Le parc naturel de Beaulieu entame son renouveau

C’est l’un des poumons verts de la métropole. Créé dans les années 1980 et connu sous le nom de Crapa - Circuit rustique d’activité de plein air -, le parc Beaulieu a changé de nom début 2025 pour devenir le parc naturel de Beaulieu après un vote des habitantes et des habitants. Ce nouveau nom s’accompagne d’une cure de jouvence après plus de quarante ans d’usage. 

Les travaux, prévus du 18 mai à la mi-octobre 2025, ont été pensés avec les habitants et les usagers du site à l’occasion d’une concertation organisée de février à juin 2024. 289 réponses au questionnaire, une balade urbaine réunissant 24 participants, un atelier avec 35 personnes, un apéro du projet… Les différentes modalités de contribution ont permis aux citoyens de formuler des préconisations pour le réaménagement du parc : conserver son caractère naturel en développant des vues sur la Loire et l’accès aux berges, choisir un mobilier sobre avec peu d’impact sur le sol et les arbres, revaloriser les cheminements et l’entrée du parc pour renforcer son accessibilité mais aussi moderniser et/ou déplacer certains équipements, notamment les barbecues, ou encore aménager des espaces de calme et de détente éloignés des espaces d’activités plutôt imaginés dès l’entrée du parc… 

Doté depuis 2023 d’un parcours d’accrobranche, le parc naturel de Beaulieu constitue un élément central de l’Étoile verte, un réseau de coulées vertes connectées aux grands parcs et espaces verts nantais. Il abrite des milieux naturels riches et variés : prairies humides, boisements anciens, arbres têtards et zones humides formées autour de la boire (ndlr, un ancien bras de Loire). Deux espèces rares y ont été identifiées : l’Angélique des estuaires, une plante protégée spécifique des bords de Loire, et la chouette chevêche d’Athéna, un oiseau menacé au niveau national, emblématique des paysages agricoles traditionnels. Son réaménagement vise donc à concilier deux objectifs : protéger la biodiversité et permettre une diversité des usages sans nuire à l’épanouissement de la faune et de la flore.

Les zones de détente seront maintenues à l’écart des espaces animés, tandis que les équipements plus attractifs, comme les barbecues ou les aires de jeux, seront localisés de façon à mieux concilier les usages. Le réaménagement du parc doit permettre de maintenir les trames vertes et bleues afin de garantir une continuité écologique avec les espaces naturels à proximité. Pour conforter la place de la biodiversité, plusieurs plantations et aménagements seront réalisés par la Ville de Nantes : 

• La plantation de trognes (formes d’arbres taillés favorables à la biodiversité)
• La plantation d’un boisement d’avenir adapté au changement climatique
• La restauration de la boire (réalisée lors du prochain mandat)
• La révision du plan de gestion écologique d’ici les trois prochaines années
• La création d’un observatoire paysager et ornithologique sur la Loire
• Des actions de sensibilisation du public à la biodiversité, notamment via des panneaux pédagogiques

Malgré son fort potentiel, le parc souffrait jusqu’ici d’un vieillissement de ses équipements. Le réaménagement du site prévoit une remise à niveau complète et une réorganisation réfléchie des usages, en lien avec les flux de circulation, les zones naturelles sensibles et les espaces de calme. Le mobilier sera renouvelé avec 13 bancs, 12 tables, 4 grands barbecues et 3 méridiennes (dont 2 doubles) et réorganisé par zones selon les usages (pique-nique, contemplation, repos, activités). Le mobilier installé sera construit avec du bois local, non traité.

Le réaménagement du parc naturel de Beaulieu entend répondre aux besoins de tous les publics. Une grande boucle de promenade de 573 mètres et une boucle accessible aux personnes à mobilité réduite de plus de 1 000 mètres seront créées, connectant les trois entrées du parc, dont l’une sera entièrement requalifiée. Une aire de jeux inclusive, un parcours ludique au ras du sol pour les enfants, un espace canin et des appuis vélos compléteront les nouveaux équipements. Cette approche vise à renforcer le « bien vivre ensemble », en facilitant les rencontres et les pratiques partagées.