« Nous avons été surpris par l’engouement suscité par cette deuxième édition : nous avons reçu 359 textes en tout, la moitié étant des nouvelles, l’autre des poèmes », témoigne Éric Perraud, président d’Îles’Liens et ancien membre de la Conférence permanente Loire. Pour mémoire, la première édition, également organisée avec l’association des Romanciers nantais, dans le prolongement du Grand Débat « La Loire et nous », avait attiré 85 participants. « En 2020, les nouvelles étaient déjà d’une grande qualité et il aurait été dommage de s’arrêter en si bon chemin ! » Cette année, le concours a pu bénéficier d’une plus grande couverture médiatique, notamment grâce à l’action de partenaires situés tout au long du lit de la Loire, de Sainte-Eulalie où la Loire prend sa source, en passant par Saint-Étienne, chef-lieu du département de la Loire, jusqu’à l’estuaire.
La Loire inspire partout dans le monde
Certaines « plumes » viennent de loin, de très loin même ! Une nouvelle a été écrite en Californie, une autre provient de Guinée, une autre encore du Canada. « Parmi les finalistes, on compte des Belges, des auteurs de Perpignan ou de Marvejols en Lozère. L’un des finalistes, Grégory Roose, est originaire des Alpes de Haute-Provence, une autre, Colette Thibault, de la Côte d’Or… », précise Éric Perraud. Les récits historiques ont eu le vent en poupe : le gagnant s’est, par exemple, inspiré de la vie trépidante du quai de la Fosse au début du siècle passé.
Une autre se passe en 1910, et reprend une anecdote autour des lavandières à Couëron. Une autre encore a pour décor les bords de Loire pendant la Révolution française. Le jury compte également un certain nombre de récits fantastiques ou d’anticipation. La gagnante du prix Junior, Ligère Bertin, du Cellier, a imaginé une histoire qui se passe dans le futur, sur un monument construit à l’emplacement de la Loire, disparue à cause de la sécheresse. « On peut dire que les caprices de la Loire et ses inondations en ont aussi inspiré plus d’un ! La Loire n’est pas pour rien le dernier fleuve sauvage d’Europe… », souligne Éric Perraud.
Un recueil de textes déjà publié
Petite déception du côté des « Cartes postales de Loire », la nouveauté de cette édition : un peu moins d’une trentaine de cartes seulement ont été reçues. « C’était peut-être un peu compliqué à réaliser, car il fallait l’envoyer par courrier, estime Éric Perraud. Les gens sont plus habitués aux courriels aujourd’hui. »
Le jury composé de 60 lecteurs a ainsi récompensé 12 nouvelles et 6 poésies qui figureront dans un recueil édité à 300 exemplaires. Parmi les lauréats, Martine Ferachou de Saint-Junien en Haute-Vienne a reçu le Prix Patrick Deville, parrain de cette édition. Le roman Peste & Choléra de cet écrivain originaire de Paimbœuf avait notamment remporté, en 2012, le prix Fémina et le Goncourt des lycéens.