À noter
La cérémonie a aussi été l’occasion de découvrir avant parution le docu-BD Alice Milliat – pionnière olympique, de Didier Quella-Guyot et Chandre (éd. Petit à petit).
Le nom d’Alice Milliat ne résonne pas (encore) dans la tête du grand public. Une méconnaissance qui en dit long sur le chemin qui reste à parcourir, car cette femme née à Nantes en 1884 est une pionnière du sport féminin et l’une des grandes initiatrices de sa reconnaissance. Sportive elle-même (elle pratiqua l’aviron, la natation et le hockey sur gazon), elle est en 1917 l’une des fondatrices de la Fédération des sociétés féminines sportives de France, dont elle devient la présidente en 1919. Elle organise des compétitions féminines nationales et internationales, et crée, le 31 octobre 1921, la Fédération sportive féminine internationale (FSFI), organisatrice des Jeux mondiaux féminins. Une réponse efficace au refus du Comité international olympique d’associer les sportives aux Jeux : le succès des deux premières éditions ouvre enfin aux femmes l’accès aux JO d’Amsterdam en 1928. Mais ce n’est que depuis le 8 mars dernier qu’une statue d’Alice Milliat trône dans le hall du Comité national olympique et sportif français, à côté de celle de Pierre de Coubertin…
La célébration du centenaire de la création de la FSFI (qui n’existe plus) était l’occasion de remettre les premiers trophées de la fondation Alice-Milliat, au Salon Mauduit vendredi 29 octobre. Placée sous l’égide de la Fondation du sport français, la structure a pour but de lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes dans le monde du sport, et d’améliorer la médiatisation du sport féminin, amateur et professionnel en France et en Europe. Cette première édition dans la ville natale d’Alice Milliat a récompensé six entités œuvrant en faveur du sport féminin et pour la mixité : Famosport (trophée de l’association), l’ASPPT Nantes pour l’opération Le sport donne des elles (trophée de l’OMS nantais), Ouest-France pour sa newsletter hebdomadaire sur le sport féminin (trophée du média), Butagaz (trophée du partenaire du sport), Nodjialem Myaro, présidente de la Ligue féminine de handball (trophée de la personnalité), Sine qua non run (trophée coup de cœur co-décerné par le jury et les membres du collectif Alice-Milliat).
Au-delà des exploits et performances, c’est aussi sur l’importance de la pratique sportive dans l’évolution de la place des femmes dans la société qu’ont insisté les intervenantes et intervenants, à commencer par Sarah Ourahmoune, présidente du jury : « La découverte de la boxe m’a permis de m’émanciper », affirme-t-elle, en ajoutant qu’il reste à faire, « car si on est là aujourd’hui à organiser des trophées, c’est parce qu’il y a encore des choses qui ne vont pas. » La course continue donc avec un nouvel élan puisque, comme l’a souligné Ali Rebouh, adjoint aux sports à la Ville de Nantes, « ce type de soirée nous donne de l’espoir et de l’énergie pour continuer à œuvrer en faveur du sport féminin. »
À noter
La cérémonie a aussi été l’occasion de découvrir avant parution le docu-BD Alice Milliat – pionnière olympique, de Didier Quella-Guyot et Chandre (éd. Petit à petit).