Une journée à la crèche municipale

Dans le hall d'entrée de la crèche Beaulieu, une maman enlève le manteau de sa petite fille avant de rentrer dans l'unité Belle île. Il est 9h, et la crèche a ouvert ses portes depuis 1h30 déjà. Pour les premiers arrivés, l'accueil se fait dans le hall, avec les deux unités de l'établissement. Puis à 8h30, les enfants regagnent leur pièce. Une fois passée la porte, ils se répartissent à leur guise sur différents espaces, en fonction des jeux proposés (jeux d'imitation, de construction...). Et même si les enfants sont nombreux et s'activent, le volume sonore reste raisonnable. Au fond à droite, c'est le coin des tout petits, sur un tapis. « Il n'y a pas de parcs pour les bébés, parce qu'il est important qu'ils puissent venir dans l'espace principal », observe Anne-Laure, éducatrice de jeunes enfants et responsable de l'unité.

Les quatre membres de l'équipe (deux pour les bébés, deux chez les plus grands) se sont réparties dans la pièce, toutes assises ou accroupies pour demeurer à hauteur d'enfant. Une position qui permet aux petits d'aller et venir à leur guise, et de venir solliciter les adultes si nécessaire. « On a aussi remarqué que lorsqu'on est au sol,  les enfants sont dans un mouvement naturel. C'est plus calme, il y a moins de bruit. On les sécurise par notre posture », note l'éducatrice. L'espace extérieur a été refait dans le cadre du programme crèches nature, avec, notamment, des bacs pour un petit potager, un tunnel en osier pour permettre aux enfants de se cacher, un relief qui a été créé... Tout pour faire du jardin un outil pédagogique et de plaisir pour les petits.

« Croiser les regards »

Le repas du midi commence  vers 11h15-11h30, dans un coin cuisine aménagé au fond de l'unité. « On sert tout en même temps, et ce sont les enfants qui choisissent l'ordre dans lequel ils mangent », indique Gaëlle, auxiliaire de puériculture. Après les deux services ce sera l'heure de la sieste, à partir de 12h15 pour les plus grands, dans une chambre tatamis. Le matelas, sur mesure, épouse toute la surface de la pièce. « Certains enfants ont besoin de contact, ils peuvent se sécuriser avec la présence des autres enfants et du professionnel présent tout au long de la sieste », explique Anne-Laure.  Pour les plus petits, les professionnelles les couchent dans une chambre voisine, équipée de lits à barreaux ou cabane. « L'observation est essentielle dans notre métier, cela nous permet de nous familiariser avec les enfants, de connaître leur rythme et leur développement psycho-moteur. On échange aussi beaucoup avec les familles. Et comme nous avons une équipe pluridisciplinaire, cela permet de croiser les regards.»

Car au fil de la journée, les enfants sont pris en charge par les agents éducatifs petite enfance, auxiliaires de puériculture, éducateurs de jeunes enfants, la responsable, infirmière puéricultrice, sans oublier les agents d'entretien...  Autant de métiers et de compétences qui se complètent. Après la sieste, l'après-midi est rythmé par l'arrivée des parents qui viennent récupérer leur enfant. « Les moments de transmissions sont importants, ils nous permettent de faire le lien avec la famille, de leur expliquer comment l'enfant évolue, notamment dans le collectif. La crèche est le premier lieu de socialisation avant l'école. On y découvre l'autre, l'apprentissage des règles... Et pour nous, cela peut donner des moments d'échanges très riches. »