« C’est la fin d’un chantier complexe et unique », s’est réjoui Michel Ménard, président du conseil départemental de Loire-Atlantique, lors d’une visite presse du Musée Dobrée organisée le 24 janvier. C’est aussi la fin d’une très longue attente pour le public, puisque le site nantais a été fermé en… 2011 ! La réouverture, fixée au 18 mai 2024, a donc tout d’un événement.
Le Département aura consacré 50 millions d’euros à la restructuration et la rénovation des trois bâtiments du site, ainsi que la construction d’extensions souterraines les reliant entre eux. « C’est beaucoup, mais on a investi pour les 50 ans à venir », souligne l’élu, pour qui « le tour de force des architectes est d’avoir respecté l’identité des bâtiments ». Reste encore un chantier d’importance : le retour des collections. Il occupera les prochains mois. Le musée, bien ancré dans le 21e siècle, accueillera de nombreux dispositifs multimédia et autres outils de médiation. Ils permettront de mieux appréhender les fabuleux trésors accumulés tout au long de sa vie par le grand collectionneur nantais Thomas Dobrée (1810-1895).
Au fil des espaces de Dobrée...
Ce vaste parvis, accessible depuis la place Jean-V rénovée, mène au bâtiment dit Voltaire, entièrement restructuré. Il est bordé au nord par de larges plaques d’acier Corten, de couleur rouille, qui soulignent les différences de niveaux.
Le bâtiment Voltaire réunira l’espace d’accueil et la billetterie, une boutique, un café (donnant à la fois sur le parvis et la rue Voltaire), trois grands ateliers de pratique artistique et l’administration du musée.
Le Manoir de la Touche accueillera les expositions temporaires sur 400 m². Les façades de ce bâtiment médiéval ont été restaurées par sablage des pierres et reprise des joints à la chaux. Sur le côté ouest, une extension conçue par l’Atelier Novembre dissimule une cage d’ascenseur et un escalier, desservant les différents niveaux – dont le sous-sol et son nouvel auditorium.
Passée la salle des colonnes marquant l’entrée du palais Dobrée, les visiteurs découvrent l’escalier monumental. Deux colonnes d’ascenseur ont été créées dans ce bâtiment, qui offrent des espaces d’exposition de 2 000 m². La déambulation et la découverte des collections du musée s’effectuent ensuite selon l’envie de chacun.
« On appelait cet endroit la piscine », sourit Fabrice Julia, à la direction des opérations immobilières. C’est grâce à d’importants travaux d’étanchéité qu’ont pu être ouverts au public les sous-sols du palais. « Un gros travail a aussi été fait au niveau des réseaux », précise Marc Iseppi, architecte de l’Atelier Novembre.
« Les espaces sont conçus pour que le visiteur se sente chez lui », explique Adeline Rispal, dont l’agence a conçu la muséographie et la scénographie. L’idée : « Retrouver l’esprit d’une maison de collectionneur ». Parmi les surprises, cette impressionnante vitrine accueillera le reliquaire en or du cœur d’Anne de Bretagne, pièce maîtresse des collections.
Ces étonnantes vitrines semi-circulaires sont logées dans les combles du palais. Au total, 2 400 objets seront exposés sur les 130 000 que recèlent les collections, couvrant 500 000 ans d’histoire à travers les cinq continents.
Dans les jardins du musée, les végétaux aussi forment une collection ! Ils renvoient aux origines anglo-normandes de la famille Dobrée et l’intérêt du bâtisseur du palais pour les traités d’horticulture. Trois jardins sont prévus sur le site du musée, dont la totalité des arbres existants ont été préservés.
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