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Chapelle de la Chantrerie : le sauvetage d’une « folie » du XIXe siècle

ActualitésPublié le 14 février 2020

Cette minuscule chapelle, Monument historique depuis 1997, était en péril. Après 18 mois de rénovation, elle a retrouvé une grande partie de son éclat. La touche finale sera apportée cet automne avec la restauration du clocher.

Jamais restaurée auparavant, la chapelle de la Chantrerie avait subi les outrages du temps. Plusieurs tempêtes ont accéléré sa détérioration. « Quand les études ont démarré fin 2017, l’ancienne voûte était effondrée, un arbre poussait dans les murs en tuffeau et la chapelle prenait l’eau de toute part », explique l’architecte du patrimoine Pierluigi Pericolo qui a conduit sa restauration. « Nous avons mené un véritable plan de sauvetage ! »

Reconstruction de la charpente et de la toiture, restauration des façades en pierre de taille, des vitraux, des sculptures en pierre, des décors peints et de l’autel en bois… Une première tranche de travaux,  d’octobre 2017 à mai 2019, a permis de rendre son éclat à ce petit bijou néo-gothique, inscrit au titre des Monuments historiques. « C’est un petit chantier par rapport à Notre-Dame de Bon-Port ou l’église Saint-Donatien mais tout aussi essentiel, précise Olivier Château, adjoint en charge du patrimoine. Nous voulons entretenir le patrimoine dans tous les quartiers, un patrimoine de proximité, familier des habitants. »

Deux surprises en sous-sol

L’opération, d’un coût de 594 000 € financés par la Ville de Nantes, a révélé quelques surprises. Une cavité sous le clocher servait de glacière au château. « Ce n’était pas un réfrigérateur mais un lieu de stockage de la glace récupérée sur l’Erdre l’hiver, ajoute Pierluigi Pericolo. Elle servait ensuite à stocker des denrées fraîches au château. » 

Une chauve-souris protégée, le Grand Rinolophe, avait également élu domicile dans le sous-sol de la chapelle. En lien avec une association d’études et de protection des mammifères sauvages - le Groupe mammalogique breton – et l’Edenn (Entente pour le Développement de l’Erdre Navigable et Naturelle), des aménagements spécifiques ont été réalisés pour préserver son habitat. Partie pendant la phase des travaux, elle est revenue d’elle-même depuis.

« Le travail réalisé est de grande qualité, le résultat est magnifique, se réjouit Olivier Château. Des idées sont évoquées pour que la chapelle soit accessible au public. » La touche finale sera apportée cet automne avec la restauration du clocher.

À noter

Le saviez-vous ?

Nichée en surplomb de l’Erdre, sur un point haut du parc, la chapelle de la Chantrerie a été construite en 1836 par l’architecte-entrepreneur nantais Etienne-Jean-Baptiste Blon (1780-1862), qui était propriétaire du domaine et à qui l’on doit par ailleurs la Place Mellinet. C’est l’une des premières constructions néogothiques de la région. Son décor dénote l'influence du courant romantique et de la mode « revivals » (style troubadour) venue d’Outre-Manche. Propriété de la Ville de Nantes qui a fait l’acquisition des 18 hectares du parc en 1972, elle est inscrite au titre des Monuments historiques depuis 1997.

Les chiffres clés de la restauration

996000 euros de travaux (594 000€ pour la chapelle, 402 000€ pour le clocher)

18  mois de chantier, d’octobre 2017 à mai 2019 puis 6 mois de septembre 2020 à février 2021

6 entreprises mobilisées sur le chantier : charpentiers, couvreurs, tailleurs de pierre, restaurateurs de sculptures, vitraillistes…

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