Sept partenaires publics s’unissent pour acheter de l’énergie verte et locale

Publié le 22 mai. 2025

Dernière mise à jour 22 mai. 2025

C’est une première en France : sept partenaires publics dont Nantes Métropole et la Ville de Nantes s’unissent en un groupement d’achats pour se fournir en électricité verte auprès de producteurs locaux. Questions à Tristan Riom, vice-président délégué au climat et à l’énergie.

  • Le contrat d’achat direct d’énergie renouvelable (Cader) signé le 21 mai 2025 conclut un travail initié depuis deux ans par Nantes Métropole et Territoire d’énergie 44. © Marc Roger

Qu’est-ce qu’un contrat d’achat direct d’énergie renouvelable (Cader) ?

« C’est un dispositif qui permet à une collectivité d’acheter directement de l’électricité verte à un producteur, sur une durée longue de 15 à 25 ans, en dehors des circuits classiques du marché. Il découle de la loi d’accélération de la production des énergies renouvelables – la loi Aper de 2023. Le marché Cader que nous lançons est le premier en France à l’échelle d’un groupement d’acheteurs publics. Nantes Métropole a monté avec le syndicat départemental Territoire d’énergie 44 le projet auquel se sont associés plusieurs acteurs : la Semitan, la Semmin, la Carene, la communauté de communes Estuaire et Sillon, la Ville de Nantes, et des opérateurs publics de l’eau. Nous inaugurons une nouvelle manière de coopérer entre collectivités, en conjuguant efficacité économique, solidarité territoriale et engagement climatique. »

Quel est l’intérêt de ce dispositif ?

« La crise liée à la guerre en Ukraine nous a montré à quel point les collectivités peuvent être fragilisées par les fluctuations du coût de l’énergie. Nous sécurisons une partie de notre facture en signant avec les producteurs un contrat qui garantit un prix fixe pendant 20 ans pour 25 % de l’énergie consommée par environ 200 sites publics du territoire : les piscines de Saint-Nazaire, le Musée d’arts de Nantes, des salles sportives, des bornes de recharge, les stations d’épuration… Des équipements qui ne sont pas déjà pourvus de panneaux photovoltaïques et qui consomment de l’énergie tout au long de l’année, à hauteur de 53 GWh par an. Notre ambition est de parvenir d’ici 2050 à consommer 100 % d’énergie renouvelable, dont la moitié produite dans le territoire ou les territoires voisins. Le Cader est l’une des actions qui nous permettra d’y parvenir, tout en créant ou resserrant des liens entre producteurs et consommateurs, et entre collectivités. » 

D’où proviendra l’énergie ?

« Nous voulions faire appel à des producteurs locaux. Après plusieurs mois de consultation, deux lots ont été attribués en janvier 2025 par la commission d’appels d’offres de Nantes Métropole : le groupe Valorem fournira l’électricité issue des sept éoliennes de son parc de Rouans, la société d’économie mixte EnR44 celle de son parc photovoltaïque de Machecoul. Ce contrat est aussi une manière de sécuriser et donc de soutenir leur activité en leur garantissant des revenus pendant 20 ans. »

Concrètement, comment cela se passe-t-il ?

« Le contrat entrera en application le 1er janvier 2026. Le fournisseur d’électricité traditionnel, choisi après mise en concurrence pour une durée courte, de 2 à 3 ans, ajuste toutes les 15 minutes la fourniture d’électricité pour répondre aux besoins réels. Il injectera en priorité l’énergie issue du Cader. Si elle est insuffisante, il complétera avec le marché classique. Si la production dépasse la consommation, il revend le surplus sur le marché de l’électricité. Ce mécanisme assure souplesse, sécurité et optimisation économique, tout en maintenant la priorité donnée à l’énergie verte et durable. »