Il se veut une étape incontournable du Voyage dans le Vignoble – l’échappée du Voyage à Nantes (VAN) filant de Nantes à Clisson. Le château de la Frémoire rouvre ses portes après un an de travaux pour proposer un « voyage en muscadet ». « Des vins surprenants, une restauration raffinée dans une ambiance décontractée », résume le VAN, qui a fait appel à THE architectes et aux scénographes de Quand même pour revisiter l’ancienne « folie » vertavienne.
Le château accueille dans ses étages et ses dépendances la Fédération des vins de Nantes, propriétaire du site depuis 1989. « Notre objectif de départ était de connecter la métropole au vignoble, rappelle François Robin, son délégué à la communication. Jean Blaise [directeur du VAN, ndlr] nous a donné confiance dans le fait de faire ici un lieu convivial, de promotion des vins, mais plutôt par la cuisine. C’est comme cela que le château s’est peu à peu transformé. »
Les « trois piliers » du muscadet
C’est donc un nouveau chapitre qui démarre, après l’aventure du Homard à la Frémoire, guinguette estivale et qualitative qui aura duré de 2017 à 2023. Le changement s’opère dès l’entrée, qui s’effectue désormais côté cour par une double rampe. « Le rez-de-chaussée n’était pas accessible pour les personnes en fauteuil. La double rampe conserve le principe de symétrie du château », expliquent Emmanuel Divet et Richard Baussay, du VAN.
À l’intérieur, la scénographie s’appuie sur « les trois piliers » du muscadet : le cépage melon de Bourgogne ; l’élevage sur lie, évoqué par les carreaux de verre du vestibule ; la mosaïque de terroirs, que rappelle l’enduit multi-couches mêlant pierre et béton dans la grande salle. « Le principe est d’utiliser des matériaux assez bruts, assez terriens, avec une signalétique colorée qui vient la rehausser », décrit Pierre-Yves Péré, de Quand même.
De 150 à 200 couverts
Au centre de ce qui est aussi un espace restaurant, « le bar – l’objet qui parle du vin – est un grand ovale qui vient relier l’intérieur et l’extérieur en débordant sur la terrasse ». Toujours au rez-de-chaussée : un espace de médiation, pour donner des clés de compréhension du vignoble nantais, et la cuisine professionnelle. Celle-ci est désormais le domaine de la cheffe nantaise Joanna Page, qui a inscrit à son menu saint-jacques à la plancha, foccacia à la tomme, sablés au zaatar… « On reste méditerranéen tout en ajoutant un aspect iodé : algues, fruits de mer, poisson. J’ai gardé à la carte le homard, retravaillé à ma manière, et je suis assez contente de mon lobster roll ! » sourit la cheffe, aussi connue pour son food corner Zaatar à Magmaa.
Entre 150 et 200 couverts peuvent être désormais assurés en simultané à la Frémoire, qui conserve l’essentiel de ses places en extérieur, où l’on profite à plein de la vue sur le coteau boisé et la vallée de la Sèvre.
Côté vins, à boire bien sûr avec modération, la carte renouvelée recouvre l’ensemble des appellations – muscadet AOC, muscadet Sèvre et Maine, Côtes de Grandlieu, Coteaux de la Loire, gros plant du Pays nantais, coteaux d’Ancenis rouge et rosé, malvoisie – et les crus communaux, mais aussi des jus de raisin des producteurs locaux. « La plus grande muscadothèque du monde, résume en une formule François Robin. On peut goûter, on peut acheter, mais la Frémoire est avant tout un lieu de promotion touristique, une ambassade, à la manière d’une maison des vins. »
Château de la Frémoire, 1 route de la Frémoire, Vertou.
- Du 16 juillet au 1er septembre : ouvert du mardi au dimanche de 12h à 22h.
- Du 4 au 29 septembre : ouvert du mercredi au vendredi de 17h à 22h, samedi et dimanche de 12h à 22h.
- S’y rendre par la Sèvre : bac à chaîne accessible du mardi au dimanche de 12h à 17h.
« Notre sujet n’est pas de vendre, mais de produire ! »
François Robin, délégué à la communication de la Fédération des vins de Nantes :
« Notre syndicat représente aujourd’hui 400 domaines viticoles, 6 000 hectares produisant 40 millions de bouteilles vendues à 80 % en France et 20 % à l’export. Ces ventes à l’international se portent bien, car le profil de nos vins est bien dans l’air du temps : des vins blancs, secs, frais, digestes, légers... On coche toutes les cases et notre marque est bien connue outre-Atlantique et outre-Manche, nos premiers importateurs. Les "Loire wines" ont donc plutôt le vent en poupe, mais le vignoble a changé. Le dérèglement climatique impacte directement notre filière viticole, avec des gels printaniers, du filage, du mildiou. La plante est affectée, et les rendements sont de plus en plus faibles. Aujourd’hui, notre souci n’est pas de vendre mais de continuer à pouvoir produire notre cépage iconique, le melon de Bourgogne. »