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Budget 2026 de Nantes Métropole
Publié le 02 oct. 2025
Dernière mise à jour 02 oct. 2025
Le budget 2026 de Nantes Métropole sera voté lors du Conseil métropolitain de décembre 2025. En amont de ce vote, le débat d'orientations budgétaires, programmé au Conseil des 2 et 3 octobre, permet de présenter la stratégie financière et les équilibres pour 2026, dans un contexte de fortes incertitudes sur le futur projet de loi de finances (PLF). Cette stratégie permettra à la Métropole de rester l’une des plus redistributives à l’égard de ses communes, tout en maintenant un niveau d’investissements élevé pour répondre aux enjeux de bifurcation écologique et de solidarité.
Le PLF 2026 : une absence totale de visibilité pour les finances locales et une nouvelle ponction des recettes
L’instabilité politique et institutionnelle nationale actuelle engendre un manque de visibilité pour les finances publiques locales. Cela rend complexes les prévisions budgétaires, alors que le budget 2026 devra intégrer l’avancement des projets en cours, avec la finalisation de nombreux investissements et la mise en œuvre des politiques publiques.
Le PLF présenté à l’été avait prévu un prélèvement sur recettes (DILICO) reconduit et amplifié en 2026. Il s’agit là d’une nouvelle ponction des recettes des collectivités (représentant pour Nantes Métropole plus de 10 M€ en 2025), qui entraîne une réduction de leur épargne brute et, pour celles ayant programmé des investissements, un accroissement de la dette. Ce premier projet prévoyait par ailleurs un nouvel écrêtement de la dynamique de TVA, perçue en remplacement de taxes locales supprimées, après déjà un gel en 2025, ainsi qu’une baisse de certaines dotations d’investissement.
Face à l’incertitude, ce sont ces projections qui sont prises en compte dans le rapport d’orientation budgétaire débattu lors du conseil métropolitain.
La programmation pluriannuelle d’investissement se poursuivra en 2026
En s’appuyant sur la stratégie financière arrêtée en début de mandat : la programmation pluriannuelle prévoit 3,4 Mds € d’investissements sur le mandat, dont près de 800 M€ sur 2026 (tous budgets confondus).
Pour financer ce volume d’investissement et répondre aux probables baisses des recettes des collectivités locales, la stratégie financière est adaptée en 2026 pour préserver les grands équilibres financiers. En effet, la contrainte budgétaire liée au PLF nécessite une vigilance accrue sur la maîtrise des dépenses de fonctionnement.
L'épargne brute devrait se maintenir à un bon niveau (près de 215 M€ tous budgets). L’épargne nette atteindrait autour de 105 M€. Le ratio de capacité de désendettement estimé fin 2025 s’établirait à environ 6,4 ans (contre 5 ans fin 2024).
Compte tenu des élections municipales de mars prochain, le budget 2026 sera un budget de continuité, sans nouvelle mesure majeure qui engagerait la Métropole au-delà d’avril 2026.
Près de 800 M€ d'investissement pour le territoire en 2026
L’investissement métropolitain restera très soutenu en 2026. C’est un acte fort pour l’économie locale : environ 800 M€ devraient être injectés dans l’investissement (près de 400 M€ au budget principal, 250 M€ pour les transports et 150 M€ pour les autres budgets annexes : eau, assainissement, déchets, stationnement).
Ces crédits, dont les volumes seront précisés lors du vote du budget primitif, doivent permettre l’avancée des projets et répondre aux priorités du mandat :
- la bifurcation écologique et la transition énergétique,
- le développement des transports en commun et des autres moyens de mobilités,
- la réhabilitation et l’extension des réseaux d’eau,
- la construction et la rénovation du parc de logements sociaux,
- les projets d’espaces publics de proximité inscrits dans les contrats de territoire,
- la construction de nouveaux écopoints et la réhabilitation de déchetteries,
- la valorisation de l’économie et de l’emploi responsable et le soutien à la recherche et l’innovation,
- l’entretien durable du patrimoine métropolitain
Une maîtrise des dépenses, dans un contexte contraint sur les recettes
La collectivité renforcera ses efforts de maîtrise des dépenses de gestion dans la mise en œuvre de ses politiques publiques. L’optimisation des moyens alloués aux politiques publiques permettra de contenir leur évolution : les dépenses seront en hausse de 2% environ (frais financiers inclus), pour atteindre près de 1 Md€, tous budgets confondus.
Des efforts de gestion complémentaires, actuellement à l'étude, seront mis en œuvre afin de limiter la dégradation des niveaux d’épargne impactés directement par les probables ponctions du PLF.
Des recettes attendues en quasi-stabilité à +0,4%
La Métropole s’est engagée à ne pas modifier ses taux de fiscalité économique et de foncier bâti sur le mandat. En 2026, elle prévoit environ 1 180 M€ de recettes tous budgets confondus (+0,4% environ par rapport au budget 2025).
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La réforme de la taxe d’habitation entraîne la perception d’une compensation via l’attribution d’une fraction de la TVA, estimée à plus de 115 M€ en 2026 pour Nantes Métropole. Les taxes foncières sont évaluées à environ 68 M€ et le produit de la TEOM (taxe d'enlèvement des ordures ménagères) à près de 86 M€. Le produit fiscal devrait ainsi être en légère progression du fait de la revalorisation des valeurs locatives (IPCH), estimée à +1 % à ce jour, avec une faible dynamique physique des bases des locaux d’habitation.
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la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), qui disparaîtra complètement d’ici 2030, est compensée par une fraction de TVA. Le produit de CFE (cotisation foncière des entreprises) est évalué à 105 M€ et celui des recettes de remplacement de la CVAE à 76,7 M€. Au total, les recettes de fiscalité économique sont projetées en hausse de 2,4 % en 2026.
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Le versement mobilité pourrait être en hausse d’environ 2 %, d’après les prévisions de la croissance nationale de la masse salariale dans le secteur concurrentiel (prévisions de juin 2025 de l’UNEDIC).
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Malgré une légère hausse de la dotation d’intercommunalité, la dotation générale de fonctionnement totale est en baisse et estimée à 87 M€ (-1,5 M€ par rapport aux sommes encaissées en 2025), du fait de l’écrêtement des dotations de compensation (-4% environ). Une nouvelle minoration de la DCRTP (dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle) est prévue en 2026 (après déjà 12,5 M€ perçus en 2025, contre 16,3 M€ en 2024).
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Notamment 73 M€ pour les transports et 156 M€ pour l’eau et assainissement. S’y ajoutent d’autres recettes d’exploitation, participations des partenaires et autres taxes diverses.