Construit dans les années 60, à la croisée d’Orvault, Nantes et Saint-Herblain, Plaisance est aujourd’hui en pleine mutation. Après le réaménagement de l’espace public central, la création d’un city-stade, ou encore la réhabilitation d’une partie du parc de logements sociaux au milieu des années 2000, la Ville d’Orvault, Nantes Métropole et Atlantique Habitations souhaitent entreprendre une transformation plus large. L’enjeu ? Améliorer le cadre de vie, renforcer la cohésion sociale et restaurer l’attractivité de Plaisance, en tirant partie de ses points forts.
Pour repenser le quartier, une étude urbaine a été confiée à l’Agence Passagers des villes et les citoyens ont été invités à donner leur avis sur le devenir de leur quartier. De juin à septembre 2019, une cinquantaine de citoyens ont pris part à cette réflexion collective. Visites sur l’espace public, questionnaire, ateliers sur plan pour imaginer l’organisation du quartier demain… « Les discussions ont porté sur le renouvellement urbain, mais aussi les conditions pour favoriser le vivre ensemble, l’éducation, la sécurité, l’emploi… », explique Claire Mével, de l’agence Sennse, chargée d’animer la concertation. Ces contributions, synthétisées dans un « avis citoyen » remis aux élus, « ont permis de consolider le diagnostic des urbanistes et d’alimenter le projet global de transformation de Plaisance», précise-t-elle.
Les propositions des habitants
« Les gens ici sont attachés à leur quartier », rappelle Éric Hauray, qui a participé à tous les ateliers. La rénovation est positive. J’espère qu’elle améliorera la convivialité ». Les citoyens ont fait plusieurs propositions en ce sens, pour favoriser la rencontre et l’échange : composteur, jardins partagés, etc. « Ils souhaitent également des actions spécifiques en direction des jeunes et des séniors », rapporte Claire Mével. Autre attente : diversifier l’offre de logement afin de favoriser la mixité sociale et rendre l’habitat plus plaisant, avec des halls d’immeubles lumineux, accueillants, des balcons et des terrasses… Côté cadre de vie, les citoyens suggèrent d’améliorer la coulée verte et de renforcer son rôle central, avec des bancs, du végétal, des jeux pour enfants… Ils pointent par ailleurs des pistes de solutions pour lutter contre les incivilités ou comportements dangereux : limiter la vitesse, enterrer les poubelles… L’ouverture du quartier, jugée primordiale, a largement animé les discussions. Parmi les propositions : aménager un accès piétonnier depuis l’arrêt de tramway Plaisance pour limiter l’effet de coupure urbaine, créer des événements fédérateurs comme un festival ou encore un lieu central, polyvalent et multigénérationnel. Certains sujets, comme le devenir du centre socio-culturel, l’apaisement de l’avenue Chasteland ou les constructions à venir ont également donné lieu à de vrais débats, pas toujours consensuels.
Éric Hauray a apprécié la démarche : « D’importants projets vont être lancés dans les prochaines années. Il était important que chacun puisse donner son avis. Cela permet de se sentir concerné, écouté, et de faire remonter nos problèmes de vie quotidienne ». « On a apporté de nombreuses idées. À présent, on a hâte de voir leur mise en œuvre, notamment sur la coulée verte», ajoute Irène Roger.
5 avancées après la concertation
Les urbanistes de Passagers des villes se sont emparés de plusieurs propositions citoyennes pour enrichir le projet qui sera affiné d’ici printemps 2020, et soumis ensuite à la décision des élus. « La concertation a permis plusieurs avancées », indique Julien Vincent qui propose en premier lieu d’étendre la coulée verte jusqu’au tramway et vers l’ouest pour en faire un véritable parc. L’idée est d’ouvrir ce « parc de Plaisance » vers la Gobinière et la vallée du Cens, en préservant les espaces verts actuels et en développant la végétation en pieds d’immeubles, sur les stationnements, etc. Pour animer et faire vivre le quartier, un nouvel équipement structurant pourrait par ailleurs voir le jour à la place de l’immeuble Trieux, dont la démolition est envisagée au printemps 2020. «Notre intention est de regrouper plusieurs services au coeur du quartier - la crèche, le centre médico-social, la micro-ressourcerie, Layscale et les bureaux d’Atlantique Habitations - avec des rez-de-chaussée actifs et de nouveaux logements dans les étages », précise l’urbaniste. La réhabilitation du parc de logements sociaux interviendra en parallèle. Atlantique Habitations a validé le programme. Les premiers travaux seront lancés au second trimestre 2020 sur les bâtiments Chasteland, et s’achèveront sur le secteur Le Lay en 2028. D’ici là, l’entrée de quartier devrait également changer de visage avec l’engagement d’un projet ayant comme élément structurant le centre socio-culturel. L’objectif : en faire une « vitrine » de Plaisance.