VIH, hépatites : « Se faire dépister, c'est se sauver la vie »
VIH, hépatites : « Se faire dépister, c'est se sauver la vie »
Publié le 02 déc. 2025
Dernière mise à jour 02 déc. 2025
Médecin au Centre de dépistage et de traitement IST/VIH (CeGIDD) de Nantes, Estelle Pasquier dresse un état des lieux de l'épidémie et rappelle l'importance du dépistage à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida.
Où en sont les épidémies de VIH et d'hépatites virales en France ?
« En 2024, 5 200 nouvelles infections au VIH (virus de l'immunodéficience humaine) ont été découvertes en France, dont 150 dans les Pays de la Loire. Ces diagnostics ont été faits d'abord chez les hommes qui ont des relations avec d'autres hommes puis chez les personnes originaires de zones de fortes endémies comme l'Afrique subsaharienne. Même si on a constate une baisse du nombre des nouvelles infections depuis 10 ans, stabilisée depuis 2021, il y a entre 5 000 et 5 500 nouveaux cas par an. Seulement 30 % d'entre eux sont diagnostiqués au stade précoce. En ce qui concerne les hépatites, 135 000 cas d'hépatites B chroniques sont recensées en France. Elles concernent également principalement les personnes originaires de zones de fortes endémies et les hommes qui ont des relations avec d'autres hommes. »
Pourquoi est-ce important de se faire dépister ?
« Tout d'abord, parce que les épidémies ne sont pas terminées ! Se dépister, c'est se sauver la vie, en particulier pour le VIH. Aujourd'hui, il est tout à fait possible de vivre avec la maladie si on suit bien son traitement. Si on n'a plus de virus dans le sang, on ne peut plus le transmettre. Le dépistage de l'hépatite B permet de prendre en charge des personnes contaminées mais aussi de protéger leur entourage grâce à la vaccination, qui est extrêmement efficace. Je rappelle qu'elle est obligatoire pour tous les bébés nés à partir du 1er janvier 2018 dès l'âge de 2 mois. »
Vers quelles associations ou centres de santé puis-je me tourner pour avoir des informations ou me faire tester à Nantes ?
« De nombreuses solutions existent. L'accès direct aux dépistages des infections sexuellement transmissibles (IST) y compris le VIH et l'hépatite B est possible à la demande du patient, sans ordonnance et sans rendez-vous, dans tous les laboratoires de biologie médicale. Cela concerne tous les assurés sociaux et leurs ayants droit. Les mineurs qui souhaitent s'y rendre doivent être accompagnés d'un adulte de leur choix et peuvent garder l'anonymat. Quand on ne dispose pas d'assurance sociale, on peut se tourner vers l'association Aides qui propose des tests rapides et gratuits ou se rendre au Centre de dépistage et de traitement IST (CeGIDD) sur rendez-vous. Il est également possible de se faire dépister à la Pass, dans certaines PMI ou dans les centres de santé sexuelle du Planning familial Simone Veil au CHU et Clotilde-Vautier à la clinique Jules-Verne. Dans ces centres, l'anonymat peut être assuré sur demande. Le service de santé étudiante propose également des dépistages. De nombreuses associations comme Nosig, Paloma ou le Nid accompagnent par ailleurs les travailleurs et travailleuses du sexe. En mai prochain se tiendra le mois de la santé sexuelle sans tabou dans les Pays de la Loire, qui permet d'informer et de prévenir les jeunes des différentes maladies et infections sexuellement transmissibles et de parler de sexualité librement. Je les invite à consulter dès à présent le site santesexuellesanstabou.fr sur lequel ils trouveront de nombreuses réponses aux questions qu'ils se posent. »
Des bons auto-tests téléchargeables
L'association Nantes Objectif Zéro met à disposition des usagers de manière gratuite et confidentielle des bons téléchargeables à remettre au pharmacien en échange d'un auto-test.