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La ligne 8 va redessiner les quartiers
Publié le 03 nov. 2025
Dernière mise à jour 04 nov. 2025
De Thouaré à Bouguenais, en passant par l’île de Nantes, l’arrivée de la troisième ligne de busway, en septembre 2027, s’accompagne d’un réaménagement en profondeur des espaces publics. À la clé, des quartiers plus végétalisés et agréables, repensés pour les piétons et les cyclistes.
Simple et directe, la dernière-née des lignes de busway sera un gain de temps pour aller travailler, étudier, faire ses courses, se soigner au nouvel hôpital sur l’île de Nantes ou piquer une tête dans la future piscine olympique à Rezé. Mais pas seulement. « Les travaux de cette ligne reliant le sud-ouest ou nord-est de la métropole sont aussi l’occasion de réaménager les espaces publics », explique Adrien Pierre, chef de projet à la Semitan. À l’arrivée : plus de place pour les piétons, les vélos et la végétation. Exemple le plus parlant de ces transformations : la place Mangin.
La place Mangin, plus végétale et accessible
« Aujourd’hui, c’est un carrefour très routier, note Caroline Priou, cheffe de projet à la Samoa, société publique chargée d’aménager l’île de Nantes. Les piétons ont du mal à traverser et il est difficile de se repérer à vélo. » Fin 2027, la place offrira un visage bien différent. L’espace sera réunifié afin de dégager une vraie place piétonne pavée, et généreusement plantée, devant les commerces. Au sud, deux voiries vont disparaître pour créer des jardins en bord de Loire. « Le quartier compte de nombreux arbres remarquables, relève Thibaut Duquenne, paysagiste à l’Atelier Osty & associés. En concertation avec les habitants, nous avons réduit la largeur de la voie bus pour conserver les peupliers de la place. »
Les travaux nécessitent d'abattre une trentaine d'arbres. Mais la canopée sera renforcée par de nouvelles plantations : magnolias, micocouliers de Chine, érables… (lire encadré). « Quand les arbres auront grandi, Mangin comptera deux fois plus d'ombrage. » L’aménagement sera aussi plus confortable pour les cyclistes, avec deux voies vélo dans l’axe du pont de Pirmil et une piste cyclable à double sens traversant la place d’est en ouest. Et les voitures ? « Le croisement des flux sera canalisé sur un seul carrefour à feux pour organiser le passage des tramways et busways », précise Caroline Priou.
Une nouvelle promenade d’est en ouest
Sur l’ensemble du tracé, piétons et vélos seront rois. « Nous réaménageons l’espace de façade à façade sur un principe simple, résume Caroline Priou : Par exemple, sur le boulevard Bénoni-Goullin, le busway circulera entre les voies véhicules d’un côté, et les arbres et les vélos de l’autre, avec un trottoir confortable de part et d'autre. » Ces nouveaux espaces publics seront largement plantés (lire encadré).
Au-delà du boulevard Charles-de-Gaulle, la L8 empruntera les infrastructures de la ligne 5 jusqu’au pont Éric-Tabarly. Les changements seront plus visibles sur le boulevard de Sarrebrück. « Sur ce secteur, l’enjeu est de réduire autant que possible l’emprise de la route pour conserver le paysage remarquable le long de la Loire, et éviter d’imperméabiliser les sols », souligne Adrien Pierre. Sur 700 m, le busway empruntera un couloir bidirectionnel à voie unique, avec quelques zones plus larges pour permettre les croisements. Le double sens automobile, lui, reste mais la voirie sera réduite pour limiter la vitesse, élargir les trottoirs, créer des plateaux piétons et conforter les deux bandes cyclables complémentaires à l’itinéraire Loire à vélo.
Deux ans de travaux
La L8 filera ensuite boulevard de Doulon, pour rejoindre le pôle d’échange avec les lignes 1 et 6 de tramway et les lignes de bus 10 et C3. Côté sud, les interventions, moins profondes, poursuivent le même objectif : végétaliser et faciliter les cheminements piétons/vélos. Au programme notamment : une voie vélo structurante sur la route de Pornic et le lifting de la place Sarrail.
Après la réfection des réseaux en sous-sol (électricité, eau, etc.), les travaux débuteront progressivement à partir de janvier 2026 sur l’île de Nantes, puis au printemps boulevard de Sarrebrück et sur le secteur Sarrail/Pirmil. La transformation s’achèvera en septembre 2027 après les plantations et l’aménagement des espaces verts au cours de l’hiver 2026-2027.
Quel paysage autour de ce nouveau busway ?
« La ligne 8 ne sera pas un simple couloir de bus, assure Thibaut Duquenne, paysagiste concepteur et urbaniste chez Osty & associés. Sur l’île de Nantes, elle s’appuie sur ce que Jacqueline Osty appelle la figure paysagère, qui reprend le tracé des anciens bras de Loire. Une promenade piétonne de 2 km, doublée d’une grande voie vélo, chemine sur tout le tracé. L’idée est de recomposer la géographie singulière qu’avait autrefois l’île, et qui a disparu avec l’industrialisation et les comblements de Loire. Du boulevard Simone-Veil au centre commercial Beaulieu, l’itinéraire sera planté de 629 nouveaux arbres, 3500 arbustes et plus de 234 000 vivaces. Là où nous avons de l’espace, des noues (NDLR, des fossés naturels) végétalisées marqueront la trace des anciennes boires de Loire. Cette épaisseur végétale apportera de la fraîcheur, mettra les habitations à distance de la voirie et permettra de recueillir les eaux de pluie sans surcharger les réseaux. »
Le projet en 3 chiffres
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            900 arbres plantés le long des 14,2 kilomètres de la ligne 8, qui sera majoritairement exploitée par des véhicules électriques.
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            25 stations reliant le boulevard de Doulon à Bouguenais (Ville-au-Denis), avec des connexions aux lignes 1, 2,3, 4, 5, 6, 7, 10 et C3.
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            8 minutes de fréquence en heures de pointe. À l’est, la L8 fusionnera avec l'actuel C7 pour rejoindre Thouaré-sur-Loire et améliorer les déplacements de périphérie à périphérie.