Incendie et risque industriels, pollution… Comment sommes-nous protégés ?

Publié le 02 déc. 2025

Dernière mise à jour 02 déc. 2025

À Nantes et dans la métropole, une équipe unique en France veille en continu : la COPRE (Cellule opérationnelle de prévention des risques environnementaux). Elle fête ses 50 ans, les 6 et 7 décembre.

  • incendie anciens abattoirs
    Un incendie aux anciens abattoirs, dans le sud de Nantes. © Régis Routier / Archives

« Nous sommes un peu les urgentistes de l’environnement, des démineurs, explique Hervé Perronneau, chef de service de la Cellule opérationnelle de prévention des risques environnementaux (COPRE) de Nantes Métropole. Notre rôle, quand une pollution est constatée, est de comprendre rapidement ce qui se passe, engager les actions nécessaires et renseigner les autorités pour qu’elles puissent prendre leurs décisions. » Mais à quoi ressemble concrètement leur travail ? Voici trois exemples récents qui illustrent leur mission.

1. Incendie industriel : protéger les habitants

Lorsqu’un feu éclate dans un entrepôt ou un site industriel, deux dangers immédiats apparaissent : des fumées toxiques et des eaux d’extinction polluées qui ne doivent pas rejoindre les cours d’eau. La COPRE intervient en analysant les fumées pour guider les décisions des autorités : confinement, périmètre de sécurité, recommandations aux habitants. Sur le terrain, ses agents bouchent les réseaux, installent des barrages et organisent le pompage d’urgence pour limiter la propagation des eaux souillées. Après l’incident, la cellule accompagne l’industriel et les services de l’État pour rétablir la situation dans les meilleurs délais.

2. Pollution par des hydrocarbures : gérer l’écoulement

Un samedi matin, un promeneur remarque une tache huileuse à la surface d’un ruisseau et alerte les pompiers. La COPRE est immédiatement mobilisée depuis son QG, à la caserne Gouzé à Nantes. Des barrages flottants et des opérations de pompage sont mis en place pour contenir le flux. L’enquête révèle la cause : une cuve de fuel abandonnée depuis plus de quinze ans, remplie par l’eau de pluie, qui a rejeté ses hydrocarbures dans le réseau pluvial jusqu’au milieu naturel situé deux kilomètres plus loin. La cellule encadre alors la sécurisation et le suivi environnemental. Identifié, le propriétaire responsable doit alors couvrir tous les frais engagés.

3. Mortalité piscicole : remonter à la source

Lorsqu’une mortalité piscicole est signalée, les agents réalisent les premières analyses directement sur le site : taux d’oxygène, température, recherche de toxiques... Ces indicateurs permettent de remonter le réseau hydraulique. Dans un cas récent, la cause a été identifiée : un écoulement de produit phytosanitaire dans un fossé, en amont du plan d’eau. La COPRE procède aux prélèvements nécessaires, sécurise la zone et transmet ses conclusions aux autorités compétentes pour décider des suites à donner.

50 ans d’action au service du territoire

Depuis sa création, la COPRE a réalisé plus de 7 500 interventions : incendies, pollutions industrielles, sinistres variés. Un épisode reste gravé dans les mémoires : en 1987, un nuage toxique issu d’un hangar d’engrais en feu avait entraîné l’évacuation de 38 000 habitants. « À l’époque, nous étions les seuls capables de mesurer la teneur du nuage, sa composition et sa dangerosité. Cet événement a prouvé l’utilité de la COPRE », explique Hervé Perronneau.

Pour célébrer cet anniversaire, une exposition gratuite est proposée, avec présentation de matériel, documents d’archives et édition limitée d’un livret philatélique :

  • Samedi 6 et dimanche 7 décembre (de 14h à 18h),
  • Musée des sapeurs-pompiers de Loire-Atlantique : 37 rue Maréchal-Joffre à Nantes.