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Santé psychologique des jeunes : « L’accumulation des signes de mal-être après un drame doit inquiéter »
Publié le 29 avr. 2025
Dernière mise à jour 30 avr. 2025
Choc, sidération, peur… Après l’attaque survenue au lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides, les jeunes peuvent mettre du temps à exprimer leur mal-être. Mélanie Viguier, directrice de l’École des parents et des éducateurs de Loire-Atlantique, livre ses conseils.
Que se passe-t-il pour les élèves dans les jours qui suivent un tel drame ?
« Il y a deux temporalités après un événement tragique comme celui-ci. D’abord, il y a l’immédiateté, celle que nous vivons actuellement. C’est la phase où les cellules psychologiques déployées dans l’établissement permettent aux jeunes témoins de parler, de mettre des mots sur ce qu’ils ont vécu. Ensuite, vient le temps long. Une fois le choc passé, le jeune va devoir se reconstruire psychiquement, retrouver un sentiment de sécurité. Cela passe par la disponibilité des adultes autour de lui : parents, enseignants, éducateurs, personnel de cantine… »
Comment un jeune peut-il exprimer son mal-être ?
« Il faut l’y encourager. En parler avec un proche, dans sa famille, ou avec un professionnel. Il ne faut pas garder pour soi ses inquiétudes. Le rôle des adultes est d’ouvrir un espace de parole. »
Quels sont les signes qui doivent alerter ?
« Ils sont nombreux, mais c’est surtout leur accumulation qui doit inquiéter. D’abord, les signes liés à la scolarité : baisse de motivation, chute des résultats, changements du comportement. Ensuite, des manifestations physiques ou émotionnelles peuvent survenir : insomnies, maux de tête ou de ventre, peurs qui ressurgissent. Et enfin, il peut y avoir un retrait social : l’adolescent s’isole, se coupe de ses amis ou de sa famille. »
Quel rôle peuvent jouer les parents ?
« Il faut maintenir le lien avec son enfant. Montrer qu’on voit qu’il ne va pas bien. L’inviter à parler, sans forcer. Et, quand on est un parent, il ne faut pas rester seul avec ses inquiétudes, on peut échanger avec d’autres adultes, se tourner vers des professionnels. Il existe de nombreuses structures d’accompagnement sur le territoire. »
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