À la ferme laitière des Roches, « faire mieux avec moins »

Publié le 09 déc. 2025

Dernière mise à jour 09 déc. 2025

À Couëron, Marion Douchin et Ghislain David élèvent 40 vaches jersiaises et produisent fromages, yaourts et beurre vendus en circuits courts.

  • Marion Douchin vend ses produits laitiers à la ferme des Roches.
    La ferme laitière des Roches transforme les deux tiers de sa production en fromages, yaourts et beurre, vendus en circuits courts à la ferme les lundis et mardis soirs. © Capucine Girard-Colombier

Au milieu de l’automne, la ferme des Roches accueille une nouvelle naissance. « La 26e de l’année, la saison du vêlage touche bientôt à sa fin », observe Ghislain David, en faisant le tour de l’exploitation : 86 hectares de terres, au nord de Couëron, sur lesquelles pâturent une quarantaine de vaches. Le trentenaire et Marion Douchin, sa compagne, sont à la tête du GAEC [groupement agricole d’exploitation en commun, NDLR] depuis le départ à la retraite de son père en 2023. 

De l’agriculture conventionnelle au bio

« Lorsque que je l’ai rejoint en 2009, on a tout changé : de la race des vaches à la façon de cultiver les champs en passant par la commercialisation. Nous sommes passés au bio. Il a fallu le convaincre, car les générations précédentes étaient focalisées sur le rendement », se souvient le producteur laitier. Persuadé qu’il est possible de faire mieux avec moins, les prim’holstein sont remplacées par des jersiaises « plus rustiques » : « Elles produisent moins de lait, en moyenne 20 litres par jour contre 35 litres pour les autres, mais il est plus riche. Et comme leur carcasse est plus petite, elles sont moins gourmandes en alimentation. Le prix bio compense aussi la production moindre. » Les bêtes, « faites pour aller dehors », pâturent désormais dans de l’herbe des marais complétée par du maïs pour l’énergie.

  • Un couple d'éleveurs laitiers dans une grange de foin, à Couëron.
    Marion Douchin et Ghislain David élèvent 40 vaches jersiaises sur 86 hectares de terres, au nord de Couëron. © Capucine Girard-Colombier

Un laboratoire a été créé pour transformer sur place deux tiers des 200 000 litres de lait produits chaque année. « Avant, tout partait à la laiterie. Aujourd’hui, on fait le choix de ne vendre qu’un tiers de notre production de cette façon et le plus gros en vente directe C’est un acte militant de nourrir directement les gens et de le faire en bio pour ne pas les empoisonner », explique le couple qui travaille avec deux employés. 

« La vente directe, notre richesse »

Fromages frais, crème, beurre, yaourts et lait sont vendus sur place le lundi, de 17h à 19h, et le vendredi, de 16h à 19h, lors d’un marché de producteurs à la ferme. « Cette vente directe, c’est notre richesse. Le lundi soir, des personnes originaires d’Afghanistan, de Guinée et de Tunisie viennent s’approvisionner en lait chaud pour en faire des fromages. Ils se déplacent en train depuis Nantes, c’est une vraie démarche de venir jusqu’à nous. On dit parfois que le monde agricole est fermé aux étrangers et aux femmes mais nous, c’est tout le contraire. La parité est respectée et nous sommes fiers de la diversité de notre clientèle. » La production est aussi commercialisée via des AMAP [associations pour le maintien d’une agriculteur paysanne, NDLR] à Couëron, Saint-Herblain, Nantes et sur des marchés. « Avec seulement 86 hectares, 40 vaches et un petit volume de lait, on arrive à vivre à 4. C’est bien la preuve que ce modèle marche si on renonce à la course au rendement ! » 

Pratique

La ferme des Roches
3 rue du Champ-Failli à Couëron.

Vente à la ferme le lundi de 17h à 19h et le vendredi de 16h à 19h.
Contact : 06 21 77 46 09

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