ans. Si elle se mettait en place, ce serait vraiment l’élément phare de cet atelier citoyen. »