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Quatre fontaines Wallace revisitées attendues à Nantes

ActualitésPublié le 09 février 2024

Le Voyage à Nantes a commandé à l’auteur de BD Cyril Pedrosa quatre nouvelles fontaines. Elles seront posées cet été dans l’espace public, en même temps que seront réinstallées les cinq actuelles, après leur rénovation.

Esquisses des quatre fontaines imaginées par Cyril Pedrosa. © Cyril Pedrosa - Le Voyage à Nantes
Esquisses des quatre fontaines imaginées par Cyril Pedrosa. © Cyril Pedrosa - Le Voyage à Nantes

C’est un objet portant la signature d’un Nantais et que l’on retrouve tout autour du monde. Les fontaines Wallace, reconnaissables à leurs quatre caryatides supportant un dôme de métal, ont été imaginées par le sculpteur Charles-Auguste Lebourg au sortir de la guerre franco-prussienne de 1870-71 (lire ci-dessous). Elles ont depuis essaimé en France et à l’étranger. Nantes en compte aujourd’hui cinq : deux dans le Jardin des plantes, une dans le parc de la Gaudinière, une cours Cambronne et une dernière place de la Bourse.

Le Voyage à Nantes s’est saisi de ces célébrissimes objets pour en proposer une nouvelle version. Il s’agit en réalité de quatre pièces uniques, toutes différentes, à la fois œuvres d’art et véritables fontaines puisqu’elles conserveront leur fonction première : distribuer gratuitement de l’eau. Elles seront installées de façon pérenne dans le centre-ville de Nantes, au jardin de la Psalette (jouxtant la cathédrale), rue des États, place Fernand-Soil et dans le square Louis-Bureau (au Muséum).

Émancipation

Initialement prévues pour l’édition 2023 du Voyage à Nantes estival, sur le thème de la statuaire, les quatre nouvelles fontaines seront finalement intégrées à l’édition 2024, imaginée autour de l’arbre. « Début 2022, raconte son directeur Jean Blaise, les services de la Ville nous ont demandé si nous voulions travailler sur de nouvelles fontaines. On s’est demandé quel artiste pourrait travailler dessus, et d’une certaine façon les détourner. On a fait appel à Cyril Pedrosa, qui a fait toutes ses études à Nantes et y vit. » L’artiste – connu notamment pour ses BD Trois ombres, Portugal ou encore L’âge d’or – a choisi de forger un récit, inscrivant à sa façon ces œuvres dans « la longue histoire du féminisme et, au-delà, de l’histoire de l’humanité en quête d’émancipation ».

« La proposition de Cyril Pedrosa est de partir de ces quatre caryatides, qui ont la noble tâche d’étancher la soif des habitants des villes, et qui 150 ans plus tard auraient décidé de s’émanciper », détaille Emmanuel Divet, chargé de production au Voyage à Nantes. L’histoire se déroule en quatre chapitres, qui les voient relâcher puis escalader le dôme de la fontaine, avant de partir « explorer l’aventure de leur vie, dont elles feront bien ce qu’elles veulent ».

Restauration

Que deviennent les cinq fontaines originales ? Elles vont être démontées avant de partir pour une restauration complète dans la fonderie qui les a vu naître, près de Troyes. Équipées de boutons pressoirs pour les rendre plus économes en eau et d’un robinet pour les rendre accessibles aux personnes en fauteuil, elles seront ensuite réinstallées à leur emplacement originel. « L’eau des fontaines Wallace est potable et continuera de l’être », conclut Robin Salecroix, élu métropolitain en charge de la politique de l’eau, se félicitant qu’elles « rendent l’eau plus accessible aux publics en précarité » et « envoient le signal qu’il faut se libérer de la bouteille en plastique ».

Comment sont nées les fontaines Wallace ?

Au sortir du siège de Paris et de la Commune, en 1871, l’eau est devenue rare et chère dans la capitale. Richard Wallace, un philanthrope anglais installé à Paris, imagine de distribuer gratuitement l’eau potable à la population, grâce à un réseau de fontaines installées dans l’espace public. Wallace confie ses croquis au Nantais Charles-Auguste Lebourg, qui réalise deux modèles de fontaines et en fait de véritables œuvres d’art. Disciple du grand sculpteur François Rude, Lebourg (1829-1906) est sans doute l’artiste nantais le plus représenté dans le monde : on retrouve ses fontaines jusqu’à Macao !

Réalisées en fonte de fer, les fontaines Wallace mesurent 2,70 m pour 610 kg et se reconnaissent à leurs quatre caryatides. Elles représentent à la fois des vertus et des saisons : la simplicité (printemps), la charité (été), la sobriété (automne) et la bonté (hiver). Elles expliquent aussi le surnom parfois entendu de « brasserie des quatre femmes ». La première fontaine Wallace a été mise en service en 1872 sur le boulevard de la Villette à Paris.

Les fontaines Wallace portent toutes la signature de leur sculpteur, le Nantais Charles-Auguste Lebourg © Rodolphe Delaroque.
Les fontaines Wallace portent toutes la signature de leur sculpteur, le Nantais Charles-Auguste Lebourg © Rodolphe Delaroque.