Ville non-sexiste : le renouveau d’un réseau

Ils et elles sont une trentaine, issus d’associations et d’institutions. Ils et elle travaillent dans des domaines allant de l’éducation populaire au monde du travail, en passant par la santé, la culture, les médias, la vie nocturne ou les sports. Un sujet les réunit : la ville non-sexiste. Toutes et tous, engagés à différentes échelles, sont sollicités pour participer à une démarche éminemment collective : imaginer ensemble le futur réseau ville non-sexiste.

La démarche est impulsée depuis décembre par la Ville de Nantes pour transformer le conseil pré-existant (le Conseil à l'égalité femmes-hommes). Elle répond à l’ambition fixée pour Nantes de devenir la 1^ère ville non-sexiste de France. L’idée est non plus de s’attaquer uniquement aux conséquences et manifestations des inégalités, mais bien de percuter leur fondement : le sexisme.Quelles sont les attentes et les envies sur un réseau ville non-sexiste ? Quelles pourraient être ses missions et ses priorités ? Quelles sont les spécificités du territoire nantais ? Telles sont les questions posées aux actrices et acteurs mobilisés. Pour s’appuyer sur leur regard et leur expertise, la méthode privilégie la concertation via le travail en ateliers « Les ateliers sont l’occasion de provoquer des rencontres d’acteurs et d’actrices de la lutte contre le sexisme qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble, comme par exemple l'école Centrale, Culture Bar-Bars et un club de cyclisme féminin. » explique Florian Rezzoug, chargé de mission à la Direction égalité. La démarche inclut aussi un questionnaire diffusé plus largement dans les réseaux de l'égalité, auprès d'associations et d'établissements scolaires. Les résultats de la démarche seront restitués en juin. Et en octobre, le nouveau réseau sera lancé.

Cette dynamique citoyenne, soutenue par la collectivité, n’est pas nouvelle. Elle s’inscrit dans le prolongement de la démarche de dialogue citoyen initiée, sous le précédent mandat. Le réseau de la ville non-sexiste viendra ainsi remplacer le Conseil à l’égalité femmes - hommes (CEFH) créé en 2015. Lieu de synthèse et de co-production, le CEFH a permis de porter collectivement des actions, en faveur l’égalité femmes-hommes, telles que la démarche de féminisation des noms de rues ou la création du Centre d’accueil des femmes victimes de violences Citad’elles.

Aujourd’hui, de nouveaux chantiers s’ouvrent autour de la lutte contre le sexisme : réappropriation de l'espace public, éducation à la vie affective, lutte contre le tabou des règles.... Les Assises nationales de lutte contre les violences sexistes en novembre dernier ont bien confirmé l’engagement et la mobilisation de tout un territoire. De plus en plus de Nantaises et de Nantais s’emparent du sujet.