Le Festival des 3 Continents en cinq temps forts

Figure majeure du cinéma taïwanais et international, multi-primé et récompensé à deux reprises de l'Oscar du meilleur acteur, Ang Lee fait l'objet d'une rétrospective. L'occasion de (re)voir une dizaine de ses films, de Pushing Hands (1991) à Garçon d'honneur (1993) en passant par Tigre et dragon (2000) et Le secret de Brokeback Mountain (2005). 

« Beaucoup de cinéastes asiatiques ont tenté l'aventure hollywoodienne mais il est le seul à s'y être véritablement installé, analyse Jérôme Baron, le directeur artistique du festival. C'est un cinéaste qui touche à tous les registres, que ce soit le film d'aventure ou d'action, l'épopée historique, la romance... Il est toujours en train d'expérimenter des choses que la technologie lui offre. On ne sait jamais quel sera son film d'après, ce qui le rend très singulier, unique. »

À l'approche du centenaire de sa naissance, le festival rend hommage au réalisateur égyptien. « Il a été la plus grande voix du cinéma arabe. À travers huit films, dont Gare centrale (1958) et La Terre (1969), nous avons souhaité mettre en lumière son engagement artistique et sa modernité en accentuant la programmation autour de la thématique du mouvement, qui est commune à un certain nombre de ses films, à l'image de L'émigré (1994). C'est un cinéaste populaire, parfois controversé, en prise avec la société et l'évolution de son histoire. »

Dix films récents, présentés en première française ou européenne, sont en lice pour la Montgolfière d'Or, la plus prestigieuse récompense décernée par le F3C. Pour savoir qui succédera à la réalisatrice portugaise Denise Fernandes, rendez-vous le 28 novembre au Théâtre Graslin. « Cette année, la sélection est marquée par le retour de cinéastes qui sont déjà venus au festival comme le réalisateur indien Natesh Hegde, le Sénégalais Mamadou Khouma Gueye, le Chilien Diego Soto et le Vietnamien Truong Minh Quy. La remise des prix sera précédée par la projection d'un documentaire poignant sur Gaza. On ne pouvait pas ne pas en parler. »

Avec « All about love », le festival propose une exploration sensible de l'amour sous toutes ses formes : romantique, filial, familial, amical. « Le monde d'aujourd'hui est assez violent et anxiogène, beaucoup de films en témoignent, avec parfois une certaine âpreté. Parler d'amour ne fait donc pas de mal, s’exclame Jérôme Baron. Ce programme invite à explorer la complexité des liens affectifs, intimes ou sociaux et à regarder l'amour comme une force vivante, qui offre la capacité de faire lien avec les autres. » Parmi les 8 films proposés : Avant la fin de l’été de Maryam Goormaghtigh (2017), In the Mood for Love de Wong Kar-Wai (2000), Une Histoire d’amour et de désir de Leyla Bouzid (2021), Joyland de Saim Sadiq (2022).

« Le Sri Lanka est presque un point aveugle sur la carte du cinéma mondial, commente Jérôme Baron. Nous présenterons des films rares et des chefs-d'œuvre des années 60-70-80. Cette rétrospective est le fruit d'une collaboration initiée en avril avec la National Film Corporation et la Sri Lanka National Archives à l'occasion de la restauration du chef-d’œuvre de Sumatra Peries, Les Filles (1978) par la Film Heritage Foundation ». Le public pourra également se familiariser avec le travail de Lester James Peries, Dharmasena Pathiraja, Gamini Fonseka et Prasanna Vithanage.