Le détail de l’avis citoyen
C’est l’aboutissement d’un travail de terrain engagé il y a deux ans par le Conseil de la Nuit. Groupes participatifs, maraudes, atelier d’écriture… La démarche citoyenne « La vulnérabilité la nuit : quelles réalités, quels besoins ? » a permis de porter la voix des personnes prostituées et des sans-abri. Un avis citoyen a été remis en juin 2018, ses 23 préconisations ont été étudiées attentivement par les services de la Ville.
Jeudi 28 février, Marie-Annick Benâtre, adjointe à la santé publique et à la précarité, et Benjamin Mauduit, élu délégué à la ville la nuit, ont présenté les réponses de la Ville à cet avis citoyen dans les locaux de la Halte de Nuit quartier République.
Plus de services, d’aide alimentaire et de mobilité
Sur la question de l’hygiène, la Ville s’engage à doubler le nombre de toilettes publiques gratuites et ouvertes 24h/24, passant ainsi de 8 à 16. Elle étudie également l’élargissement des horaires d’ouverture des bains-douches. Par ailleurs, 20 bons de laverie seront accordés chaque mois à l’association Paloma qui œuvre pour la santé des personnes prostituées.
Autre besoin essentiel : l’aide alimentaire. « Avec l’association Les Eaux Vives, nous étudions la prolongation des horaires d’accueil du matin de la Halte de Nuit pour les personnes sans-abri, en complément de l’accueil proposé par l’association Brin de Causette », précise Marie-Annick Benâtre.
Sur la question de la mobilité, la Ville propose la mise en place d’un titre de transport de 3 mois non renouvelable, « le temps de débloquer une situation individuelle », et de simplifier les critères d’attribution de la carte TAN (tarification solidaire).
Benjamin Mauduit rappelle par ailleurs l’importance du téléphone portable comme « outil de sécurité » : la Métropole déploie, à titre expérimental, 20 prises USB installées sur des abribus pour recharger son portable. À l’issue de cette évaluation d’un an, 100 prises USB devraient être mises à disposition sur le territoire métropolitain.
L’accompagnement des personnes vulnérables passe aussi par la médiation culturelle et sportive avec un accès facilité à des cours de sport ou de cuisine et la gratuité de la Carte Blanche.
Changer le regard
La Ville souhaite également favoriser la médiation entre les riverains et les publics vulnérables en organisant des temps de rencontre réguliers entre collectifs d’habitants, services de la Ville, associations et acteurs institutionnels. « La déstigmatisation est une vraie question : il est important que le regard sur les personnes vulnérables change et que nous soyons respectueux des différences », souligne Marie-Annick Benâtre.
Pour poursuivre l’action engagée, la Ville devrait lancer le 1er avril prochain un appel à projets avec trois axes : la prévention des risques jusqu’à la sortie de la prostitution, l’amélioration des conditions d’accueil des sans-abri et la cohabitation femmes-hommes. La prochain Conseil de la Nuit se tiendra le 19 juin.