Le Nantes de… Lucie Sagot-Duvauroux
Publié le 28 avr. 2025
Dernière mise à jour 29 avr. 2025
Cofondatrice de l’association cyclo-féministe Les Increvables en selle, elle sillonne Nantes à vélo et profite de l’offre culturelle.
De l’athlétisme à la petite reine
« Je suis née le 26 août 1993. J’ai passé les premières années de ma vie en région parisienne avant de déménager à Nantes en 2003. Ma famille habitait le quartier Toutes-Aides. Le sport m’a donné confiance dans cette période pas facile qu’est l’adolescence. J’ai rejoint le Racing Club Nantais pour pratiquer l’athlétisme. Après le lycée, je suis partie en filière Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) à l’université de Nantes avec une option sport santé. Lors d’une année au Canada, je me suis spécialisée dans l’activité physique comme outil de reconstruction après des problèmes de santé ou des handicaps. Et j’ai commencé à travailler au Racing Club Nantais. Vers 22 ans, j’ai rencontré le vélo lors de ma rééducation après une blessure au genou. J’ai réalisé que c’était un outil incroyable et j’ai commencé à l’utiliser pour tous mes déplacements. Il ne m’a jamais quitté. »
Sport et culture au quotidien
« Aujourd’hui, j’habite toujours dans le même quartier. J’aime beaucoup le TAC, le Toutes Aides Café, qui a su garder ses habitués en changeant de main. Toutes les générations s’y retrouvent, c’est important d’avoir ce lieu de vie. Dans mes habitudes nantaises, il y a le cinéma — le Katorza, le Concorde — et les librairies, comme La Géothèque, Maison Marguerite et la librairie queer Les Vagues. J’aime le Lieu unique pour les expositions et le bar et les Machines de l’île pour la féérie de l’éléphant. Je me balade beaucoup à vélo sur les bords de Loire, de l’Erdre et de la Sèvre. Les itinéraires sont très accessibles. Depuis l’île de Versailles, je rejoins le pont de la Beaujoire. Je vais aussi au parc du Grand Blottereau et au parc naturel de Beaulieu. Nantes est très verte, je vois la différence avec d’autres villes. »
Le vélo comme outil d’émancipation
« Je travaille comme monitrice de vélo, mécanicienne et formatrice sport santé. En parallèle, j’ai monté une association avec Sophie Gardner et Morgane Ganaut : Les Increvables en selle. Nous avons démarré par un travail de recherche sur le vélo comme outil d’émancipation pour les femmes à travers l’histoire. En 2022, nous avons monté notre premier cyclovoyage avec Laëtitia, en situation de handicap après une tentative de féminicide. Un deuxième voyage, sur le thème des violences sexistes et sexuelles (VSS), nous a emmenées dans la baie de Somme en 2024. Ces deux aventures collectives ont fait l’objet de courts métrages documentaires réalisés par Manon Aubel. Du 9 au 11 mai 2025, nous organisons un festival cycloféministe dans l’ancienne caserne Mellinet, quartier Saint-Donatien. Au programme : ateliers de réparation, d’écriture, broderie, ciné-rencontre… »
Nantes et toi
Ton lieu préféré ?
« Les bords de l’Erdre, à proximité de l’île de Versailles. Je me balade, je lis, je bois des cafés en terrasse au soleil. Je cours beaucoup aussi. J’aime regarder les péniches et les couleurs qui changent à différents moments de la journée. »
Une bonne adresse à recommander ?
« La librairie Maison Marguerite. Elle est venue dynamiser le quartier Dalby. Des soirées poésie y sont organisées tous les jeudis soir. J’aime ses meubles récup’ et son petit chat noir. Nous y avons organisé une projection de l’Increvable Tour. »
Un souvenir marquant ?
« La petite géante de Royal de Luxe. Et un plus récent : la projection de notre film aux Assises de lutte contre les violences sexistes et sexuelles en novembre 2022. C’était un moment très important pour nous. »
Une Nantaise ou un Nantais qui t’inspire ?
« Zaho de Sagazan. Ses textes me parlent beaucoup. Sa musique me fait vibrer émotionnellement et physiquement. C’est une belle représentante de Nantes et Saint-Nazaire. »
L’événement que tu attends ?
« Les festivals du Katorza. Je vais à tous les Univerciné (festival du cinéma allemand, italien, à l’est… NDLR) et j’aime aussi CinéPride, le festival LGBT +. »
Nantes en 2050 ?
« J’aimerais y voir plus de pistes cyclables en site propre. Et moins de violences sexistes dans la rue. Que chaque personne, quel que soit son genre, son orientation sexuelle ou son identité culturelle, puisse se sentir en sécurité dans l’espace public. »