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Comment le pont Anne-de-Bretagne répond-il aux enjeux écologiques ?
Publié le 01 déc. 2025
Dernière mise à jour 03 déc. 2025
Lieu stratégique de franchissement de la Loire, le nouveau pont Anne-de-Bretagne se veut innovant en matière environnementale, tant dans sa construction que dans ses futurs usages.
C’est un « pont-place » aussi large qu’un terrain de football. À son ouverture fin 2027, le futur pont Anne-de-Bretagne deviendra le plus large d’Europe. Un projet exceptionnel, guidé par une véritable réflexion écologique. « L’éco-conception faisait partie du cahier des charges de Nantes Métropole »
, rappelle l’architecte Dietmar Feichtinger, pour qui chaque projet doit commencer par la question de son utilité.
Les mobilités douces au cœur du projet
« Bien sûr, une construction implique forcément une dépense d’énergie et de matériaux, mais il faut toujours se demander pourquoi on le fait,
souligne l’architecte. Ici, il s’agit de créer une place sur la Loire, un lieu de rencontre qui favorise le vivre-ensemble et permet de garder une ville accessible. »
Une accessibilité qui se traduit par la priorité donnée aux transports en commun et aux déplacements doux. L’ouvrage accueillera les deux nouvelles lignes de tramway L6 et L7, reliant Rezé à La Chapelle-sur-Erdre et à Saint-Herblain, ainsi que de larges pistes cyclables. De vastes espaces piétons sont également prévus, dont un belvédère végétalisé.
Un pont-nature
Au total, 20 % de la surface sera consacrée aux espaces verts, soit 1 779 m2. « Autant d’espaces végétalisés sur un pont, c’est quand même fou ! Ça peut sembler anodin mais ce n’est pas facile à réaliser »,
commente Luc-Gery Helle, directeur génie civil chez GTM Ouest-Vinci, en charge du chantier.
Pour relever ce défi, les paysagistes de l’entreprise nantaise Up+ ont prévu un substrat spécifiquement créé pour des plantations hors-sol, mais aussi une palette végétale adaptée au changement climatique. Les végétaux sélectionnés – une flore ligérienne des coteaux secs et des espèces méditerranéennes – se contentent de sols organiquement pauvres et extrêmement secs. Ainsi, nul besoin d’arrosage. Seules les pelouses accessibles aux usagers seront irriguées ponctuellement.
Conserver l’existant
Si les futurs usages du pont s’inscrivent dans une démarche de ville plus verte et plus apaisée, l’ambition environnementale se joue aussi dans la manière de construire. « Le geste le plus cohérent c’est la conservation du pont existant des années 1970 »,
s'enthousiasme Dietmar Feichtinger. Un choix au fort impact écologique puisqu'il évite la démolition de 4 250 tonnes de béton, et permet une économie de 6 000 tonnes de CO2 par rapport à un scénario de remplacement.
Là encore, c’est un défi technique. « Pour conserver l'ouvrage existant, beaucoup de cerveaux ont planché, mais l'ingénierie aujourd’hui nous permet une approche plus économe et responsable »,
ajoute l’architecte.
Des matériaux biosourcés
Cette responsabilité passe aussi par le choix des matériaux. Le garde-corps sera ainsi réalisé en acier corten, qui arbore une patine rouillée homogène auto-protectrice. « C’est un clin d'œil au passé industriel de Nantes – on en trouve sur l’île de Nantes et le Mémorial – mais c’est surtout plus pratique et écologique, car il demande zéro maintenance »
, précise Dietmar Feichtinger.
Quant au bois du belvédère, des marches de la passerelle et des bancs, il provient de forêts cultivées en France de manière durable. Le choix s’est porté sur du robinier pour son impact limité sur l’environnement.
Pour la charpente, « l’acier s'est imposé pour sa qualité, son aspect visuel, mais aussi parce qu'une partie est recyclée »
, détaille Dietmar Feichtinger.