Les épiceries VRAC : la qualité à prix doux pour tous
Publié le 18 août. 2025
Dernière mise à jour 18 août. 2025
Bon plan pour les habitantes et habitants, les épiceries associatives de ce réseau d’achat groupé de quartier font un carton. Lancées en 2021, elles démocratisent l’accès aux produits bio, locaux et équitables dans 7 quartiers populaires de Nantes et de la métropole.
Huile d’olive, œufs fermiers bio, café, thé et épices, abricots secs et légumineuses (pois cassés, lentilles, quinoa…). Fatima vient pour la première fois remplir son panier à la Maison des habitants et du citoyen de Bellevue. Une fois par mois, l’association VRAC y tient une épicerie pour assurer la livraison des produits commandés par les adhérents la semaine précédente. C’est une voisine qui lui a passé le mot.« Le bio, c’est bon pour la santé, mais à Carrefour ou Leclerc, c’est cher », nous confie-t-elle. « Ici, les produits sont de qualité, en vrac, et à un prix raisonnable », explique Diane, cliente régulière : « Pour environ 50 euros, je fais les courses pour plus d’un mois : des lentilles, des pâtes, des tisanes et beaucoup de légumes frais. Ça me coûterait le double dans un magasin bio classique. »
Plus de 800 foyers adhérents
Achetée en circuits courts, à des producteurs bio et locaux pour la plupart, l’offre est variée : lentilles et farine de Missillac, jus de pomme de Remouillé, pain et miel du Pays de Retz, pois chiche et haricots de Charente, tome et fromage frais de Bouguenais, shitakés de Nantes, mais aussi lessive, gel douche ou crème de jour, etc. La gamme s’est développée. Le réseau propose désormais plus d’une soixantaine de produits, et la clientèle a suivi. « Le bouche-à-oreille fonctionne, nos épiceries sont un bon plan pour les habitants », observe Guillaume Hernandez, responsable de VRAC.
Lancé en 2021 à Nantes pour favoriser l’accès au plus grand nombre à une alimentation digne, durable et de qualité (équitables, locaux et/ou issus de l’agriculture biologique), ce réseau d’achat groupé de quartier compte aujourd’hui plus de 800 foyers adhérents dans 7 quartiers populaires de la métropole (lire encadré). Tous sont à la fois clients et bénévoles du réseau. « Une dizaine de personnes nous aident à distribuer les commandes lors des épiceries, précise Amaury, en service civique chez VRAC. Les produits frais changent à chaque saison et on essaye de s’adapter aux demandes des gens : flocons d’avoine, bissap (ndlr, une boisson à base d’hibiscus), dattes dénoyautées… »
Des produits de qualité à des prix très compétitifs
La recette du succès ? « On achète les produits en direct et en grande quantité, sans emballages superflus et sans faire de marge sur les produits, ce qui rend les prix très compétitifs, précise le jeune homme. L’idée est de rester abordable pour nos adhérents, tout en respectant le travail des productrices et producteurs engagés à nos côtés. » Chacun commande ce qu’il veut et paye selon ses moyens. « Le soutien du fonds Mieux manger pour tous et des collectivités locales (Nantes Métropole, Département, Villes de Nantes, Saint-Herblain et Orvault) nous permet de proposer une tarification accessible à tous », détaille Guillaume Hernandez. Trois formules ont été instaurées : -10 % du prix coûtant pour les habitants des quartiers prioritaires et locataires du parc social, -50 % pour les petits revenus (quotient familial inférieur à 550 pour un foyer), + 10 % pour les autres. « 35 % de nos adhérents bénéficient du tarif à -50 %, précise le directeur. Pour eux, le litre d’huile est par exemple à 5,60 €, les six œufs bio fermiers à 1,10 euros. Imbattable ! En 2024, nous en avons vendu plus de 20 000. ». Les profils des adhérents sont variés : familles monoparentales, ou non, jeunes...Victime de son succès, l’association a dû limiter l’adhésion des habitants qui résident hors des quartiers prioritaires.
Bien plus qu’une épicerie
Devant la table des fruits secs, ce midi-là, c’est le coup de feu. Eric s’active : « Ça prend plus de temps qu’au supermarché, mais personne ne râle. Les gens viennent aussi pour ça : l’échange », sourit ce retraité de Couëron qui vient tous les mois donner un coup de main « pour le plaisir de rencontrer des gens et rendre service ».
Dans la file d’attente, les adhérents ont apporté leurs contenants : boîtes en plastique, bouteilles et bocaux. « On a des consignes pour les pots à confiture, les bouteilles de jus…» Diane apprécie cette « consommation plus responsable ». « Je viens souvent avec mes enfants pour leur montrer que les produits ne tombent pas des rayons du supermarché ! » Avec VRAC, la jeune femme participe aussi à des visites de fermes, des rencontre avec les producteurs… L’association organise des ciné-débats, des ateliers cuisine, etc. « Tous les deux mois, les habitants d’un quartier se mettent aux fourneaux et invitent les autres à une grande tablée. C’est super sympa et ça favorise les rencontres », ajoute Amaury. « L’alimentation durable croise plein de choses, résume Antoine, 23 ans, adhérent et bénévole : l’écologie, la santé publique, l’économie et le lien social. »
Pratique
Comment adhérer ?
VRAC est implanté dans 7 quartiers : Bellevue Nantes et Saint-Herblain, Breil, Dervallières, Bottière et Malakoff, Orvault Plaisance.
L’adhésion (1€ pour un an) est réservée aux personnes habitant un quartier prioritaire et/ou un logement social.
Plus d’infos sur le site de VRAC, par mail contact-nantes@vrac-asso.org, ou par téléphone auprès de l’équipe : 06 68 47 01 05 ou 07 64 82 11 85.
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