37% des jeunes âgés de 18 à 34 ans déclarent avoir déjà vécu une situation de discrimination ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre de leur recherche d’emploi ou de leur carrière, contre 23% en population générale. Les critères de discriminations les plus cités sont le sexe, l’âge, l’apparence physique et l’origine. L’enquête annuelle du Défenseur des droits, institution indépendante chargée de veiller au respect des libertés et des droits des citoyens, indique également qu’un jeune sur deux (49 %) déclare avoir été au moins une fois témoin de discrimination ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre de ses activités professionnelles.
« Ces résultats sont alarmants et sans appel, la proportion de jeunes déclarant avoir été victimes de discriminations dans l’emploi est largement supérieure à celles rapportées par la population active globale, souligne George Pau-Langevin, adjointe de la Défenseure des droits en charge de la lutte contre les discriminations et de la promotion de l’égalité, venue présenter les résultats du baromètre à Nantes jeudi 16 décembre. Ces discriminations peuvent avoir des conséquences sur leur santé mentale et physique dans la durée. »
Des dispositifs dédiés aux victimes de discriminations
Les recours restent encore trop faibles. Plus de 4 jeunes sur 10, principalement des femmes, n’ont rien dit à la suite des faits. « Il y a une forme de résignation face à ces situations anormales et inacceptables, beaucoup se disent qu’entreprendre des démarches ne servira à rien, déplore George Pau-Langevin. Il faut leur redonner espoir pour qu’ils se décident à saisir le Défenseur des droits. »
L’institution indépendante a lancé en février 2021 une plateforme, antidiscriminations.fr, pour écouter et accompagner les victimes ou les témoins de situations de discrimination. Le nouveau dispositif comprend un numéro de téléphone, le 39 28, un module de tchat en ligne et un annuaire des acteurs engagés sur ces questions. Huit délégués au Défenseur des droits sont présents sur le territoire métropolitain, des permanences sont notamment organisées à la Maison de la tranquillité publique.
« La Ville de Nantes a mis en place un numéro de téléphone [AlloNantes discriminations joignable au 02 40 41 95 96] qui permet aux habitants de s’informer et d’être orientés vers les structures les plus appropriées en cas de discriminations notamment le Défenseur des droits et les associations spécialisées, rappelle Mahaut Bertu, adjointe au maire en charge de l’égalité et de la lutte contre les discriminations. Ce sujet nécessite un travail partenarial. »
L’Association territoriale pour le développement de l’emploi et des compétences (ATDEC), opérateur de Nantes Métropole qui réunit la Maison de l’emploi, la Mission locale, l'École de la 2e chance et le PLIE, est également mobilisée sur cette question. Un groupe de professionnels référents sur toute situation de discrimination a été mis en place. Les personnes victimes de discriminations peuvent être reçues en entretien individuel pour faire entendre leur situation et être conseillées dans l’accès aux droits.