Le parc de la Confluence, un nouvel espace vert à Pirmil
Publié le 24 juin. 2025
Dernière mise à jour 24 juin. 2025
Plus de nature, plus de place pour les piétons et les vélos, des logements et bureaux revuent à la baisse… Le réaménagement du secteur Pirmil Saint-Jacques évolue pour répondre aux enjeux climatiques. Un nouveau parc de 3,5 hectares, partiellement ouvert dès la fin 2025, verra le jour à la confluence de la Loire et de la Sèvre.
Carrefour des mobilités, marqué par les infrastructures routières, le quartier Pirmil Saint-Jacques s’apprête à se transformer en profondeur dans le cadre du grand projet urbain Pirmil-Les Isles qui vient redessiner 58 hectares à cheval entre Rezé et Nantes.
Son aménagement a été réinterrogé après l’été caniculaire de 2022 puis dans le cadre du Grand débat fabrique de nos villes : « Les conséquences du dérèglement climatique sont là et quand l’époque change, les projets eux aussi doivent évoluer, a soulignéJohanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, mardi 24 juin. C’est un impératif de responsabilité et de protection des habitantes et des habitants. » La copie a été revue et corrigée : 600 logements seront construits, au lieu des 1000 programmés initialement, sur des sols déjà artificialisés laissant la possibilité à un nouvel espace vert nantais de s’épanouir sur 3,5 hectares contre 2,5 prévus précédemment.
La Confluence, 130e parc nantais
Situé à la confluence de la Sèvre et de la Loire, le site est aujourd’hui « totalement invisible », seulement connu des joggeurs : « Nous avons ici 3,5 ha dont personne n’a conscience sur le territoire », observe Sylvanie Gréé, paysagiste de l’agence D’Ici là en charge de l’aménagement de la ZAC Pirmil-Les Isles avec Obras architectes. Le lieu, occupé au 20e siècle par des tanneries et des industries, abrite 40 % de la canopée (c’est-à-dire la couverture arborée) - « l’équivalent du Jardin des plantes », souligne la paysagiste -, mais est très dégradé : « Il y a un problème de stabilité des berges et des arbres qui ont des creusements sous les racines. Un plastique posé dans les années 1980 se dégrade sur les berges. Nous avons également des espèces invasives et le patrimoine arboré, dont une partie a poussé spontanément, est ancien avec des sujets en mauvais état », explique la paysagiste.
Pour révéler le site et le transformer en un parc accessible aux habitantes et aux habitants de la métropole, le projet prévoit de « restaurer la pente naturelle » des berges, leur permettant de s’adapter à l’avenir « aux pluies violentes et au changement de niveau de l’eau », et de planter de nouveaux sujets pour permettre le renouvellement de la canopée dans plusieurs années. L’espace vert abritera 0,9 ha de zones humides. « On aura ici un parc fluvial doté d’espaces de promenade avec des plages vertes comme celle devant l’école d’architecture sur l’île de Nantes mais aussi des zones non accessibles au public pour préserver la biodiversité », indique Marie Vitoux, adjointe de quartier Nantes Sud. Devenu le 130e parc nantais, le parc de la Confluence s’insèrera dans le réseau des grands espaces verts métropolitains en lien avec l’île Forget à Saint-Sébastien-sur-Loire, le parc naturel de Beaulieu à la pointe est de l’île de Nantes, les prairies de Sèvre à Rezé et Nantes et les futurs parcs des Isles à Rezé et de Loire à l’ouest de l’île de Nantes.
Une ouverture partielle fin 2025
Dès l’automne 2025, une première étape sera engagée pour sécuriser les abords, entretenir les arbres existants et aménager les premiers cheminements. Elle permettra une réouverture progressive du site au public avec des installations légères - mobilier, signalétique - favorisant la découverte du lieu. Des actions de médiation et de sensibilisation seront également mises en place pour accompagner les habitants dans la compréhension des enjeux liés à la renaturation et à la biodiversité du site. Une seconde phase de travaux débutera à l’horizon 2029-2030.
Cette renaturation des bords de Loire et de Sèvre s’accompagne d’une attention particulière portée au patrimoine végétal existant. Outre les platanes de la rue Esnoul-des-Châtelets, les platanes du parking Pirmil et les tilleuls de la rue Dos d’âne, qui marque la limite du futur parc, seront également conservés, participant à une trame verte continue à l’échelle du quartier.
Logements, commerces, bureaux : une programmation ajustée
La programmation immobilière a évolué avec 600 logements dont la moitié en locatif social et en accession abordable à la propriété, 11 000 m2 de bureaux, 800 m2 de commerces de détail répartis en rez-de-chaussée des immeubles et 2700 m2 d’activités et de services. « Plutôt que de construire dans le parc, nous avons fait le choix d’aller où les sols sont déjà artificialisés. L’emprise du pôle de transports à Pirmil sera réduite mais le service restera le même », note Thomas Quéro, adjoint à la maire en charge de la forme de la ville, de l’urbanisme durable et des projets urbains et élu métropolitain. Le bâti s’intégrera dans l’environnement avec « des hauteurs dans la continuité du faubourg Saint-Jacques et d’autres plus importantes face à la Loire et la Sèvre permettant d’offrir de nouveaux points de vue. » Le quartier commencera à sortir de terre en 2030-32.
Plus de place pour les piétons et les vélos
Dans le futur quartier, les déplacements à pied et à vélo seront facilités et la place de la voiture individuelle limitée. Une deuxième piste cyclable bidirectionnelle viendra relier Nantes à Rezé. Les cheminements piétons seront repensés pour faciliter les connexions entre le pôle d’échanges, le futur parc fluvial, les résidences de la rue Gabriel Goudy et le cœur de quartier. Les trottoirs seront élargis et aménagés pour améliorer l’accessibilité des piétons tout en offrant de nouvelles activités commerciales en rez-de-chaussée. Un parking silo mutualisé viendra libérer les rues pour des usages piétons et paysagers.
De nouveaux équipements
En cohérence avec les besoins exprimés lors de concertations menées avec les habitants à partir de 2021 et consolidés par une étude menée en 2023, le projet intègre de nouveaux équipements publics, sociaux et culturels : une maison de santé pluridisciplinaire, une crèche, un espace de diffusion ou de production artistique mais également un pôle associatif et une salle festive dans la continuité du Ripaillon, lieu de vie solidaire géré par un collectif d’associations à la place d’un ancien restaurant. La guinguette de l’association Rêver Sèvre, née en 2019 dans le cadre des Lieux à réinventer, trouvera une installation définitive dans le quartier.
« Des occupations temporaires préfigurent les activités futures : le collectif Ripaillon mais aussi la résidence d’artistes Le Plongeoir ouverte dans une ancienne cellule commerciale ou encore l’installation d’ une résidence sociale sur l’ancien parking-relais Goudy avec 55 logements pour les familles, les travailleurs précaires et des personnes ayant obtenu l’asile », précise Marie Vitoux. Portée par la Ville de Nantes en partenariat avec Nantes Métropole, Nantes Métropole Habitat et l’État, la résidence sociale ouvrira fin 2025.
Le calendrier prévisionnel des aménagements
- 2026-2028 : phase d’avant-projet (préparation des dossiers réglementaires, enquêtes publiques)
- 2028-2030 : développement des projets, permis de construire
- 2029-2030 : réaménagement complet du parc de la Confluence
- 2031-2032 : lancement des premiers chantiers des programmes immobiliers
Pirmil ouvre ses portes !
Pour découvrir le projet urbain, rendez-vous le samedi 28 juin de 12h à 16h30, berge Sellier Goudy. Au programme : rencontres avec les élues de quartier, repas partagé et balade urbaine « autour du Pirmil d’aujourd’hui et de demain » à 14h30.